Mostaganem, une ville témoin de différentes civilisations

JM-Oran-2022

La wilaya de Mostaganem, dominant la Méditerranée, saisira l’opportunité de la 19ème édition des Jeux méditerranéens Oran-2022 pour faire découvrir aux délégations étrangères et aux visiteurs son important potentiel touristique et son patrimoine matériel et immatériel témoignant de son histoire plusieurs fois séculaire.
Cette ville méditerranéenne a traversé différentes époques historiques et connu une prospérité culturelle, économique et commerciale avec l’arrivée des phéniciens qui ont bâti un comptoir sur Oued Chelif, connu sous le nom de port archéologique de Quiza.
La wilaya compte de nombreux vestiges, témoins de la présence de différentes civilisations et cultures. Les Ottomans ont édifié, à côté du jardin El Arsa, sur les hauteurs de la ville, le fort turc pour la protéger des invasions. De cet endroit surplombant la cité, le visiteur peut contempler les quartiers populaires de Tidjditt, d’El Matmar, la Casbah Tabana et le vieux Derb.
Les nombreuses mosquées, les hammams, les vieilles bâtisses et les nouvelles constructions, datant de la fin du siècle passé, apportent une «touche particulière» à la ville et soulignent son cachet spécifique au point d’être une des villes les plus visitées et appréciées au niveau national.
Les origines de Mostaganem remontent à la période de la préhistoire. Le site d’Oued Riyah, dans l’actuelle daïra de Sidi Ali, en est le témoin, selon un spécialiste de l’histoire locale, Noureddine Ould El Bey. «L’histoire de la ville est intimement liée à la mer. Le comptoir érigé sur les rives d’Oued Chelif, dans la commune de Sidi Belattar, était utilisé pendant les périodes phénicienne et romaine pour le transport des récoltes agricoles vers différentes régions du bassin méditerranéen», a-t-il précisé.
La côte montagneuse de Mostaganem a été une destination pour les migrants venant d’Andalousie. Elle a également abrité un port commercial entre les deux rives de la Méditerranée. Cette côte a été le théâtre de grands évènements ayant marqué l’histoire de la région, notamment la bataille de Mazagran, en 1558, au cours de laquelle l’envahisseur espagnol a été défait et vaincu, comme elle a été la base arrière de la seconde libération d’Oran en 1792.
Les spécialistes estiment que ces événements et les relations économiques et culturelles entretenus entre Mostaganem et ses voisins ont contribué à façonner la culture locale, à affiner les arts qui caractérisent cette région pour en faire un terreau fertile favorisant l’émergence de talents, de l’artisanat, de la musique folklorique ainsi qu’un sens affiné des arts plastiques.
Aujourd’hui, les noms de M’hamed Khedda, Ould Abderrahmane Kaki, Oulhaci, Mohamed Chouikh, Mâazouz Bouadjadj, Djilali Aïn Tadeles, natifs de la ville, figurent parmi les hommes de culture ayant, chacun dans son domaine, marqué le paysage culturel national, sans omettre également le festival national du théâtre amateur, le plus ancien à la double échelle arabe et africaine.
Pour participer à la grande fête méditerranéenne qui se déroulera du 25 juin au 6 juillet prochains dans la ville voisine d’Oran, la Direction de la culture de Mostaganem a élaboré un programme d’activités culturelles destiné aussi bien aux délégations qui séjourneront sur son territoire qu’aux estivants et visiteurs de la région.
Le responsable local du secteur, Mohamed Merouani, a fait savoir que la wilaya abritera une nouvelle édition du Festival national de la poésie Melhoun «Sidi Lakhdar Benkhelouf», fin juin en cours, en plus de la première édition des journées des arts de rue, parallèlement à un cycle de formation sur les techniques du cinéma. Le théâtre régional Djilali Benabdelhalim participera, pour sa part, avec trois productions théâtrales.
En plus du programme culturel et artistique, le tourisme sera également présent à travers plusieurs activités, notamment la caravane touristique qui sillonnera les monuments historiques et culturels de la wilaya, en plus d’une caravane de bibliothèques mobiles qui s’installeront dans les espaces touristiques les plus fréquentés pour encourager les jeunes à la lecture, a ajouté Mohamed Merouani.
R.C.