La crise de l’Ukraine a faussé les calculs du Maroc

Sahara occidental

La crise de l’Ukraine a faussé les calculs du Maroc concernant la question du Sahara occidental, notamment suite à l’intérêt grandissant de l’Occident qui a focalisé toute son attention sur l’Ukraine, relève le journaliste britannique Martin Jay dans une contribution au Think Thank « The Strategic Culture Foundation », estimant dans ce sens, que les Etats-Unis ne peuvent rien faire pour aider le Maroc dans sa quête à rallier le maximum de soutien à sa thèse de colonisation. Le conflit en Ukraine «a fait ressurgir la question de la ‘non colonisation’ qui somnolait aux Nations unies», écrit le journaliste, soulignant que «plus l’Occident verse de l’argent à l’Ukraine (…) plus l’ONU et ses Etats membres soutiennent cette tendance, ce qui représente le pire revers que le Maroc puisse imaginer sur le sujet du Sahara occidental».
L’auteur de l’article considère, en outre, que «ni le Président américain Joe Biden, ni son secrétaire d’Etat, Anthony Blinken, ne peuvent faire quoi que ce soit pour apporter leurs soutiens au Maroc, qui espère le retour de l’ancien président américain, Donald Trump, aux affaires en 2024».
«La pire chose possible pour Rabat, qui espérait exploiter la décision de Trump (qui a exprimé son soutien à la proposition marocaine concernant l’octroi d’une pseudo autonomie au Sahara occidental contre la normalisation avec l’entité sioniste), s’est produite», affirme le journaliste, considérant qu’un éventuel retour de Trump constitue le «plus grand souhait» du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et du Palais royal. L’actuel locataire de la Maison Blanche «s’est toujours opposé à la décision de Trump» concernant le Sahara occidental, «mais se trouve limité pour remédier à cette situation», affirme encore Martin Jay, qui estime que les opinions politiques de Biden «sont en contradiction avec l’idée qu’un pays colonise un autre» et s’aligne, de ce fait, sur les résolutions des Nations unies qui prévoient une solution démocratique prévoyant un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Le journaliste Martin Jay est correspondant pour ‘’The Daily Mail’’ (Royaume-Uni) qui a travaillé pour plusieurs médias internationaux sur les questions du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Europe.n