Nouveau charnier à Melilla

Les frontières maroco- espagnoles

Dès le dimanche 26 juin, des tombes étaient creusées dans le cimetière de la ville marocaine de Nador pour y enterrer les corps d’au moins 23 migrants, morts en tentant de franchir la frontière avec l’Espagne, le 24 juin. Rabat est accusé d’étouffer «la catastrophe», rapporte ce journal espagnol, cité par Le Courrier International.
Le Maroc est la cible des critiques du quotidien espagnol El País. D’après la une de l’édition du 27 juin du journal madrilène, le pays d’Afrique du Nord «s’empresse d’enterrer les migrants qui ont tenté d’entrer à Melilla» : le 24 juin, plus de 1 500 personnes, originaires en majorité d’Afrique subsaharienne, ont tenté de rejoindre cette enclave autonome espagnole du nord du Maroc et membre de l’Union européenne. Au moins 23 personnes sont mortes asphyxiées, écrasées ou des suites de leurs blessures, d’après des sources officielles − tandis que plusieurs ONG humanitaires évoquent un bilan plus lourd − et plusieurs dizaines de blessés, dans ce qui constitue «la tentative de franchissement de la valla [le nom de la barrière frontalière à Melilla] la plus meurtrière de l’histoire», déplore El País. Cent trente-trois migrants sont parvenus à franchir la frontière et sont retenus dans un centre de séjour temporaire à Melilla, selon le journal. Dimanche 26 juin, à la mi-journée et sous un soleil de plomb, «une douzaine d’ouvriers creusaient 21 tombes dans un terrain vague du cimetière de Nador», en vue d’y enterrer les cadavres, poursuit le quotidien proche des socialistes espagnols. «Sans enquête, sans autopsie, sans identification, les autorités cherchent à dissimuler la catastrophe», dénonce l’Association marocaine des droits humains dans un communiqué repris par El País. L’ONG en appelle à l’ouverture d’une enquête pour en savoir plus sur les circonstances de ces décès et le rôle des forces de l’ordre. n