L’Afrique du Sud demande une enquête «immédiate» et «indépendante»

Migrants tués par la police marocaine à Melilla

L’Afrique du Sud a demandé jeudi l’ouverture d’une enquête «immédiate» et «indépendante» sur la mort d’au moins 23 migrants d’origine africaine, brutalement tués vendredi par la police marocaine alors qu’ils tentaient d’entrer dans l’enclave espagnole de Melilla depuis le Maroc.
Le Département sud-africain des relations internationales et de la coopération (DIRCO) a exprimé, dans une déclaration aux médias, son «profond regret et sa profonde inquiétude» suite à la mort d’au moins 23 personnes et les blessures de plusieurs migrants qui ont tenté de traverser la frontière du Maroc vers l’enclave espagnole de Melilla.
«Nous nous alignons sur les déclarations de l’Union africaine (UA) et des Nations unies (ONU) qui appellent à une enquête immédiate, indépendante, efficace et transparente sur la question», a soutenu le Dirco dans le texte, soulignant qu’«il est impératif que les Etats membres de l’ONU respectent les normes et standards convenus au niveau international pour protéger les droits de l’Homme, la dignité humaine et la protection de ceux qui fuient la guerre, la persécution et la discrimination». Le Département sud-africain des relations internationales et de la coopération a également rappelé que «de tels incidents violents infligés aux migrants sont en augmentation dans le monde». «Conscient de ces tendances nationales, régionales et mondiales, Dirco appelle tous les Etats à s’engager à traiter les migrants et leurs familles avec les droits humains qui leur sont reconnus par le droit international», a-t-on souligné de même source.
Les faits se sont déroulés vendredi dernier, au poste-frontière de Melilla, où au moins 23 migrants africains ont été brutalement tués par la police marocaine et de nombreuses vidéos et images ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes.
Certaines montraient également les forces de sécurité marocaines en train de frapper des migrants.
Ce bilan est de loin le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de passage de migrants subsahariens vers Melilla et l’enclave espagnole voisine de Ceuta.
Le Président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a dénoncé «le traitement violent et dégradant de migrants africains» par les forces de sécurité marocaines, appelant à «une enquête immédiate sur la question et rappelle à tous les pays leurs obligations en vertu du droit international de traiter tous les migrants avec dignité et de donner la priorité à leur sécurité et à leurs droits humains, tout en s’abstenant de recourir à une force excessive».
Pour sa part, le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, a «vivement déploré» ce drame migratoire, le qualifiant de «tragique». «Nous déplorons vivement cet incident tragique et les pertes en vies humaines, et je pense qu’il ne s’agit que d’un autre rappel de la raison pour laquelle nous avons besoin de routes migratoires mondiales bien gérées impliquant les pays d’origine, de destination et de transit», a indiqué M. Dujarric, lundi, en conférence de presse. Il a rappelé que «le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont déjà exprimé leur indignation» à ce sujet.n