L’Algérie affiche un excédent commercial de 1,97 Mrd USD, « une performance remarquable »

Hausse importante des exportations hors hydrocarbures (83%)

Le solde de la balance commerciale de l’Algérie s’améliore et rompt avec le négatif grâce à l’accroissement des exportations des hydrocarbures et hors hydrocarbures. Malgré un contexte de tensions géopolitiques croissantes en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, l’Algérie réalise un excédent commercial de « l’ordre de 1,97 milliard de dollars durant les quatre premiers mois de l’année 2022, contre un déficit de 959 millions de dollars durant la même période de l’année précédente, soit une hausse de 305% », a indiqué le ministre du Commerce et de la Promotion des Exportations, Kamel Rezig, lors de la 19ème édition du Trophée Export du World Trade Center ( WTCA), organisée avant-hier à Alger.
Les exportations hors hydrocarbures du pays poursuivent leur trend haussier pour atteindre les 6 milliards de dollars en 2022. Les autorités ne cachent pas leur optimisme quant au redressement du commerce extérieur qui connaît « une augmentation des exportations globales de 37,8%, se caractérisant par une hausse des exportations d’hydrocarbures de 32% et des exportations hors hydrocarbures de 83% », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le pays a pu compter aussi sur la performance des entreprises algériennes à l’internationale et sur les mesures de soutien à l’économie et à l’investissement prises par le Gouvernement pour contrer les effets de la crise sanitaire et économique dans le pays.
Et, face à la flambée des prix de l’énergie et le risque de pénurie d’approvisionnement du marché mondial en pétrole et gaz bruts et autres matières premières stratégiques, l’excédent commercial pourrait augmenter davantage notamment avec les pays européens à la recherche d’alternatives au gaz et pétrole russe, mais aussi autres métaux précieux. Durant la même période, les exportations des engrais chimiques azotés ont enregistré une hausse de 97%, d’une valeur de « 623,49 millions de dollars ou encore la croissance de 125% des exportations de ciment pour une valeur de 130,94 millions de dollars », a précisé le premier responsable du secteur qui a insisté dans son allocution prononcée lors de cet événement sur l’impératif de « maintenir cette dynamique commerciale ».
Le pays peut aussi compter sur le rebondissement des exportations du pétrole brut, du gaz naturel et du gaz naturel liquéfié (GNL) pour maintenir cette performance, malgré le fait que les importations du pays restent aussi élevées.
Les recettes des exportations algériennes en hydrocarbures « devraient atteindre les 50 milliards de dollars vers la fin 2022 », atteignant ainsi leur plus haut niveau depuis quelques années.
La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach qui a lancé plusieurs projets d’investissement avec des partenaires étrangers vise non seulement à doubler ses recettes, mais surtout à diversifier sa production et limiter les importations de produits pétroliers qui coûtent aussi chers sur le marché international à l’achat. La conjoncture actuelle et les mesures de soutien à l’entreprise et à l’économie nationale (incitations fiscales, parafiscales et douanières » sont à l’origine aussi de cette performance commerciale, aussi « inimaginable par le passé ». Cependant, beaucoup reste à faire pour retrouver l’équilibre entre les exportations et les importations du pays.
Car l’objectif final est non seulement d’enregistrer un excédent commercial, mais de redresser la balance des paiements et se positionner sur le marché du commerce extérieur.
Un positionnement important que le pays pourrait s’assurer grâce au soutien des autorités à l’investissement des entreprises des deux secteurs publics et privés.
Des mesures d’incitation et des simplifications administratives ont été mises en place pour faciliter les exportations. Pour encourager aussi le commerce transfrontalier et régional et international. C’est l’objectif de la création des zones franches et de l’adhésion du pays à la Zone de libre échange continental africain (Zlecaf) et à la Banque africaine de l’import-export (Afreximbank).
La dévaluation de la monnaie nationale pourrait aussi contribuer à accentuer le mouvement des exportations et permettraient aux entreprises nationales d’être plus compétitives et plus performantes au niveau local. Diversifier la production nationale et élargir la gamme des produits destinés à l’exportation.
Selon M. Rezig, « les exportations des produits semi-finis de fer et d’acier ont augmenté durant les quatre premiers mois de l’année en cours de « 118,5% à 109,87 millions de dollars ou encore le bond de 384% pour une valeur de 52,86 millions de dollars enregistré dans les exportations de barres couplées à des cylindres en alliage d’acier ».
Ces produits connaissent une forte demande sur le marché mondial. L’Algérie essaie d’accélérer sa transition économique pour mieux s’adapter au nouvel ordre économique qui se dessine progressivement.
Samira Takharboucht