Digitalisation et réforme du secteur des assurances, ça urge !

Les acteurs arabes des assurances se réunissent à Oran

Les compagnies arabes d’assurances continuent d’agir et de se développer malgré un contexte économique et social très difficile. De nouvelles mesures communes devraient être mises en place pour se préparer à faire face aux risques opérationnels et structurels de plus en plus nombreux.

La crise sanitaire du Covid-19, la guerre en Ukraine et la hausse significative des cyberattaques engendrent de nouvelles responsabilités dans l’exercice du métier d’assurance et de réassurance. Les sociétés arabes d’assurances se préparent aux enjeux à venir. La réforme du secteur des assurances et sa numérisation sont désormais indispensables. C’est l’une des conditions de son émergence. Les acteurs arabes du secteur de l’Assurance et de la Réassurance tiennent depuis hier à Oran leur 33ème Congrès de l’Union générale arabes des assurances (UGAA), placé cette année sous le thème de « la nouvelle situation et ses répercussions sur l’industrie de l’assurance : quels sont les défis et quelles sont les opportunités pour le marché arabe de l’assurance ? ». Malgré les avancées réalisées depuis des années par le secteur, beaucoup reste à faire. Les transformations s’accélèrent et les réalités du marché de l’assurance changent.
Le secrétaire général de l’Union générale des assureurs arabes, M. Chakib Abou Zeid, a mis l’accent sur l’importance de lancer et de poursuivre la digitalisation du secteur, estimant que « le taux d’assurance dans le monde arabe reste encore faible par rapport aux pays et régions de même niveau économique », expliquant cette faiblesse par « la culture d’assurance chez les particuliers et la méconnaissance de l’assurance dans la vie sociale et économique». Il a fait état de « 600 sociétés spécialisées dans l’assurance et la réassurance dans le monde arabe avec un réservoir de contrats d’assurance estimé à 44 milliards de dollars ».
Un avis que partage le président de l’UGAA, Assad Zerrouk, qui a appelé à l’occasion, les acteurs du secteur « à étendre l’utilisation des technologies modernes dans le secteur de l’assurance pour améliorer les services et réduire les délais des transactions afin d’attirer de nouveaux clients », mettant l’accent sur la nécessité de réformer « les systèmes d’assurance afin de permettre aux entreprises arabes de développer de nouveaux services encore faibles, comme l’assurance-vie, l’activité d’épargne au service de l’économie ».
L’assurance traditionnelle ne suffit plus pour répondre aux besoins du citoyen arabe
« Les compagnies arabes accusent un certain retard et que ce changement est devenu impératif pour être au diapason du rythme et des développements du secteur des assurances au niveau mondial », a-t-il affirmé.
L’inclusion financière est aussi nécessaire pour encourager « l’intégration des catégories pauvres dans le secteur des assurances, à travers le développement de certains services, notamment l’assurance-maladie et la protection contre les catastrophes naturelles, la micro-assurance et l’assurance-retraite complémentaire ». Les acteurs de l’assurance doivent s’entendre sur les actions communes à mener pour développer leurs services et atteindre leurs objectifs.
Le taux d’intégration de l’assurance dans le produit intérieur brut arabe ne dépasse pas le « 1,5%, alors qu’il est de l’ordre de 7% au niveau mondial », a-t-il regretté, d’où a-t-il affirmé l’urgence de réformer le secteur des Assurances pour atteindre un « taux de 4% devant permettre une relance économique, sociale, sanitaire et financière de la région du fait de la relation directe des compagnies d’assurances à l’investissement ».
De son côté, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a confirmé que « le 33ème Congrès de l’Union générale arabe des assurances, qui se tient à Oran, est une opportunité pour renforcer la coopération entre les entreprises arabes spécialisées dans ce domaine ». Une occasion, selon lui, « d’échanger des vues et des expériences entre les compagnies d’assurance et de réassurance arabes et de travailler ensemble pour faire face aux défis communs ».
Il a présenté l’expérience algérienne dans le domaine et l’intérêt accordé par les autorités au développement de ce secteur par les opérateurs publics ou privés.
Samira Takharboucht