Ce qui aurait pu se produire…

Mondial biennal contre quatre actuellement

Un journaliste de Jeune Afrique, spécialisé sur l’Afrique subsaharienne, a publié une enquête sur les faits et méfaits de la Fédération international de football et de la Confédération africaine de football d’avant la coupe d’Afrique des Nations 2021.
Ramener la périodicité du Mondial à deux ans, contre quatre actuellement, tel était le projet que nourrissait le président de la FIFA, Gianni Infantino. Pour notre confrère, la question est de savoir comment tourner le dos à une telle aubaine, sachant qu’à chacune de ses 211 fédérations membres, la FIFA promet 19 millions de dollars (16,8 millions d’euros) supplémentaires par cycle de quatre ans si elle parvient à doubler la fréquence de la coupe du Monde à partir de 2024.
«Pour étayer ses prévisions, l’organisation a engagé le cabinet Nielsen, lequel a prédit que les recettes escomptées du Mondial se hissèrent à 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros) sur quatre ans, grâce à l’augmentation de la fréquentation des stades, aux droits TV et au sponsoring».

Guerre intestine
Selon le journaliste, l’étude élude cependant les effets de cette inflation des matchs sur la santé des joueurs, de même qu’elle ne dit mot sur ce que les championnats nationaux y gagneraient. En revanche, un projet concomitant vise à limiter la fréquence de la coupe d’Afrique des Nations qui ne se jouerait plus que tous les quatre ans. La réaction ne s’est pas trop fait attendre. Une guerre larvée et intestine s’est déclenchée entre de puissantes entités. Et l’histoire n’est plus à raconter, elle a fait le tour des clubs européens qui ne voulaient pas entendre parler de cette CAN, laquelle n’est pas une compétition de luxe pour eux et elle menacerait la stabilité de leurs équipes.

Les clubs européens crient au scandale
«Pas question de libérer les joueurs africain des Fédérations nationales des pays qualifiés pour la coupe d’Afrique des nations au Cameroun. La menace est à leur portée, et elle menacerait les clubs. Les dispositions sont vites prises pour que les joueurs ne soient pas candidat à cette CAN. Et sur ce plan, les deux géantes fédérations tombent d’accord, en l’occurrence UEFA et FIFA. «Dans la construction de l’industrie mondialisée du football, le continent est une fois de plus cantonné au rôle ingrat de pourvoyeur de matière première. Il a même cédé une part de sa souveraineté. Entre FIFA et CAF, la vassalisation s’est opérée sans combat», estime le rédacteur de l’article.

FIFA-CAF, le couple parfait
Le rédacteur de l’article de JA révélera ensuite qu’«entre la FIFA et la CAF, la vassalisation s’est opérée sans combat.
Pour être certain d’être élu et réélu à la tête de l’Association mondiale du football, Gianni Infantino contrôle l’instance, mais pas seulement».
La stratégie mûrement réfléchie du boss, n’a pas raté sa cible. Pour avoir bien étudié ce qui ferait adhérer les Fédérations, c’est bien l’argent. Partant de ce principe «Il s’assure la loyauté des 54 pays membres africains, à qui il fait miroiter les fonds Forward de son organisation – argent perfusé à des fédérations exsangues au titre du développement du football, mais aussi, et surtout, pour la constitution d’une clientèle électorale».
La chasse était bonne, «Motsepe ne posait aucune résistance à la proposition de la FIFA». Il tombe dans le filet, et ne se débat pas puisque très accrocheur à la pertinence de lancer une Super Ligue africaine réunissant les vingt meilleurs clubs du continent. Une telle compétition, estime-t-il, pourrait rapporter 2,5 milliards d’euros sur cinq ans, alors qu’une idée similaire portée par une douzaine de grands clubs européens a récemment été rejetée sur le vieux continent. Si cette Super Ligue devait voir le jour en Afrique, «elle enrichirait les plus riches et appauvrirait les plus pauvres», affirment ses détracteurs.
Alors que le paysage du ballon rond est en pleine mutation, les Africains hésitent à y prendre pleinement part.
Il ne devrait pas être question pour eux d’importer des idées d’ailleurs mais de lutter pour imposer les leurs, afin de faire prévaloir leurs intérêts.
Synthèse de H. Hichem