L’exigence d’une coopération judiciaire universelle

Séminaire international d’Alger sur les avoirs criminels

Les enquêtes, la traçabilité, l’identification, la saisie, la confiscation et la collecte des avoirs criminels exigent une coopération judiciaire internationale, dont le Séminaire international d’Alger, ouvert depuis avant-hier dimanche dans la capitale, œuvre dans ce sens et piste vers cette collaboration universelle. Cinquante-deux experts et spécialistes locaux et étrangers débattent la coopération contre les avoirs criminels. Ouverts depuis dimanche dernier, les travaux du Séminaire international d’Alger portant sur «les enquêtes économiques et financières complexes : identification, saisie et confiscation des avoirs criminels», ont drainé 52 experts et spécialistes algériens et d’autres européens.
L’objectif primordial du Séminaire international d’Alger sur les avoirs criminels, est d’arriver à concrétiser l’échange des expériences entre les experts de différents pays et la présentation des aspects de la coopération judiciaire et sécuritaire et de l’assistance pénale internationale.
Un objectif éclairé par le Directeur général de l’Office central de répression de la corruption (Ocrc), en l’occurrence Mokhtar Lakhdari qui a précisé, lors de son allocution d’ouverture des travaux du Séminaire international d’Alger, auquel ont pris part des experts algériens et européens, que cet événement bute sur l’échange des expériences en matière de crimes et de gestion des avoirs criminels. Montrant à tout le monde de la grande volonté et de la détermination de l’Algérie à promouvoir et à renforcer les mécanismes et la lutte contre les crimes économiques, le responsable de l’Ocrc, Mokhtar Lakhdari, a indiqué que l’Algérie est disposée avec détermination «à mettre en place tous les mécanismes à même de renforcer la lutte contre les crimes économiques, parallèlement aux efforts déployés pour la mise à disposition d’un environnement d’investissement sain et propre».
S’adressant aux experts locaux et étrangers qui participent au Séminaire d’Alger, M. Mokhtar Lakhdari a souligné que leur présence en nombre considérable prouve et témoigne de la volonté de tout le monde à lutter contre les avoirs criminels.
«La présence importante d’experts étrangers dans cette rencontre témoigne de notre volonté commune de lutter contre ce type de criminalité», dira-t-il, souhaitant voir «cette rencontre contribuer à identifier les difficultés, à favoriser le débat, à proposer des solutions et à renforcer les mécanismes judiciaires».
Par ailleurs, de nombreux experts et responsables français ont pris part au Séminaire international d’Alger ; ils disent tous que cet événement est venu à point nommé, qu’il constitue même un pont pour une coopération judiciaire algéro-française plus efficace et renforcée contre les avoirs criminels.
Une approche partagée et défendue par le Directeur général de l’Agence française de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc), en l’occurrence Nicolas Bessone, ce dernier a souligné que cette rencontre constituait «un des ponts de la coopération entre l’Algérie et la France et une occasion d’échanger sur des questions d’intérêt commun».
L’expert français pense que «cet événement permettra aux autorités algériennes de prendre des mesures plus efficaces pour lutter contre le phénomène de la corruption et à recouvrer les fonds détournés pour les mettre à la disposition du peuple», a commenté Nicolas Bessone, DG d’Agrasc.
Un autre expert français participant aux travaux du Séminaire d’Alger, il s’agit du Procureur français spécialisé dans les crimes d’ordre financier, en l’occurrence Jean-François Bonhert, ce magistrat a salué l’ouverture de l’Algérie sur la coopération avec d’autres pays dans le domaine de la lutte contre les crimes économiques, et sa quête d’une exploitation optimale des procédures judiciaires.
Jean-François Bonhert a évoqué, notamment, la publication d’un texte de loi en France qui permet au pays d’origine la récupération des biens confisqués, rappelant qu’auparavant, ces biens confisqués devenaient la propriété du Trésor public français. Il a ajouté que «le rapatriement des fonds et biens au pays d’origine se fait sous forme de financement pour l’appui du développement, ce qui ouvrira de nouvelles perspectives de coopération commune».
Rappelons que, cet événement permettra de comparer les systèmes judiciaires algérien et français en vue de renforcer les mécanismes de coopération entre les deux pays concernant les enquêtes relatives à la lutte contre les avoirs criminels.
Sofiane Abi