Plus de 6 milliards de dinars pour la Direction générale des forêts

Alors que 400 unités de postes de vigie et plus de 600 brigades mobiles d’intervention sont mises en place

Afin de permettre à la Direction générale des forêts (DGF) de disposer de moyens supplémentaires, notamment techniques, pour lutter contre les incendies de forêt, l’Etat s’est engagé à dégager plus de 6 milliards de dinars au profit de la DGF au titre de l’exercice 2022, a déclaré, avant-hier dimanche, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni. Appelant, à l’occasion, les services des forêts à redoubler de vigilance dans la lutte contre les feux de forêt et à émettre des alertes précoces, dès le déclenchement d’un foyer d’incendie, a-t-il dit.
S’exprimant lors d’une visite d’inspection à la salle de prévention et de lutte contre les feux de forêt relevant de la Direction générale des forêts (DGF), Mohamed Abdelhafid Henni a assuré que le Gouvernement a pris toutes les mesures de prévention nécessaires contre les feux de forêt.
«La Commission nationale de protection des forêts, installée habituellement au début du mois de juin, a été mise en place cette année dès le 10 mai en raison de la hausse des températures», a-t-il indiqué.
Une lutte efficace contre les feux de forêt, a poursuivi le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, repose sur trois éléments fondamentaux : l’alerte précoce grâce à la vigilance à travers des moyens techniques, l’intervention rapide et la synergie entre les différents intervenants. Appelant, au passage, les citoyens à éviter les gestes et comportements susceptibles de provoquer des incendies, particulièrement durant les jours de l’Aïd El-Adha, où de nombreuses familles font des barbecues dans les forêts, ce qui peut déclencher un feu et entraîner une catastrophe comme celle vécue par plusieurs wilayas du pays l’été dernier, où 84 personnes ont trouvé la mort et plus de 100.000 hectares ont été détruits.
Pour sa part, le DGF, Djamal Touahria a fait état de la mise en place des postes de contrôle dans les différents espaces forestiers pour donner l’alerte et intervenir rapidement, et ce avec la coopération des agents de la Protection civile. «La stratégie de lutte contre les incendies de forêt prévoit, cette année, un volet préventif lié au nettoiement des forêts et à l’installation de réservoirs d’eau, ainsi qu’un volet sensibilisateur-formateur à l’adresse des citoyens, associations et comités de villages, outre une augmentation des capacités matérielles des directions locales et la direction centrale», a-t-il indiqué. Faisant savoir que la première intervention pour circonscrire les feux est très importante.
La salle de prévention et de lutte contre les feux de forêts de la DGF comprend une salle de suivi, par satellite, des incendies sur l’ensemble du territoire national, et une salle radio reliant la direction centrale aux différentes directions locales et conservations locales pour la réception des informations en temps réel.
Hier lundi, le sous-directeur de la protection du patrimoine forestier à la Direction générale des Forêts, Abdelghani Boumessaoud, a fait cas de la mise en place de 400 unités de postes de vigie et plus de 600 brigades mobiles d’intervention, avec un effectif de 2.791 éléments, renforcées, a-t-il dit, par une cinquantaine de camions-citernes d’une grande capacité ainsi que la mobilisation de 3.291 points d’eau, et 53 véhicules de liaison. «Le dispositif de prévention compte d’importants moyens», a-t-il indiqué. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l’invité de la rédaction, Abdelghani Boumessaoud, a souligné la nécessité de travailler conjointement avec la population, les habitants des zones vulnérables et la Protection civile. «La majorité de nos forêts se situe dans des zones montagneuses à reliefs accidentés. C’est pour cela que la première alerte est la phase la plus importante», a-t-il relevé. Faisant remarquer que pour une utilisation rationnelle et réfléchie, ce dispositif est destiné aux zones les plus vulnérables, situées majoritairement dans des montagnes. «Nous savons pertinemment quelles sont les wilayas les plus vulnérables pour ce phénomène des incendies de forêt pendant ces 40 dernières années», a-t-il poursuivi. Rabah Mokhtari