L’appel de détresse des 70 employés de l’UGCTU

Suspendus de leur fonction depuis trois ans déjà

Suspendus de leur fonction en 2019 suite aux décisions prises par la hiérarchie, quelques soixante-dix employés de l’Entreprise de gestion de la circulation et du transport urbain (EPIC/UGCTU) ont appelé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, d’intervenir pour rétablir leurs droits à savoir : le retour au travail. Les employés de l’UGCTU exigent que leur affaire soit rouverte et relancée au niveau des tribunaux car, disent-ils, «cela fait trois ans déjà que notre affaire est en justice, nos dossiers sont en attentes depuis. Aucun traitement juridique n’a été fait et aucune décision judiciaire n’a été prononcée par les tribunaux, c’est anormal».
«Notre seule et dernière chance sera une intervention du président de la République en personne, il est le seul qui peut nous sauver des décisions arbitraires prises à notre encontre par la Direction générale de l’entreprise.
Aujourd’hui, nous voulons regagner notre travail car, les décisions de la hiérarchie sont injustes et arbitraires», ont exigé les 70 employés de l’UGCTU, victimes d’une suspension de leur travail depuis 2019. Il y a trois ans, le parking relevant de l’UGCTU sis à Kourifa située dans la commune d’El Harrach, a été victime d’un cambriolage où une grande quantité de pièces détachées a été volée, et en réaction à cet acte, la Direction générale de ladite entreprise avait décidé de suspendre l’ensemble des employés qui assuraient, à cette date, la sécurité du parking durant la nuit.
Il s’agit généralement des agents de sécurité ; ces derniers ont été suspendus de leur travail jusqu’à ce que l’affaire soit traitée et résolue par la justice mais en attendant, l’affaire a trop traîné, elle dure depuis trois ans et rien n’a été prononcé ni même tranché sur cette affaire. Parmi les agents de sécurité de l’UGCTU suspendus dans le cadre de cette affaire de vol, l’agent de sécurité «B», le dénommé B. Rachid, a été suspendu de ses fonctions en date du 25 août 2019, suite à une décision prise par le Chef de la Direction générale de l’UGCTU, en l’occurrence B. Sid Ahmed. La décision de la suspension de l’agent de sécurité «B» chargé de la sécurité de la fourrière Kourifa (El Harrach) prendra fin dès que la prononciation de la décision de justice soit faite. Toutefois, trois années sont passées et aucune décision judiciaire n’a été prise concernant cette affaire. Un véritable ras-le-bol pour les dizaines d’employés suspendus, ces derniers crient à l’injustice et à la décision arbitraire de l’actuel DG de l’UGCTU car, ont indiqué les employés suspendus : «Il nous a arbitrairement suspendu, il nous a privé de passer par le Conseil de discipline pour que nous puissions défendre notre innocence par rapport à cette affaire, voire le vol des pièces détachées à la fourrière de Kourifa, dont nous sommes totalement innocents. L’affaire est toujours floue et les auteurs sont toujours inconnus, tandis qu’au niveau de la justice, l’affaire est classée X», s’interrogent les employés de l’UGCTU qui sont à leur troisième année sans travail et sans revenu. Selon les propos des employés suspendus, «un employé de l’entreprise continu d’exercer ses fonctions en toute quiétude, alors qu’il est fortement soupçonné d’être l’auteur du vol, tandis que nous, les innocents, on est suspendus depuis trois ans et rien n’a été décidé pour notre sort. De multiples tentatives de notre réintégration à l’entreprise ont été faites durant ces trois ans, toutefois le Directeur général qui est au poste depuis, a refusé et s’est imposé à notre retour, il a même refusé de rétablir les dommages et intérêts des employés limogés», nous ont indiqué les employés suspendus de l’UGCTU. Ces derniers, dont certains sont à leur 23ème année de travail à l’UGCTU et d’autres sont à quelques pas de la retraite, espèrent une issue rapide et heureuse à leur doléance, dont une intervention du président de la République.
Sofiane Abi