Ziani : «La digitalisation doit s’installer pour devenir un point fort»

Réunion entre les membres de la CNP la semaine prochaine

Le président de la République,
Abdelmadjid Tebboune,
a toujours appelé à
lutter massivement contre
la bureaucratie et la fiscalité
aléatoire pour encourager
l’investissement et
bâtir un nouveau modèle
économique «ouvert».
C’était au coeur de son
programme politique, assurant
que l’Algérie se prépare
à un «avenir plus
prospèreLe chef de l’Etat a multiplié ces dernières
semaines les rencontres de
concertation avec les organisations
patronales pour discuter de leurs
préoccupations et trouver des solutions
adéquates à celles-ci. Suite
à ces rencontres, la Coordination
nationale du patronat (CNP) voit
le jour. Un mois après sa naissance,
les membres de cette Coordination
décident de se réunir la semaine
prochaine.
«Des propositions seront formulées
à cette occasion, dans le but de faciliter
le contact avec le secteur financier
», a déclaré, hier sur les
ondes de la radio nationale Chaîne
III, Abdelouahab Ziani, président
de la Confédération des industriels
et producteurs algériens (CIPA).
Les discussions se porteront sur le
problème de la bureaucratie, mais
aussi sur les moyens de lutte contre
celui-ci, évoquant le besoin urgent
de moderniser l’administration et
l’institution financière.
«La digitalisation doit s’installer
pour devenir un point fort, afin de
démonter cette bureaucratie qui
est en train de retenir l’économie
nationale», a-t-il indiqué. Pour venir
à bout de ce fléau, une plate-forme
de discussions entre les entreprises
et les institutions financières sera
au menu de cette rencontre, selon
l’intervenant. C’est un outil, affirmat-
il, «qui permettra à nos entreprises
de gagner beaucoup de temps dans
leurs démarches administratives».
L’objectif est de réduire ou éradiquer
complètement le phénomène
de la bureaucratie associée, premier
ennemi des opérateurs économiques
qui souffrent de la lenteur
administrative (CNI, banques,
douanes…) dans le traitement des
dossiers des projets d’investissement,
ce qui décourage souvent les
investisseurs de poursuivre leurs
projets. «Nos entreprises doivent
trouver toutes les informations dont
elles ont besoin, à savoir les lois, les
décrets et les autorisations dans la
digitalisation», a-t-il expliqué, proposant
ainsi d’«unifier nos institutions
pour aller très vite». D’où
l’idée de créer une plate-forme numérique
de discussion entre les entreprises
et les institutions financières.
Ces dernières sont en pleine
mutation numérique. La nouvelle
loi sur l’Investissement devra
mettre un terme à la majorité des
entraves administratives et aider à
libérer l’acte d’investir dans tous
les domaines à travers aussi la
création d’un guichet unique et les
trois régimes d’incitation (fiscales,
parafiscales, douanières et institutionnelles).
Il est très important de
poursuivre la mise en oeuvre de la
politique de modernisation de l’économie
nationale et de faire travailler
l’économie locale à tous les niveaux.
Désormais, toutes les actions prises
en faveur de l’économie nationale
se feront en concertation avec les
opérateurs économiques.
«C’est avec cette manière d’agir que
pourra mettre fin à la bureaucratie
», a indiqué M. Ziani en évoquant
l’importance de ladite plate-forme.
«Notre économie est en train de remonter
un peu, et si cette digitalisation
s’installe, je pense qu’on
pourra aller très loin», a estimé l’intervenant.
L’économie numérique va considérablement
s’intensifier dans le
pays et aider les entreprises déficitaires
à retrouver leur modèle
économique.
Evoquant la transition énergétique
et numérique, l’invité de l’émission
«L’Invité de la rédaction», a estimé
que pour relancer l’économie nationale
et réaliser la transition énergétique
et numérique, il faut une
stratégie articulée autour d’une
autre organisation institutionnelle,
loin de la bureaucratie qui freine le
développement de nos sociétés».
La modernisation de l’administration
en Algérie aiderait à réduire le
nombre de documents administratifs
et les coûts d’impression, de
traitement et à raccourcir le temps
de préparation des dossiers administratifs.
Aujourd’hui, les autorités
et les organisations patronales sont
sur la même longueur d’onde. L’implication
des organisations patronales
(des chefs d’entreprises, entrepreneurs,
porteurs de projets)
dans le développement de l’économie
nationale est devenue une
priorité économique pour le Gouvernement
déterminé à améliorer le
climat des affaires, à réformer les
systèmes juridiques et à accélérer
la transformation numérique de
l’économie nationale.
Les efforts entrepris par les autorités
dans ce cadre commencent à
donner des résultats probants. «Le
climat des affaires va s’améliorer
avec le nouveau code de l’investissement,
mais il existe encore des
lois qui bloquent l’industrie algérienne
et justement la construction
et la rapidité», a regretté
M. Ziani, affirmant qu’«il va falloir
mettre des dates limites de réponse
dans chaque chose».
Samira Takharboucht