Inès Ibbou, la jeunesse du tennis algérien

Jeux méditerranéens 2022

Un visage radieux, le bonheur d’être présente à Oran pour représenter son pays. Rien ne peut perturber la joueuse de tennis Inès Ibbou, heureuse de partager cette expérience des Jeux méditerranéens avec l’équipe d’Algérie.

«Quel honneur de jouer devant son public. Il va falloir donner le meilleur de soi-même. Je vais me donner à fond », lâche Inès Ibbou, comme un coup de raquette, les yeux grands ouverts. Pour la première fois, la joueuse se retrouve en équipe pour affronter d’autres nations, sous le ciel bleu azur d’Oran.

Encourager ses compatriotes
« D’habitude on est seul sur le circuit, c’est chacun pour soi. Là, je vais pouvoir encourager les autres », s’enthousiasme Inès Ibbou qui a eu une année 2021 un peu difficile avec une blessure à l’épaule. Depuis février dernier, elle se remet dans le bain et espère être au top pour briller à Oran. Elle s’est préparée à Doha au Qatar en début d’année. Surtout, elle sait qu’elle est une des représentantes du tennis algérien qui progresse, malheureusement pas assez pour peser sur le plan international. « C’est un peu pareil pour tout le continent africain », avance celle qui a joué un quart de finale en France à Denain sur un tournoi W25 en juin dernier, de quoi retrouver des couleurs. Depuis l’âge de 12 ans, elle se donne à fond, et cite volontiers en exemple la Tunisienne Ons Jabeur, numéro deux mondiale, digne représentante du tennis africain. « Elle ouvre une voie, elle nous montre l’exemple. Ce qu’elle fait est exceptionnel, je lui souhaite d’aller encore plus loin. Et pourquoi pas prendre la place de numéro une », dit-elle. Un exemple que l’Algérienne espère suivre dans les prochaines années. Citant la longévité de Serena Williams, 40 ans, et toujours sur le circuit. «J’avais six ans quand j’ai débuté le tennis, raconte Inès Ibbou. C’était à l’école du côté d’Alger. Ça m’a tout de suite plu. Je suis allé en France dès l’âge de huit ans pour faire des compétitions». Dès lors, Inès Ibbou prend goût aux confrontations et à la petite balle jaune, sur la terre battue, sa surface de prédilection.

Le rêve de Roland-Garros
Inès Ibbou, casquette vissée sur la tête, rêve de Roland-Garros. Là-bas, elle avait vécu deux tournois chez les juniors (2015 et 2016). « Le niveau du tennis féminin est élevé. Arriver au top, c’est un sacré défi. Mais je ne veux pas me mettre de limites », raconte la jeune femme de 23 ans, qui adore la chaleur du peuple oranais.
« Les Jeux méditerranéens sont un évènement exceptionnel pour l’Algérie et je suis heureuse que l’on vienne découvrir notre culture et notre pays ». Au tennis club d’Oran, Inès Ibbou est loin d’être une inconnue. On lui demande des selfies et le soutien du public lui sera précieux. En mai dernier, Inès Ibbou avait remporté le premier tournoi international de tennis « Pro-circuit ITF » à Oran.
Outre l’Algérie avec ses 8 athlètes (4 messieurs et 4 dames) engagés, dix-sept autres nations seront présentes. Youcef Rihane, Rayan Dylan Ghedjemis, Toufik Sahtali et Samir Hamza-Reguig chez les messieurs, et Ines Ibbou, Amira Benaissa, Ines Bekrar et Lynda Benkaddour en dames défendent les couleurs de l’Algérie.
R. S.