Appel à faire une rupture avec le modèle énergétique actuel

Rencontre CAPC sur les défis de la sécurité énergétique de l’Algérie

«Le pétrole prend de moins en moins de place dans le modèle de consommation énergétique des pays développés, alors qu’ en Algérie tout est basé sur l’hydrocarbure», a souligné hier l’ancien P-dg de Sonatrach, ancien ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar.
Présentant une étude sur «les enjeux énergétiques du 3ème millénaires et les défis de la sécurité énergétique de l’Algérie» lors d’une rencontre organisée par la Confédération algérien du patronat citoyen (CAPC), Attar a appelé à faire une rupture avec le modèle énergétique actuel basé sur le gaz et l’électricité et se diriger vers un modèle plus fiable et rentable, celui fondé sur les énergies renouvelables.
Cette rencontre s’est déroulée en présence du ministre de la Transition énergétique et des énergies renouvelables, ainsi que de nombreux cadres du milieu d’affaires économiques et des experts et cadres du ministère de l’Energie renouvelable.
Dans ce cadre, l’expert a recommandé l’élaboration d’une loi sur la transition énergétique à l’image de la loi sur les hydrocarbures, pour faciliter et développer l’investissement et le partenariat dans le secteur des ENR.
Selon lui, assurer un climat des affaires favorables pour promouvoir et encourager les investisseurs nationaux et étrangers notamment dans le développement des énergies renouvelables est nécessaire pour une transition énergétique.
Il a préconisé également, lors de sa présentation d’un diaporama sur la consommation de l’énergie dans le pays, de définir en urgence tous les besoins énergétiques à long terme, par secteur, par nature et par usage. Et ce, dans le but de servir de base à l’élaboration d’un modèle de consommation énergétique basé sur un mix énergétique qui doit privilégier l’efficacité énergétique et les ENR.
Ainsi, il faut maintenir, selon lui, le cap sur «la possibilité de production du gaz de schiste qui semble devenir à terme un appoint obligatoire au regard de l’épuisement prévu des réserves conventionnelles, et des besoins incompressibles à long terme dans plusieurs secteurs. «Entre autres recommandations présentés, l’ajuster d’une manière graduel les prix de l’électricité, du gaz naturel et des carburants, encourager le solaire décentralisé à travers l’installation des kits ENR individuel, envisager le recours à l’énergie solaire et éolienne pour les petites unités de dessalement et de traitement de l’eau au Sud, en sus d’accélérer l’hybridation des centrales électriques installées sur les réseaux isolés.
De son côté, le ministre de la Transition énergétique et des énergies renouvelables, Benattou Ziane, a rappelé lors de son intervention à l’occasion, la stratégie adoptée par l’Algérie pour faire face aux défis internationaux, notant que cette stratégie fait partie de la fouille de route du Gouvernement qui vise à assurer la sécurité énergétique.
Pour sa part, le président de la CAPC, Sami Agli, a indiqué dans son discours d’ouverture que la Confédération algérienne du patronat citoyen souhaite à travers l’organisation de cette rencontre de contribuer à construire des consensus sur des questions stratégiques.
«Cette rencontre fait partie d’une série de rencontres que nous avons organisées au cours de ces derniers mois, et qui porte sur des dossiers qui touchent à la souveraineté économique du pays, notamment la sécurité alimentaire et numérique», a-t-il ajouté. Le but, poursuit-il, est de présenter des études profondes qui sont faites par des chercheurs et experts algériens, et ce, dans le but de booster l’économie nationale. Manel Z.