Micro-entreprise : Remboursement de 17,5 milliards de Dinars

Plus de 10.100 dossiers acceptés

Plus de 220.000 micro-entreprises créées depuis 2011 dans le cadre du dispositif de l’Agence nationale d’Appui et du Développement de l’entrepreneuriat (Andi-ex-Ansej), ont été jugées déficitaires et incapables de rembourser leur dette évaluée, il y a deux ans, à 172 milliards de dinars. Pour les sauver de la faillite, l’Etat a décidé d’examiner leurs dossiers au cas par cas et de réformer le secteur. Depuis le début de cette opération, le Fonds de garantie des crédits a reçu plus de 45.000 dossiers, selon le chargé de gestion de l’Anade, Mohamed Chérif Bouziane, qui affirmé lors d’une conférence de presse animée hier à Alger, que plus de 10.100 dossiers de remboursement ont été approuvés, soit un montant de 17,5 milliards de dinars.
Ces micro-entreprises fortement touchées par la crise économique et sanitaire n’ont pas les moyens financiers pour rembourser leur dette et leurs charges, aggravant ainsi leur situation financière déjà complexe. Des poursuites judiciaires ont été engagées contre plusieurs jeunes entrepreneurs qui se trouvent dans l’impasse financière.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a dû intervenir, pour rappel. Il a ordonné l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires contre les entreprises en difficulté et leur reprogrammation «pour une durée pouvant aller jusqu’à 15 ans», a rappelé l’intervenant. Cette décision prise lors d’un Conseil des ministres a eu un effet immédiat sur le terrain. Plusieurs décisions de soutien à ces entreprises en difficultés financières ont été prises par le département de la micro-entreprise qui a lancé plusieurs réformes structurelles et institutionnelles en vue de renforcer le secteur de la micro-entreprise. Pour rappel, l’étude des dossiers des micro-entreprises au cas par cas est prise en charge par la commission de garantie composée des représentants du Fonds de caution mutuelle de garantie risques/crédits et de l’Anade. Cette dernière propose de financer les projets des jeunes entrepreneurs souhaitant poursuivre leur activité sur le marché. C’est ce qu’a expliqué l’intervenant, hier, évoquant l’importance de la micro-entreprise dans le développement de l’économie nationale. L’Agence tente de redonner un nouvel élan à l’activité de ces micro-entreprises, victimes de mauvaise gouvernance et de manque de contrôle. Les opérations de remboursement devraient se poursuivre sauf pour certains cas précis, selon M. Bouziane. La dette des micro-entreprises victimes de catastrophes naturelles ou celles dotées de matériel vétuste sera annulée, a-t-il
précisé. Seront concernés par cette décision les gérants de micro-entreprises atteints de maladie mentale.
L’Etat accorde une attention particulière au développement de la micro-entreprise à travers les différentes wilayas du pays, notamment, dans le secteur industriel et agricole. D’ailleurs, le secteur industriel figure en tête des activités financées par l’Anade. Plus de 16.000 micro-entreprises ont été financées par l’Anade, depuis la création du département de la micro-entreprise, selon les récentes données avancées par le ministre délégué de la micro-entreprise auprès du Premier ministre, Nassim Diafat.
Ce financement a permis la création, selon lui, de «pas moins de 38.243 postes d’emplois créés dans plusieurs secteurs». Les activités industrielles figurent en tête avec «un total de 4.704 projets (28,81%), suivi du secteur des services avec 2.726 projets financés (16,70 %), puis l’agriculture avec 2.469 projets (15,12%)», a-t-il ajouté.
Si la micro-entreprise arrive aujourd’hui à se reconstruire, c’est grâce aux réformes diverses menées par le Gouvernement dont la promulgation et la révision de 14 textes réglementaires (Décrets présidentiels, exécutifs et arrêtés interministériels). M. Diafat a promis d’aider les jeunes porteurs à concrétiser leurs investissements et à leur garantir l’obtention d’équipements et de matériels appropriés aux projets retenus. Le ministre délégué a lancé, pour rappel, la semaine passée, le programme national de développement de la micro-entreprise, soulignant que les autorités inscrivent la promotion et le développement de ce secteur dans le cadre du Plan national de la relance économique. L’Etat œuvre depuis deux ans au renforcement des capacités des structures publiques chargées d’accompagner et de financer les micro-entreprises à travers le territoire national.
Samira Takharboucht
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