Des personnalités et ONG interpellent le gouvernement portugais

Sahara occidental

Pas moins de 677 personnalités et organisations ont adressé une lettre ouverte au
gouvernement du Portugal sur la question sahraouie, l’invitant à défendre
«clairement» et «explicitement» le droit du peuple sahraoui à
l’autodétermination, conformément au droit international, à même d’apporter sa
contribution à une solution «durable» au conflit.

Dans la lettre adressée

au Premier ministre Antonio
Luis Santos da
Costa, et son ministre
des Affaires étrangères,
les signataires (677 : 651
personnalités et 26 organisations
de la société
civile), invitent le
gouvernement du Portugal
à «maintenir la
question sahraouie
dans son agenda»,
conformément au droit
international, à la
Constitution de la République
portugaise et en
harmonie avec le soutien
apporté précédemment
au peuple timorais,
et à défendre «clairement
» et
«explicitement» le droit
du peuple sahraoui à
l’autodétermination. Les
signataires appellent à
l’occasion à «la mise en
place d’un dialogue
continu avec les deux
parties au conflit (le
Front Polisario et le
Royaume du Maroc), de
manière à être toujours
informé en première
ligne et pouvoir apporter
sa contribution (du
gouvernement portugais)
à une solution crédible
et durable en vue
de mettre un terme à la
guerre en cours (au Sahara
occidental) et favorisant
la stabilité
dans la région». Ils souhaitent
également «une
participation active afin
que les négociations
sous les auspices de
l’ONU reconnaissent le
caractère incontournable
de l’organisation
d’un référendum permettant
au peuple sahraoui
de décider de son
propre avenir». Les expéditeurs
plaident en
outre pour «l’accompagnement
et I’implication
(du gouvernement) par
tous les moyens permettant
de faire cesser
les violations des droits
de l’Homme au Sahara
occidental en soutenant,
notamment, la
mise en place d’une mission
de surveillance en
la matière dans le cadre
de la Mission des Nations
unies pour l’organisation
d’un référendum
au Sahara occidental
(Minurso)». La lettre
souligne dans le sillage
l’importance de «l’application
rigoureuse des
décisions des tribunaux
de l’Union européenne
(UE) relatives aux accords
commerciaux signés
entre I’UE et le
Maroc, et la non-implication
du Portugal dans
des projets sur le territoire
non-autonome du
Sahara Occidental». Les
conflits qui touchent de
nombreuses régions
dans le monde, «nous
conduisent à exercer
une politique extérieure
digne, cohérente et
constructive en faveur
de la paix», lit-on dans
la lettre dans laquelle
les expéditeurs rappellent
que «le peuple du
Sahara Occidental espère
et lutte, depuis 47
ans, pour une solution
devant mettre un terme
à la colonisation dans
la dernière colonie en
Afrique, et finaliser un
processus de décolonisation
inachevé».
Le gouvernement portugais
est également interpellé
sur les défis
auxquels fait face le
nouvel envoyé personnel
du Secrétaire général
de l’ONU pour le Sahara
Occidental, Staffan
de Mistura. «Les pressions
sont nombreuses,
et il connaît les raisons
pour lesquelles ses
quatre prédécesseurs
ont fini par présenter
leur démission, face à
l’impossibilité de faire
avancer les négociations
entre les deux parties,
le Front Polisario,
unique représentant du
peuple sahraoui et le
Royaume du Maroc,
Etat occupant», écrit-on.
Et de conclure : «Nous
sommes certains que le
Portugal est doté de
conditions spécifiques
lui permettant de jouer
un rôle faisant prévaloir
le droit sur la force, en
s’appuyant sur son expérience
et sa crédibilité
engrangées notamment
lors de sa contribution
décisive au
succès du processus
d’autodétermination du
peuple du Timor Oriental.
Le pays peut jouer un
rôle compte tenu de ses
relations amicales avec
les parties impliquées,
ainsi que de son appartenance
à l’Union européenne
».