3 807 oiseaux d’eau nicheurs recensés

Ghardaïa

Une population avifaune de 3 807 oiseaux d’eau nicheurs a été dénombrée entre le mois de mai et juin courant par les ornithologues dans les wilayas de Ghardaïa et El Meneaâ, a-t-on appris jeudi auprès de la Conservation des forêts.Initié dans le cadre des activités du réseau national des observateurs ornithologues algériens (RNOOA), à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs, ce recensement national des oiseaux migrateurs d’eau nicheurs, a ciblé les zones humides naturelles et artificielles des deux wilayas, devenues des sites de nidification privilégiés pour la population volatile migratrice, a-t-on indiqué.
Ces zones aquatiques sont devenues «une halte incontournable de nidification pour les oiseaux migrateurs sur l’axe migratoire entre l’Afrique et l’Europe», notamment la zone humide naturelle de «Sabkha El Maleh» (El Meneaâ) et la zone humide artificielle de « Kef El Doukhan» (Ghardaïa) a expliqué le chef de groupe Sud-Est II du réseau, Abdelwahab Chedad.
L’objectif de ce dénombrement effectué annuellement entre 17 mai et 5 juin 2022 est «d’établir une base de suivi des différentes zones humides, de connaître l’effectif de la population avifaune nicheuse dans la région, sa phénologie, sa densité», a fait savoir M. Chedad, précisant que les indices de nidification sont déterminés par l’existence de nids, d’œufs, de poussins sur les sites. Ce comptage a permis de répertorier vingt-trois espèces avifaunes nicheuses avérées dont des espèces dominantes telles que Flamant rose, Gallinule poule-d’eau, Echasse blanche, Fuligule nyroca, Tadorne casrca, Echasse blanche, Marmaronette marbrée, Foulque macroule, la cigogne blanche, canard colvert, a-t-il noté.
Ce recensement a ciblé la zone humide naturelle d’importance mondiale classée en 2004 sur la convention de Ramsar le lac «Sebkhat El Maleh» et la zone humide naturelle non classée «Fayget El Gara» dans la commune de Hassi El Gara (wilaya El Meneaâ) ainsi que la zone humide naturelle «Dayet Oum Souid» dans la commune de Mansoura , et les zones humides artificielles crées à la faveur d’un programme de traitement des eaux usées, de préservation de l’environnement et des ressources hydriques constituées essentiellement de stations d’épuration des eaux usées (STEP) de «Kef Dokhen» (exutoire de l’oued M’Zab) à El Ateuf, et celles de Berriane et de Guerrara ainsi que les rejets de Metlili et Zelfana dans la wilaya de Ghardaïa, a-t-il souligné.
Ces zones humides disposent d’une biodiversité importante et abritent une variété d’espèces d’oiseaux migrateurs dont une partie inscrite sur la liste des oiseaux menacés, élaborée par l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Ces sites aquatiques notamment les sites artificiels existants dans les deux wilayas sont devenus des habitats et un milieu de reproduction de la population avifaune, favorisé par le gardiennage et l’éloignement des zones urbaines. Ils recèlent des potentialités susceptibles de promouvoir un tourisme écologique et de devenir également un véritable laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques et autres biologistes.
Les membres du réseau national des observateurs ornithologues algériens (RNOOA) ont relevé cette année une «nette» baisse des oiseaux nicheurs dans les sites aquatiques naturels et artificiels de Ghardaïa et El Meneaâ comparativement au recensement de l’année 2020 avec 6 135 sujets avifaunes et l’année dernière 2021 avec 4 988 sujets volatiles.
Ce déclin de la population avifaune nicheuse est expliqué, par le réchauffement climatique avéré , la sècheresse et l’assèchement de nombreux sites aquatiques ainsi que les activités humaines qui ont impacté considérablement les écosystèmes de la faune et la flore, selon le chef de groupe du réseau national des observateurs ornithologique et en même temps responsable du bureau de la protection de la faune et la flore à la Conservation des forêts de Ghardaïa.
La présence d’oiseaux est un bon indicateur de l’état de la biodiversité locale et cela malgré les canicules, le stress hydrique et les vents de sable, a conclu M. Chedad.