Les nouvelles découvertes pétro-gazières tombent à pic

Ambitieuse, Sonatrach vise encore haut et loin

L’heure est à la pénurie du gaz et du pétrole russes en Europe. D’où la recherche des gouvernements européens à remplacer leur principal fournisseur (Russie) pour éviter des carences l’hiver prochain et l’arrêt de leur machine industrielle. Ils pensent particulièrement à l’Algérie pour, non seulement, sa proximité géographique, mais surtout pour ses capacités importantes de production et d’exportation de gaz naturel. A ceux-là, s’ajoutent les multiples découvertes de gaz et du pétrole faites par la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach et qui ravivent l’espoir des Européens qui ont dû faire un retour amer en arrière en réactivant leurs centrales à charbons.
Le marché européen intéresse aussi le Groupe d’hydrocarbures publics, troisièmes fournisseurs de gaz à l’Europe (11%) grâce à son réseau de gazoducs (Gazoduc Maghreb Europe, fermé actuellement, Medgaz et Transmed) déjà établi entre l’Algérie, l’Italie et l’Espagne.
Le pays possède aussi 8 méthaniers pouvant transporter près d’un million m3 de gaz naturel liquéfié (GNL). La conjoncture favorable du marché gazier a permis d’augmenter les exportations en 2021 de 54% à travers les gazoducs et de 13% par méthaniers. Ce réseau est un véritable atout pour l’Algérie qui s’est également engagée avec le Nigeria et le Niger dans le projet de construction du méga-gazoduc transsaharien Nigeria-Algérie, d’ici 2027.
Ce projet renforcera l’interconnexion entre les deux continents ainsi que la position de la Sonatrach, fournisseur fiable de l’Europe.
Cette dernière qui s’est fixée pour objectif la reconstitution de ses réservoirs de gaz à 85% avant le 1er novembre, espère aussi sur le long terme compenser le déclin de production face à la demande en forte croissance par les découvertes de nouveaux champs d’or noir et du gaz. Une aubaine pour la Sonatrach qui a déjà dessiné les perspectives à moyen et à long terme de l’Algérie grâce aux nouvelles découvertes qui viennent renforcer les réserves de pétrole du pays estimées à «1.340 millions de tonnes, soit 10 milliards de barils et les réserves de gaz naturel évaluées à 2.368 milliards de m3, auxquels s’ajoutent 260 millions de tonnes de condensat, soit l’équivalent de 4,1 milliards de tonnes de pétrole (Tep)», selon les chiffres avancés en 2020, par le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab. Grâce à ses activités exploration-production intensifiée et les multiples découvertes, le groupe envisage d’«augmenter sa production de gaz à plus de 140 milliards de m3 à court terme (contre 130 milliards actuellement), en multipliant les projets d’exploration sur les régions gazières du Sud-Ouest algérien et même dans l’offshore.
D’ici la fin de l’année, la Sonatrach vise un chiffre d’affaires à 50 milliards de dollars à la fin de l’année 2022.
Les investissements exploration-production apportent leurs fruits
La dernière découverte en date a été annoncée lundi dernier par la compagnie pétrolière. Il s’agit de la découverte d’un nouveau gisement de gaz à condensat dans le périmètre de Hassi R’Mel, dont le début de son exploitation est fixé au mois de novembre prochain et doit produire 10 millions de m3 par jour, selon le communiqué de la compagnie et permettra à la Sonatrach de mettre «10 milliards de m3 supplémentaires sur le marché mondial d’ici la fin de l’année», a indiqué hier, Mahmoud Djidjelli, directeur de Division pétrolière Engineering développement, activité Exploration et Production à Sonatrach. Cette découverte s’ajoute à la liste des «35 nouvelles découvertes d’hydrocarbures enregistrées entre 2020 et 2022, dont 34 découvertes en effort propre de Sonatrach» et vient consolider la position du groupe sur le marché international, dans un contexte mondial marqué par une forte demande et la volatilité des prix.
D’autres gisements pétroliers et gaziers sont déjà en cours d’exploration. Le groupe a réalisé pour rappel trois nouvelles découvertes de gisements pétroliers. La Sonatrach a déjà entamé le développement de la zone de Touggourt, qui a un potentiel de 80.000 barils/j, dont le potentiel de ce gisement a été évalué préalablement à «hauteur d’un milliard de barils». Au mois de mars dernier, en partenariat avec l’italien Eni, la compagnie a annoncé une «autre importante découverte de pétrole dans le périmètre de recherche Zemlet El Arbi, dans le bassin de Berkine». D’après le test production sa capacité s’élève à «7000 barils/jour d’huile et 140.000 m3/jour de gaz associé», alors que les estimations préliminaires montrent que la structure HDLE renferme environ 140 millions de barils de pétrole brut en place». Plusieurs contrats de partenariats ont été conclus entre le groupe pétro-gazier public et ses partenaires étrangers en vue d’accélérer l’exploitation des gisements découverts récemment. Il a signé avec la société chinoise Sinopec Overseas Oil & gas Limited (SOOGL) «un contrat de partage de la production pétrolière sur le périmètre de Zarzaitine (Illizi), au Sud-Est du pays. Ce projet permettra «la récupération des réserves de pétrole brut permettant la récupération de près de 95 millions de barils d’huile». Avec son partenaire russe Gazprom EP International B.V. la Sonatrach prévoit «la réalisation d’opérations de forage de 24 nouveaux puits ainsi que la réalisation d’une unité de traitement pour la production de gaz naturel, de condensats et de GPL qui seront acheminées à travers le réseau de transport existant de la compagnie nationale». L’entrée en production est prévue en 2025.

Samira Takharboucht

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