Les révélations de Saïd Bouteflika

Corruption Financement des campagnes présidentielles

Comparu hier lundi devant le juge au Tribunal du Pôle pénal spécialisé dans les affaires de corruption financière et économique, en compagnie de Ali Hadad, ex-homme d’affaires, le milliardaire Saïd Bouteflika, incarcéré depuis quelques petites années, voire depuis le Hirak, suite aux affaires de corruption dont il est hautement accusé, a été invité à livrer ses propos dans le cadre de son procès dans l’affaire du financement des campagnes électorales. En s’adressant devant le Juge, le frère du défunt, l’ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s’est défendu tout en niant sa participation ni de près ni de loin dans les financements illégales des campagnes électorales qui se sont déroulées sous l’ère de l’ex-maffia politico-financière, dont il dirigeait avec ses sbires d’hommes d’affaires et d’hommes politiques, «Monsieur le juge, ma propriété est halal. Ma modeste propriété, qui s’appelait l’Empereur de Saïd Bouteflika n’a rien à voir avec la réalité. Je demande à la presse d’être mon porte-parole et de montrer la vérité au peuple algérien. Saïd Bouteflika n’a que deux appartements, il touche un salaire de 30 millions par mois, et il y a 52 représentations légales contre ma femme qui sont fausses. Il n’y a rien à cacher», se défend Saïd Bouteflika. Poursuivi, tout comme Ali Haddad, pour abus de pouvoir, abus d’autorité, enrichissement illicite et recel des revenus provenant de crimes de corruption, Saïd Bouteflika a été confronté à de nombreuses questions relatives à son enrichissement illégal et à ses revenus douteuses et soupçonnées, qui lui ont été posées par le juge du Pôle pénal spécialisé dans les affaires de corruption financière et économique. «Je refuse et je nie à la fois toutes ces accusations qui me sont attribuées», répondait à chaque fois Saïd Bouteflika lors d’une question du juge. «Vous avez déjà déclaré avoir demandé à Ali Haddad d’ouvrir une chaîne de télévision en continue pour prêter du matériel technique et des machines pendant la période électorale», s’est adressé le juge à Saïd Bouteflika, la réponse de ce dernier était visible déjà : «Je nie toute cette affaire avec une conscience très tranquille, et je demande ma libération. C’est vrai que j’ai demandé à Ali Haddad de me prêter du matériel technique mais, c’était dans un temps passé et en plus, le matériel technique se trouvait à l’aéroport Houari Boumediene». En épluchant davantage, le juge a demandé à Saïd Bouteflika quelle était la destination de ces matériels techniques. «L’équipement est-il lié à une chaîne web, qui fait de la promotion durant la campagne électorale présidentielle ?», a questionné le juge, la réponse de l’accusé était très courte : «Oui », dira Saïd Bouteflika, avant d’ajouter : «À ce jour, il y a des responsables qui ont participé à ces élections électorales, et jusqu’à présent, ils occupent des postes sensibles», signale Saïd Bouteflika.
S. Abi