Le «Digital African Summit» connecte l’écosystème mondial

40 pays du monde y prennent part

Sous le parrainage du ministère de la Poste et des Télécommunications, du ministère de la Numérisation et des Statistiques, et du ministère délégué au Premier ministère chargé de l’Économie de la connaissance et des Startups, Algeria 2.0 a décidé, grâce au groupement africain des acteurs du numérique «GAAN», de connecter non pas l’écosystème algérien mais l’écosystème africain à travers l’événement «Digital African Summit» qui se déroule depuis mardi au Centre international des conférences CIC Abdelatif-Rahal.

Pour cette 10e édition, de nouvelles ambitions et de nouveaux défis voient le jour puisque The digital African Summit connecte petits et géants de la Tech, Startups, VC, experts, et décideurs B2B et B2G de plus de 40 pays africains et du monde autour de conférences/workshops, rencontres B2B, expositions, délégations diplomatiques, et immersion intensive dans les écosystèmes africains. Cet événement est sponsorisé par Ooredoo, Djezzy, Groupe Algérie Télécom et Rakuten Viber.
Les conférences et expositions tournent principalement autour de la même thématique, à savoir, la transformation digitale en Afrique et l’évolution de la numérisation des écosystèmes et ce dans plusieurs domaines, parmi eux, la cyber sécurité, l’IOT, l’intelligence artificielle, le marketing digital. Dans le but de mettre en valeur le potentiel des pays africains et construire l’Afrique de demain. De nombreuses personnalités, des acteurs du digital, ainsi que les plus grands pionniers de la tech ont été invités, des entreprises jouant un rôle très important font partie des expositions. A l’occasion de l’inauguration, après la cérémonie d’ouverture, une série de talk a eu lieu et c’est Monsieur Mohamed Belhocine, commissaire à l’éducation, à la science, à la technologie et à l’innovation de l’Union africaine qui a pris la parole en premier en présence des délégations politiques et économiques de plusieurs pays africains, afin de souhaiter la bienvenue à toutes les grandes personnalités du secteur et de remercier l’ensemble des personnes ayant contribué à la mise en place de cet événement, qui sera, l’un des plus marquants pour l’écosystème africain mais également pour parler de ‘L’Afrique dans le monde’ et rappeler l’objectif primordial qui est de construire l’Afrique de demain, l’Afrique digitalisée.
Monsieur Tadjeddine Bachir, président du Groupement algérien des acteurs du numérique, a enchaîné avec un discours inspirant et motivant, durant lequel il a affirmé que l’Algérie était un pays révolutionnaire, et qu’il était tout à fait possible et faisable d’en faire un écosystème digitalisé, il a appuyé sa prise de parole en rappelant les dires de Nelson Mandela qui avait dit lors de son retour en Algérie, son pays d’adoption, en mai 1990 «c’est l’Algérie qui a fait de moi un homme». Durant sa prise de parole Monsieur Tadjeddine Bachir a clairement annoncé un changement massif, un changement révolutionnaire pour l’Afrique. Ensuite, quelques sponsors et partenaires ont pris le devant afin d’encourager l’initiative avant de laisser la parole à Monsieur Isaac Gnamba Yao, président du Conseil d’Administration de l’Union Postale Universelle (UPU) qui a animé le Stand-up «Digitalisation des postes – opportunité et levier pour l’Afrique» qui a donc appuyé les dires du président du GAAN en affirmant que de plus en plus, la digitalisation prenait place au sein de plusieurs secteurs d’activité et que le potentiel des pays africains ne devait pas être remis en cause. Pour cette journée d’inauguration, le deuxième Stand-up «Digital et Télécom : l’exigence du développement Africain» a été présenté par Monsieur Khaled Zarat, le PDG du groupe Télécom Algérie, qui a décidé de s’exprimer en langue anglaise, langue du digital. Le PDG a souligné le progrès remarquable fait jusqu’à maintenant dans le domaine du Télécom en encourageant le développement africain à évoluer au niveau de la numérisation. Avant la pause déjeuner, a eu lieu le Panel de la matinée qui est intitulé «Point de vue technologique au service des usagers digitaux», durant lequel Karim Sidahmed, Directeur général de Cisco Algérie, Yacine Zerrouki directeur général Ericsson Algérie, Ali Morsli directeur général d’Icosnet, Samir Khaddoudi directeur général de Nokia Algérie, Kamel Souig modérateur ont pris la parole afin d’échanger autour des différentes idées d’investissements pour les infrastructures algériennes.
