Valoriser la filière oléicole pour se placer parmi les exportateurs étrangers

Oléiculture

L’Algérie est un grand producteur d’olives et d’huile d’olive, mais ses exportations en ces produits sont encore faibles, notre pays qui cherche à accroître les surfaces de la culture d’oliviers avait ambitionné de porter à 500.000 hectares en 2014 sachant que le secteur dispose d’une superficie de l’ordre de 300.000 ha avec plus de 36 millions d’oliviers répartis sur 100.000 exploitations oléicoles Abdelkader Bouazghi, ex-ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche avait indiqué à Bouira en mars 2018 que l’Algérie produit annuellement plus de 80 millions de litres d’huile d’olive avec 36 millions d’oliviers productifs, 24 millions d’oliviers autres ne sont pas encore matures. Par ailleurs, le ministre avait précisé que la plantation d’oliviers va s’étendre jusqu’aux Hauts- Plateaux et dans le sud dans les cinq années à venir. A cet effet il est nécessaire de souligner qu’un projet de valorisation de l’olive a été inscrit dans le cadre d’un plan d’action pilote de développement agricole et rural qui fut conclu en partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne ayant été élaboré à travers 13 wilayas à l’ouest du pays. Dans ce projet il a été procédé à la désignation des exploitations agricoles au niveau des régions de Tlemcen, Ain Témouchent avec des huileries situées à Sidi Bel- Abbès et à Mascara pour s’enquérir de la filière avant son développement dans les autres wilayas concernées.
Or, l’Algérie occupe la 5e place au niveau méditerranéen après l’Espagne, l’Italie, la Grèce et la Tunisie. Alors que nos voisins tunisiens et marocains sont devenus en si peu de temps des concurrents potentiels sur le marché international. Ils arrivent à placer sur le marché mondial environ 70 % de leurs productions nationales, en dépit des problèmes de coûts de production élevés qu’ils encourent.. c’est près de 500 000 tonnes d’huiles dont 10% d’huile d’olive sont annuellement consommées par les algériens, les « huiles d’olive vierges » sont obtenues à partir du fruit de l’olivier uniquement par des procédés mécaniques ou d’autres procédés physiques dans des conditions (thermiques) qui n’entraînent pas d’altérations de l’huile et n’ayant subi aucun traitement autre que le lavage, la décantation, la centrifugation ou la filtration, à l’exclusion des huiles obtenues par solvant ou par des mélanges avec des huiles d’autre nature. Ce sont des purs jus de fruits et plus le taux d’acidité de l’huile est bas, meilleure est la qualité. On les classe par ordre de qualité décroissante en « huile d’olive vierge extra » (absence de défaut organoleptique, présence de fruité, et acidité inférieure à 0,8 % exprimée en acide oléique), « huile d’olive vierge » (intensité maximale des défauts organoleptiques 3,5 sur 10, présence de fruité, acidité maximale 2 %), « huile d’olive vierge courante » (intensité maximale des défauts organoleptiques 6 sur10 et acidité maximale 3,3. En 2007. La production mondiale d’huile d’olive s’est élevée à 2,72 millions de tonnes, La France importe plus de 95 % de sa consommation, environ 90 000 tonnes, principalement d’Espagne, d’Italie et de Grèce. Elle réexporte cependant une part de ses introductions vers la Belgique, les États-Unis, l’Allemagne, où la consommation a très fortement augmenté ces dernières années. Les exportations d’huiles d’olives françaises sont mineures. Soit l’Espagne 1 179 100 tonnes pour un taux de 43,3 % l’Italie 550 000 T 20,2 % la Grèce 367 000 T 13,5 % le Maroc 280 000 T 10,6 % la Turquie 180 000 tonnes 6,6 % la Tunisie 120 000 T 4,4 % la Syrie 60 000 T 2,2 % l’Algérie 45 000 T 1,7 % le Portugal 29 000 T 1,1 % la Jordanie 27 977 T 1,0 % l’Argentine 10 000 T 0,37 % la Libye 6 800 T 0,25 % le Liban 5 300 T 0,19 % la Croatie 4 500 T 0,17 % et la France 4 000 T 0,15 % . Concernant les olives, les exportations algériennes étaient nulles en 1997 et n’ont atteint que 14 000 dollars en 2002. Pour l’huile d’olive vierge, elles ont été de 5 000 dollars seulement. Le Canada et la France étaient les pays les plus choisis pour l’exportation.
De ce fait les rendements et les coûts de production sont faibles comparativement aux concurrents et d’après les indications du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, le dernier bilan de la campagne oléicole de l’année 2009-2010 la production du produit était de 3,16 millions de quintaux d’olives dont 44% pour l’olive de table et 56% pour la production de l’huile. Certains agriculteurs et fabricants d’huile ignorent quelques normes de qualité pour l’entretien de l’olivier et le conditionnement de l’huile d’olive. certains procèdent au stockage de l’huile dans des sacs en plastique pour une durée de plusieurs mois alors qu’ils devraient utiliser des sacs aérés pour une période de stockage de 48 heures après la cueillette, indiquent des spécialistes dans le secteur.
Dans ce contexte il faut savoir que la culture de l’olivier occupe dans le monde 8,6 millions d’hectares et seuls quatre premiers pays qui sont notamment l’Espagne, l’Italie, la Grèce et la Turquie représentent 80% de la production mondiale d’olives et l’Algérie sur une surface cultivée de 178 000 ha et un rendement de 16,9 quintaux à l’hectare occupe une bonne place dans le monde. L’entreprise Ifri olive spécialisée dans la production d’huile d’olive qui est restée une simple huilerie traditionnelle depuis 1922 et implantée dans la vallée de la Soummam, celle-ci fut reprise par la famille pour développer la production et surtout se lancer dans l’exportation vers l’hexagone.
En effet l’entreprise avait réussi son pari dans l’industrialisation en exportant vers l’Afrique, la Chine, le Liban et le Canada tout en évitant la contrefaçon qui sévit sur le marché national.
Or, la plantation des oliviers dans les zones en pente peuvent contribuer dans la réduction des contraintes d’érosion et des pertes du sol ainsi de nouvelles techniques sont actuellement mises en œuvre afin de permettre la valorisation énergétique de l’olivier et surtout pour aboutir à un développement favorable de la filière oléicole en Algérie, indique-t-on.
Le Conseil oléicole international a révélé que l’Algérien ne consomme qu’un litre d’huile d’olive par an ; cela est considéré selon des connaisseurs comme très peu en moyenne par rapport aux autres races. Certaines sociétés montrent des exemples pour le développement de cette filière à l’exemple de l’entreprise Khodja située dans la Kabylie qui arrive à produire chaque année près de 100 000 litres d’huile et 500 tonnes d’olives de table.

