La valorisation des déchets est un créneau d’activité appelé à se développer dans le nouveau contexte international créé par la crise ukrainienne et les conséquences des mesures anti-Russie prises unilatéralement par les pays du bloc atlantiste.

Substitution aux importations

La valorisation des déchets est un créneau d’activité appelé à se développer dans le nouveau contexte international créé par la crise ukrainienne et les conséquences des mesures anti-Russie prises unilatéralement par les pays du bloc atlantiste. L’Algérie qui dépend encore beaucoup des importations pour satisfaire les besoins de sa population et de son économie et de ses exportations en hydrocarbures pour ses recettes en devises, est fortement sensible aux fluctuations des marchés internationaux. Pour se mettre à l’abri de tout imprévu, notre pays est contraint d’accélérer le rythme de la relance de l’économie nationale pour aller le plus loin possible dans la substitution aux importations et plus vite dans la diversification de sa production. La valorisation des déchets accompagnée par la rationalisation de l’utilisation des ressources, contribue à répondre à ces exigences. Depuis deux mois, les déchets ferreux sont exclusivement destinés au marché national pour appuyer l’industrie ; leur exportation a été interdite en février dernier, en Conseil des ministres, par le Président Abdelmadjid Tebboune, «en attendant la régulation du marché, conformément à une étude approfondie des exportations et des importations dans ce domaine». L’objectif fixé par le président de la République à la politique industrielle, est «de couvrir les besoins du marché national en premier lieu et de l’exportation en second lieu». Dans le même sens, tout dernièrement, lors de la réunion du Conseil des ministres, dimanche 8 mai 2022, le Président Tebboune a ordonné d’«assainir les assiettes foncières dans le périmètre du complexe d’El Hadjar des déchets ferreux en vue de les utiliser comme matières premières par le complexe permettant ainsi de créer d’autres industries et activités». Les déchets sont considérés comme des matières premières dont la valorisation permet la réduction de la facture des importations, qui est un souci permanent chez le Président Tebboune.
Au cours du même Conseil des ministres, deux autres impératifs traduisent ce souci : élaborer une conception globale des différents produits et marchandises importés à travers la révision de la liste des produits interdits à l’exportation ; la définition de la liste de produits et marchandises interdits à l’importation a pour objectif de préserver et d’encourager la production nationale, en sus de favoriser la création d’un tissu industriel en mesure de satisfaire les besoins du marché national. En outre, le Président
Tebboune a instruit le Gouvernement de saisir les fluctuations du marché international et la flambée des prix des matières premières pour s’orienter vers l’exploitation des produits locaux dans le développement de la production nationale. La politique de valorisation des déchets, de même que l’économie des ressources, s’inscrivent dans cette conception globale de substitution aux importations. Jeudi, lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, la ministre de l’Environnement, Samia Moualfi, a évoqué la valorisation des déchets ménagers, mais les autres déchets issus de l’activité industrielle ou de la récupération à partir d’équipements, produits et matériels hors d’usage et jetés sont aussi importants. Mme Samia Moualfi a souligné le souci de son secteur d’encourager les jeunes pour accéder au domaine de valorisation des déchets ménagers. La forme de coopératives se prête parfaitement aux activités de collecte, transport et de valorisation des déchets ménagers. La récupération et la valorisation des déchets permettent de faire l’économie de la construction de nouveaux centres d’enfouissement technique (CET). C’est la démarche adoptée pour la wilaya de Souk Ahras (265 tonnes de déchets par jour), où, selon Mme Samia Moualfi, les services du ministère œuvrent à une meilleure prise en charge de la gestion des déchets de la ville de Souk Ahras dès la fermeture du CET au lieudit «Berral Salah». Autre point soulevé par la ministre de l’Environnement, en réponse à une question d’un député : dans la commune d’El-Ançor à Oran, une société privée exerce dans la carrière sise à «Djebel El-Alia», avec «un permis minier» qui lui est délivré par l’Agence nationale des activités minières (ANAM) mais sans permis d’exploitation qui est délivré par le ministère de l’Environnement. Cette société n’a soumis aucun dossier à la direction locale, qui n’accorde pas de permis d’exploitation minière sans effectuer une étude d’évaluation du projet ; la société doit régulariser son statut pour obtenir un permis d’exploitation.
Lakhdar A.

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