Après la pause déjeuner et après avoir donné le temps aux participants de visiter les stands, un autre talk intitulé «L’Afrique du digital» a eu lieu, suivi de deux sessions Panel.
Le premier à prendre la parole pour le talk est Monsieur Ngom Antoine, Directeur GSIE technology, Président de l’organisation des professionnels des TIC (Technologies de l’information et de la télécommunication) du Sénégal qui a tout d’abord commencer par saluer l’ensemble des personnalités emblématiques présentes et qui a félicité le GAAN pour le caractère international exclusif de cet événement qui est considéré comme un événement imaginé et planifié par les pionniers du numérique et du digital.
Le président des TIC du Sénégal a également remercier le président du GAAN pour l’invitation en disant «je tiens à remercier Monsieur Tadjeddine Bachir, le président du GAAN pour l’invitation, ça me fait plaisir d’être de retour ici, à Alger, après 20 ans pour un événement de telle envergure» avant de poursuivre par «avant de venir ici, je ne m’attendais pas à un événement aussi grandiose, d’une telle ampleur». Monsieur Ngom Antoine a déclaré et a affirmé que l’Afrique est actrice à part entière de l’évolution numérique, autant que les autres pays dits «développés», il souligne également que s’il y a bien un domaine dans lequel tout nos pays africains savent ce qu’il faut faire et comment le faire, c’est le domaine numérique.
Il insiste, comme les autres conférenciers, sur le potentiel non négligeable de l’écosystème africain. Toutefois, il en profite pour sonner l’alarme en disant, qu’il faut agir au plus tôt et passer un cap révolutionnaire le plus vite possible pour la digitalisation de l’écosystème africain. Il parle aussi d’un aspect important, qui est l’exigence d’une transformation digitale réussie, en notant qu’il faut disposer d’un bon capital humain et d’une confirmation digitale de l’administration et de différents secteurs d’activité. Il souligne donc trois éléments indispensables, le capital humain, l’innovation et les startups ainsi que la souveraineté numérique, cependant, pour lui, l’atout le plus déterminant que l’Afrique peut mettre en avant est le capital humain car il dit «le plus déterminant pour construire le leadership numérique en Afrique est le capital humain, la jeunesse est un véritable atout».
D’après ses dires, un autre facteur clé est la capacité de l’Afrique à innover et à accompagner les startups, aussi, il déclare que l’Afrique a l’écosystème le Fintech le plus innové au monde, en ajoutant, qu’elle doit absolument veiller à sa souveraineté numérique. Toujours dans son discours, il dit clairement que l’expérience Covid a montré l’importance de pouvoir compter que sur nous-même.
Il met fin à sa prise de parole en disant que l’Afrique doit réussir son intégration numérique et que les secteurs privés doivent renforcer leurs synergies, et African Summit en est l’occasion. Pour le Panel «A chaque secteur son digital» qui a été animé et présenté par Monsieur Ammar Khadraoui, CEO – Asmos Consulting, certaines personnalités ont pris la parole, Ramz Hamzaoui Managing director chez Citi Algeria, Anouar Chara directeur général de Schneider Algérie, Mourad Kaoula CEO de GIG Algeria, Adel Bentoumi PDG Algérie Télécom ainsi que Ferdjioui Mehdi General manager Francophone Africa – GE Healthcare ont tous échangé autour du digital au niveau de différents secteurs (assurances, télécom, santé). Selon Monsieur Khadraoui, l’objectif principal de ce panel est de savoir comment s’impose le digital avec les différents secteurs d’activité mais aussi de connaître les contraintes auxquelles font face les entreprises.
