Un Bac dans d’excellentes conditions

La note du ministre

Peu de triche, pas d’erreurs dans les sujets, et des épreuves en rapport avec les cours dispensés aux élèves durant l’année scolaire: ce sont les trois motifs de satisfaction qui permettent au ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, d’affirmer que les épreuves du baccalauréat (session 2022) se sont déroulées dans d’excellentes conditions, «grâce aux efforts déployés par tous les appareils de l’Etat dans plus de 2.500 centres d’examens à travers le pays», a-t-il précisé. Le ministre a fait ce constat et porté son jugement dans une allocution prononcée jeudi, au siège de l’Office national des examens et des concours (ONEC) à Kouba, lors de la supervision de la sortie de quarantaine du groupe chargé de l’impression des sujets. Le groupe de travail qui a veillé à faire réussir ce rendez-vous et à préserver la crédibilité du baccalauréat, a été félicité par le ministre.
Depuis que l’usage des réseaux sociaux et des téléphones mobiles est devenu massif, leur utilisation dans la fraude dans les examens a créé le risque de perte de crédibilité du baccalauréat. Des mesures extrêmes contre la triche ont été prises.
Le plus important a été de sécuriser les centres d’impression, les centres de dépôt, l’acheminement des sujets, et ensuite les centres de déroulement. Il s’agit également d’empêcher des gens en externe d’envoyer les solutions aux candidats. Le risque de diffusion des sujets après l’ouverture des enveloppes en salle d’examen, a été réduit par l’interdiction des portables, la présence de surveillants dans la salle, les détecteurs de métaux à l’entrée du centre d’examen. Le recours à la suspension d’internet a été, visiblement, moindre cette année. Evidemment, on est loin de la fraude spectaculaire au baccalauréat de juin 1992, à dimension nationale, avec une fuite médiatisée des sujets, assimilée à un complot politique: les sujets avaient été exhibés dans la rue, livrés aux médias, distribués devant les centres d’examen et même affichés aux portes des salles d’examen, à la veille de chaque épreuve, dans une ambiance d’insécurité totale. Les épreuves n’avaient été repassées que pour certaines matières dans trois villes, sous la «haute surveillance» des policiers et des gendarmes. Le taux d’admis au baccalauréat de 1992, avait été de 22% malgré la fraude généralisée et le rachat. C’était il y a trente ans. Les années de la décennie du terrorisme avaient apporté chacune son lot de cas de fraudes relayés par la presse.
En fait, dans les années 1990, organiser le baccalauréat, surveiller les épreuves et les corriger étaient des tâches héroïques, soumises à des conditions nationales d’insécurité et de menaces pesant sur les enseignants, les chefs d’établissements et les personnels de l’éducation liés au baccalauréat. Il y eut de multiples cas de menaces ou même d’agressions sur les surveillants et les correcteurs, et parfois les surveillants étaient contraints de fermer les yeux ou déserter les salles d’examen. En 2022, l’autorité de l’Etat est complètement rétablie et l’administration veille à ce que le bac se déroule dans les conditions qui permettent l’équité au bénéfice de l’ensemble des candidats.
La crédibilité de l’examen exige d’assurer l’égalité des chances entre tous les candidats. Cette année, les fraudeurs ont été sévèrement punis à des peines allant jusqu’à 18 mois de prison ferme, assortis d’une amende de 200.00 DA. On apprend que les tentatives de triche et les cas de fuite des sujets à travers les réseaux sociaux ont notamment été révélés par l’Organe national de lutte contre les crimes liés aux technologies de l’Information et de la Communication, lequel en a alerté les services de la police judiciaire. Le ministère de la Justice a recommandé, début juin, aux procureurs généraux près les Cours de justice la mise en place d’une «cellule de veille et de suivi» spécifique aux délits relatifs à la fraude à l’examen du bac. Plus de 700.000 candidats ont passé à l’échelle nationale les épreuves du Baccalauréat (session juin 2022), répartis sur plus de 2.500 centres d’examens durant cinq jours (du 12 au 16 juin en cours). Le ministre de l’Education a fait savoir que les résultats du «Bac 2022» seraient annoncés au cours de la troisième semaine ou au début de la dernière semaine du mois de juillet, et ceux du Brevet d’enseignement moyen (BEM) la fin juin. En 2021, le taux de réussite national à l’examen du Baccalauréat, 61,17 %, avait été jugé «bon et encourageant», par le ministre de l’Education nationale.
Lakhdar A.

Voir sur Internet
www.lnr.dz.com­­­