Quête de nouveauté dans l’art de la céramique

Portrait de Abdelmalek Kerinah

Spécialisé dans la céramique, Abdelmalek Kerinah se démarque de ses pairs par une quête perpétuelle de nouveauté et d’éléments esthétiques à introduire dans ses oeuvres afin d’approfondir ses connaissances et créer une touche personnelle à apporter à son travail artisanal si proche des arts plastiques.
Attiré par le travail de l’argile depuis sa tendre enfance, Abdelmalek Kerinah oeuvre depuis ses débuts à mettre en valeur ce matériau noble qui a toujours été au coeur de l’artisanat durant des millénaires.
Cet artisan de la capitale se revoit quitter à la hâte les bancs de l’école pour jouer avec la terre humide des jardins publics de son quartier, trouvant un plaisir certain à donner forme à ce matériau. Il rencontre par hasard Djamel Lahlou, un voisin employé du musée national des Beaux-arts et philatéliste qui va l’encourager à développer sa passion.
Une rencontre qui va transformer la vie du jeune Abdelmalek qui a commencé à fréquenter un atelier de poterie et de céramique au musée, une expérience qui va lui permettre d’explorer son talent et de sublimer l’argile et lui faire exprimer son authenticité.
Sa passion grandissant au fil des années, l’artisan aspire à matérialiser ses connaissances sur l’histoire de l’Algérie et la richesse de sa culture et son patrimoine à travers la céramique, une ambition concrétisée par une œuvre de grand format intitulée «Authenticité de l’art de la céramique en Algérie», exposée au Palais de la culture à Alger.
Ce grand vase de trois mètres se démarque d’abord par l’utilisation d’éléments iconographiques rares dans la céramique, et propres aux arts plastiques, comme l’alphabet Tifinagh, les dessins rupestres, ou encore la calligraphie arabe qui immortalise des figures emblématiques de l’histoire de l’Algérie comme Tin Hinan, Tariq Ibn Ziyad, ou encore les figures de la résistance contre la colonisation Fadhma N’soumer et Cherif Boubaghla.
L’œuvre imposante, coiffée de l’emblème national, compte également des intrants en matière de matériaux à l’instar de l’argent, clin d’œil aux bijoux traditionnel, le tissu bleu, renvoyant à la culture et au costume targui, ou encore les formes décoratives des tapis du M’zab. Une réalisation des plus «complexes» tant sur le plan de la conception que celui de l’alliage des matériaux, explique l’auteur.
Natif d’Alger en 1982, Abdelmalek Kerinah a développé son talent avec une longue formation auprès de grand artistes et artisans spécialisés dans la céramique, les arabesques, la miniature, la calligraphie ou encore le moulage. Il a exploré les différentes spécialités connues de l’art de la céramique et continue à approfondir ses connaissances.
R.C