Durant ce panel, il a été démontré que le domaine des assurances ressent un net besoin de digitalisation et ce, surtout depuis la crise pandémique, quant au PDG d’Algérie Télécom il cite deux composantes au niveau de la digitalisation, la digitalisation en interne, au sein de l’entreprise, grâce par exemple aux systèmes d’informations convergents mais également la digitalisation en externe pour les clients, par exemple comme pour le paiement à distance, en ligne.
Le DG de Schneider Algérie, lui, déclare avoir dématérialiser l’ensemble des services et affirme avoir fait une digitalisation complète.
En ce qui concerne le secteur de la santé, Monsieur Ferdjioui souligne que l’Algérie a connu une certaine évolution avec la digitalisation de certaines cliniques et l’archivage d’informations et de dossiers concernant les patients. Toutefois, il précise quand même qu’il y a un certain progrès à faire en ce qui concerne la sécurité des données confidentielles et que la cyber sécurité connaît de plus en plus de nouveaux défis pour faire face à la perte de données et à la corruption de dossiers.
Quant aux stands, plusieurs entreprises étaient présentes, plusieurs décideurs IT, plusieurs intégrateurs de solutions ainsi que plusieurs startups dans le domaine du digital étaient au rendez-vous comme par exemple, Ayrade, Icosnet, Compusave, Exclusive networks, Goubba, NATP, Mobilis, Satim, Axa, Adex technology et plein d’autres. Les exposants présentent les services et produits qu’ils proposent, présentent leur activité et n’hésitent pas à démontrer leur importance au niveau du marché algérien.
En ce qui concerne les participants, les visiteurs présents, à l’événement ce sont majoritairement des étudiants fraîchement diplômés ou pas encore, à la recherche de nouvelles opportunités, de stage, de travail, ou encore d’alternance.
C’est aussi un évènement qui permet aux acteurs du domaine digital et numérique d’accroître leur réseau professionnel et d’établir de nouveaux liens avec des investisseurs, des décideurs IT et autres. Également, les visiteurs ont l’occasion d’être inspirés, d’avoir de nouvelles idées et donc de développer de nouvelles réflexions en ce qui concerne la transformation digitale en Algérie. Le Digital African Summit a plusieurs partenaires, des partenaires ministériels comme le ministère de la Poste et des Télécommunications, le ministère délégué chargé de l’Economie de la connaissance et des Startups, mais aussi, des partenaires institutionnels comme Conect Intech, la CCI algéro-française, l’Association des sociétés informatiques du Mali, le Conseil du renouveau économique algérien. Mais également des partenaires Médias comme Emploitic, Shrewdbots. On compte aussi d’autres partenaires comme HEETCH, Micro club USTHB et ASMOS consulting.
Durant les deux prochains jours, d’autres personnalités très convoitées prendront la parole, notamment Monsieur le ministre de la Numérisation et des Statistiques, Hocine Cherhabil, Monsieur le ministre de la Poste et des Télécommunications, Karim Bibi Triki, ainsi que Monsieur le ministre délégué au Premier ministère chargé de l’Economie de la connaissance et des Startups, Yacine Oualid El Mahdi.
Pour trois jours, seront présents plus de 200 entreprises et Startups africaines du numérique dans un espace immense, rencontres et réunions B2B prévues, 60 conférences, workshops et discours de grands acteurs du digital dans le monde et en Afrique, Compétition de pitch de Startup avec la présence d’entreprises de capital risque et opportunités de financement comme prix, également, la visite VIP de plusieurs délégations officielles, grands décideurs et les grands patrons des DSI africaines ainsi que des sessions de networking, After works, expositions culturelles et touristiques pour une expérience africaine inoubliable.

Tanya Moussouni