Le Parti populaire dénonce le Premier ministre

Revirement espagnol sur le Sahara Occidental

Le seul résultat du revirement du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, sur le conflit au Sahara Occidental a été «la plus grande crise diplomatique avec l’un des pays stratégiques pour l’Espagne, qui est l’Algérie», a regretté samedi le président du Parti populaire (PP, opposition), Alberto Nunez Feijoo. «Il (Sanchez) nous a dit qu’il avait un accord (avec le Maroc), dont on ignore toujours le contenu, qui allait donner de grands résultats. Cependant, le résultat a été la plus grande crise diplomatique avec l’un des pays stratégiques pour l’Espagne, qui est l’Algérie», a lancé M. Feijoo dans une allocution lors d’un rassemblement à Cordoue. Le gouvernement de Sanchez «a porté un coup sans précédent à la politique étrangère de l’Espagne», a encore critiqué le dirigeant du PP, assurant qu’il allait continuer de «dire la vérité, même si c’est inconfortable» pour le Premier ministre. Ce dernier «a dit qu’il allait régler les problèmes avec le Maroc. Non seulement il ne les a pas réglés, mais il a gâché la relation avec l’Algérie», a ajouté le président du PP, regrettant que «ce sont les Espagnols qui iront payer les conséquences de la mauvaise gestion de la politique étrangère de Sanchez». L’ensemble de la classe politique espagnole a dénoncé la politique de Pedro Sanchez vis-à-vis du conflit au Sahara Occidental, où il a réitéré son soutien au sinistre «plan d’autonomie» du Maroc lors de sa dernière intervention au Congrès, portant un sérieux coup aux efforts des Nations unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général et contribuant directement à la dégradation de la situation au Sahara Occidental et dans la région. L’Algérie a d’ailleurs décidé mercredi de procéder à la suspension «immédiate» du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne. De son côté, l’ancien Premier ministre José Maria Aznar a considéré que le gouvernement espagnol avait fait un pas «ridicule colossal» avec l’Algérie et laissé le pays dans une «situation délicate». «Il est difficile de trouver une plus grande erreur dans la politique espagnole», en référence au revirement du gouvernement sur le Sahara Occidental, a résumé celui qui, du côté de Madrid, avait signé le Traité d’amitié avec l’Algérie en 2002. Pour sa part, le parti Vox a appelé tout simplement à la démission de Pedro Sanchez, qui a «détérioré» les relations avec l’Algérie. «L’Espagne ne mérite pas cette punition», a dit Ivan Espinosa de los Monteros, porte-parole du parti d’opposition au Congrès.n