« La mise en œuvre de l’accord commercial stimulera les flux de marchandises, de capitaux et de personnes, si essentiels au développement »

Wamkele Mene, Secrétaire général du Secrétariat de la Zlecaf :

Le Secrétaire général du Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), Wamkele Mene, a estimé que l’accord commercial peut aider les pays à simplifier et à harmoniser les procédures de commerce et de transit, à améliorer les infrastructures, le transport et la logistique et à stimuler les flux de marchandises, de services, de capitaux et de personnes qui sont si essentiels au développement. « Aujourd’hui, l’Afrique est l’une des régions les moins intégrées au monde, les pays africains commercent davantage avec le monde extérieur qu’entre eux », a-t-il indiqué, cité par la Banque mondiale (BM) dans son rapport qu’elle a réalisé en partenariat avec le Secrétariat de la ZLECAf, publié en fin de la semaine écoulée.
Le nouveau rapport de la BM intitulé « Making the Most of the African Continental Free Trade Area » a examiné les effets d’un marché commercial plus vaste sur la capacité du continent à attirer les investissements des pays africains que de l’extérieur, et l’impact économique qui en résulte. Mais aussi, deux scénarios afin d’évaluer les avantages pour un marché de plus de 1,3 milliard de personnes avec un PIB combiné de 3,4 trillions de dollars. « Une fois entièrement mis en œuvre pour harmoniser les règles d’investissement et de concurrence, l’accord commercial pourrait accroître les revenus régionaux de 9%, soit 571 milliards de dollars d’ici 2035 », relève la BM.
L’accord, a poursuivi la même source, permettrait également de créer 18 millions de nouveaux emplois, 2,5% des travailleurs du continent se dirigeant vers de nouvelles industries. Ce qui permettrait à terme de porter à 50 millions le nombre de personnes sortant de l’extrême pauvreté. Faisant remarquer que la mise en œuvre de l’accord commercial entraînerait aussi des avantages salariaux plus importants pour les femmes et les travailleurs qualifiés. « Les salaires des femmes devraient être supérieurs de 11,2% en 2035 par rapport au niveau de salaires en l’absence de l’accord, dépassant la croissance de 9,8% des salaires des hommes », prédit l’institution financière mondiale.
Pour la BM, la Zlecaf a le potentiel d’encourager les investissements directs étrangers nécessaires pour que l’Afrique se diversifie dans de nouvelles industries, telles que l’agroalimentaire, l’industrie manufacturière et les services, et de réduire la vulnérabilité de la région aux cycles d’expansion et de ralentissement des produits de base. « Une intégration plus profonde, au-delà du commerce et des mesures de facilitation des échanges, qui harmonise les politiques en matière d’investissement, de concurrence, de commerce électronique et de droits de propriété intellectuelle, pourrait stimuler l’efficacité et la compétitivité du marché, réduire les risques réglementaires et attirer encore plus d’investissements directs étrangers », note la même source. Relevant que l’augmentation des IDE pourrait faire croître les exportations africaines jusqu’à 32% d’ici 2035, avec une augmentation de 109% des exportations intra-africaines, notamment dans les secteurs des produits manufacturés.
Avec la réduction des obstacles au commerce et à l’investissement, a poursuivi la même source, les secteurs d’exportation susceptibles de connaître la plus forte croissance sont le textile et les vêtements, les produits chimiques, le caoutchouc et le plastique, ainsi que les aliments transformés.
Rabah Mokhtari