PME : Le FGAR couvre désormais les crédits d’exploitation
Accompagnement de 3.475 entreprises à hauteur de 473 milliards de dinars

Durement touchées par les effets de la crise sanitaire, les petites et moyennes entreprises (Pme) comptent désormais sur le soutien des autorités pour se reconstruire, mais la question du financement de leurs projets demeure au centre de leurs préoccupations. Intervenant dans ce sens, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar a reconnu lors de l’ouverture de la conférence nationale sur la garantie financière, organisée hier à Alger par le Fond de garantie de crédits à la petite et moyenne entreprise (FGAR), la difficulté de ces entreprises à obtenir des crédits bancaires et à avoir les garanties nécessaires pour couvrir leurs prêts.
Ces entreprises ont besoin de muscler leur trésorerie pour relancer leurs activités, mais aussi des garanties.
Le ministre a promis de trouver des solutions meilleures au problème de financement et de pallier au manque de garanties, mettant en avant le rôle important des structures d’appui spécialisées dans le domaine des garanties financières, comme le Fgar. Ce dernier a d’ailleurs présenté son bilan lors de cette rencontre et mis en avant son dispositif d’accompagnement des entreprises, affirmant dans ce cadre avoir «accompagné, jusqu’au 15 mai, 3.474 entreprises pour bénéficier de 279 milliards de DA de crédits bancaires avec 123 milliards de DA de garanties financières». C’est ce qu’ a indiqué son directeur général, El Hadi Temam.
La mise en exploitation de ces projets ont permis, selon le même responsable de «créer 99.839 emplois». Lors de la présentation de son bilan, le responsable a fait état d’un accompagnement de «1.895 projets dans le secteur de l’industrie, de 796 autres dans celui des services, de 659 dans le bâtiment et les travaux publics et de 124 projets dans les deux secteurs de l’agriculture et de la pêche», a-t-il précisé. Des projets répartis sur tout le territoire national. Les entreprises des wilayas du Centre arrivent en tête du classement de la distribution régionale des projets avec 1.586 projets, suivies par celles de l’Est avec 972 projets et de l’Ouest avec 657 projets et en dernier celle du Sud avec 259, a expliqué l’intervenant. Le fonds promet de fournir, par ailleurs, les «garanties nécessaires pour les dossiers déposés au niveau des banques» et de «garantir l’octroi des crédits d’exploitation conformément à la décision du ministre de l’Industrie», a indiqué
M. Temam.
Il a annoncé dans cette perspective, la couverture par le Fgar des crédits d’exploitation. «Un travail a été fait pour lancer des crédits d’exploitation dans le cadre des recommandations du programme ‘’BAD BMO’’, financé par la Banque africaine de développement (BAD), sur orientation du ministère de l’Industrie», a-t-il précisé.
La Fgar cherche à modifier «les accords en vigueur et à inscrire la médiation bancaire dans les nouveaux accords qu’il envisage de signer avec ses partenaires. L’initiative a été lancée sous l’égide de l’ABEF, a fait savoir le Dg du fonds, formulant dans la même perspective «une proposition d’accorder une délégation de garantie financière sur les
crédits-bails aux banques partenaires, en attendant d’élargir l’opération à l’avenir aux crédits d’investissement».
«Cette procédure figure parmi les recommandations de la Conférence sur la relance industrielle, organisée par le ministère de l’Industrie en décembre 2021», a-t-il rappelé. La coordination des actions entre les différents organismes de soutien à l’entreprise, à l’investissement et les institutions financières contribueraient à instaurer un environnement plus stable et surtout favorable au développement du partenariat compétitif.
«Le nouveau Code de l’Investissement insufflera une forte dynamique aux entreprises algériennes au sein d’un environnement stimulant pour les investissements, dans un système financier répondant aux aspirations des porteurs de projet», a déclaré, dans son allocution d’ouverture, M. Zeghdar.
«Le nouveau texte de loi intervient pour renforcer les prérogatives du guichet unique et réduire de façon considérable les délais de traitement des dossiers d’investissement, en sus des mesures incitatives au profit des investissements directs étrangers (IDE) qui sont à même de permettre la création de postes d’emploi et le transfert des technologies et des expertises», a-t-il ajouté.
Pour soutenir les entreprises nationales, les pouvoirs publics ont pris de nombreuses mesures visant à simplifier et faciliter l’accès aux crédits bancaires, a rappelé de son côté le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya.
Samira Takharboucht