Renaissance de la filière à l’Est
La filière a vu des milliers d’agriculteurs se lancer dans la plantation d’oliviers, faisant que la superficie consacrée à l’olivier est passée de 165.000 hectares en 2000 à plus de 300.000 ha actuellement Les olives tunisiennes, rentrées par voie terrestre, sont venues, d’une part, combler un déficit et faire fonctionner, des huileries en souffrance.
Selon les informations des services de la DSA de la région de Souk- Ahras, près de 170.000 plants d’olivier ont été mis en terre sur une surface totale de 660 hectares à la faveur de la campagne de plantation saison 2011-2012. 4.000 hectares ont été à ce jour plantés d’oliviers sur un total de 10.000 hectares représentant l’objectif retenu dans le programme quinquennal 2010/2014 pour cette wilaya.
La récolte d’olives pour la campagne de cueillette 2012-2013 avait avoisiné les 40.000 quintaux, affichant ainsi un bon rendement dans la production, informe-t-on. Malgré les efforts des agriculteurs. L’oléiculture a connu une baisse de plus de 35 % en Algérie pour la campagne 2011-2012, soit une production de 3,92 millions de quintaux, a-t-on appris des chiffres publiés par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Le ministère indique que les wilayas de Tizi-Ouzou, de Béjaïa, Mascara et Relizane réalisent 50% de la production nationale d’olives à l’huile et de table. Sur les 1541 communes que compte l’Algérie, 1336 font de l’oléiculture dont 120 au Sud, 351 dans les Hauts- Plateaux et 418 en zones de montagne et 447 dans les plaines et LE littoral, ajoute-t-on.
Oki Faouzi