Les transporteurs algériens, une cible géo-économique au Sahel

Série d’attaques depuis le lancement des échanges commerciaux

Depuis que les échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays africains ont commencé à s’intensifier, les attaques armées contre les transporteurs algériens se sont déclenchées en même temps. De l’Est jusqu’à l’Ouest de la région du Sahel, les attaques abominables et lâches, entre missiles et armes à feux, commis contre des camionneurs algériens se sont élargies. Une guerre géo-
économique et géopolitique à la fois est donc déclarée contre l’Algérie. Des attaques qui mettent à nu la peur qui recouvrent les ennemis de la Nation.La première attaque armée perpétrée contre des camionneurs algériens qui faisaient la liaison Ouargla-Nouakchott remonte au 1er novembre 2021 (jour symbolique pour l’Algérie), lors d’un bombardement lâche et barbare commis par des drones provenant du territoire marocain, d’où débarque déjà des tonnes de drogue marocaine. Les trois ressortissants algériens furent assassinés sur place, des civils sans défense victimes d’un acte criminel humanitaire. Une deuxième attaque contre des paisibles transporteurs algériens a eu lieue le 10 avril dernier, cette fois à l’extrême-nord de la Mauritanie, plus précisément dans la région Ain Ben Tili, lorsque des tirs de missiles à partir des drones provenant du territoire marocain ont causé des blessures graves à trois camionneurs algériens. Selon de nombreux sites spécialisés dans l’armement, notamment le site spécialisé Menadéfense, l’armée de l’air marocaine est derrière cette attaque contre des transporteurs algériens, des drones marocains ont effectué huit frappes aériennes vers 5 heures du matin en date du 10 avril 2022 contre un regroupement de camions et des marchands algériens, dans la région de Ain Ben Tili dans l’extrême-nord de la Mauritanie. Puis vient l’attaque récente commis le 8 juillet dernier dans la région de Gao, au Nord du Mali, où trois autres camionneurs algériens ont été criblés de balles par quatre terroristes armés à bord de motos, qui les ont visé à des fins financiers mais, surtout, géo-économiques et géopolitiques. Ces attaques répétitives et consécutives contre des transporteurs algériens qui assurent plusieurs liaisons de livraison et de transport des marchandises, dans le cadre des accords d’échanges commerciaux signés par l’Algérie avec de nombreux pays du Sahel et au-delà de cette zone, ont un seul objectif celui de faire saboter l’économie de l’Algérie et à partir de là, l’économie de toute la région du Sahel. Ne pas laisser l’Algérie s’émerger dans l’économie jusqu’à devenir une force majeure dans la région et le continent avec, alors qu’elle doit s’étrangler pour s’embraser, telles sont la croyance et la stratégie de ces attaques répétées contre des convoyeurs algériens. Un plan machiavélique qui semble avoir des tentacules partout. Depuis que l’Algérie a relancé ses échanges commerciaux avec de nombreux pays voisins et au-delà même, entre autres avec le Mali, Niger, Tchad, Mauritanie, Libye, Tunisie, Sénégal et bien d’autres, ces lâches attaques armées commis contre les transporteurs algériens ont pris une proportion très alarmante. Une relance économique algérienne et de toute une région du Sahel dérange de nombreux ennemis. Seule une protection sécuritaire peut stopper ces
attaques barbares contre les ressortissants algériens, l’Algérie a déjà assuré les Nations unies (ONU) et les pays de la région de sa grande capacité d’assurer une sécurité aux échanges commerciaux et aux transporteurs algériens. Une assurance qui démontre la force et la puissance de frappe, dont est capable l’Armée nationale populaire (ANP). Une armée qui se propulse à devenir le pivot sur les plans, régional et continental. Une revendication légitime pour une puissante armée telle que l’ANP.
La double face du Makhzen au Mali
Depuis août 2020, date du putsch militaire contre l’ex-Président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le Makhzen a changé sa donnée, désormais il va tenter stratégiquement de se rapprocher des militaires putschistes dans l’objectif de gagner un autre pion en Afrique et renverser la présence algérienne. Le 22 février 2020, le Roi controversé Mohamed VI devait effectuer une visite officielle au Mali mais, contre toute attente, elle a été annulée à la dernière minute pour cause, le Roi marocain a reproché aux Maliens d’êtres toujours alignés à l’Algérie, notamment concernant la position du Mali face à la cause juste du Front de Polisario qui revendique son indépendance. Une pression marocaine pour tenter d’arracher une nouvelle position du Mali par rapport à l’indépendance du peuple sahraoui. Depuis le coup d’Etat du 18 août dernier, qui a vu le renversement du Président malien Ibrahim Boubacar Keita, le Maroc opère une autre politique voire un vilain rapprochement stratégique avec les militaires putschistes du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), une initiative qui a été bien suivie par Alger, très soucieuse de maintenir son influence et son bon voisinage traditionnel avec Bamako.
Le 25 août 2020, l’ambassadeur du Maroc au Mali depuis 2012, en l’occurrence Hassan Naciri, s’est longuement entretenu avec le président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), Assimi Goita Le diplomate marocain a longuement évoqué l’entière disponibilité de Rabat pour accompagner les militaires putschistes tout au long de la transition ! Une tentative marocaine désespérante, car le Makhzen avait boudé et pendant très longtemps, les relations économiques et politiques avec les Maliens pour cause, ces derniers se sont rangés aux côtés du peuple sahraoui qui revendique la récupération de ses terres colonisées par le Maroc voilà plus de 45 ans déjà.
Alors que le peuple marocain meurt de faim et arrive très mal à gérer son pouvoir d’achat, dans un contexte socio-économique et géo-politique des plus difficiles et critiques que traverse le Maroc, surtout depuis la normalisation ses relations avec les sionistes, le Makhzen a inauguré, le 10 juillet dernier, une petite école aux abords de la ville de Gao, au Nord du Mali, pour quelle raison ? Difficile à comprendre si ce n’est une inauguration purement géopolitique, où le Makhzen tente malgré lui de s’approcher des militaires maliens au pouvoir. Un geste qui ne vaut rien face à la grande contribution de l’Algérie et par rapport à l’appui politique et économique portés par les autorités algériennes à l’Etat malien et au peuple malien. Les tentatives du Makhzen pour s’approcher du Mali ne datent pas d’aujourd’hui. Dans sa guerre d’influence qui l’oppose à l’Algérie, le Maroc avait déjà tenté un rapprochement géopolitique avec les Maliens en février 2020, toutefois sans obtenir quoi que ce soit.

Pivot, l’Algérie à la rescousse
de ses voisins
Dans un contexte mondial rempli par des guerres d’influence et d’affrontements géopolitiques, géo-économiques et géostratégiques, notamment à travers le rebondissement des anciens conflits, le Grand Maghreb, le Sahel et même l’Afrique n’ont pas dérogé à la règle. C’est ainsi que des pays tels que le Mali, le Niger ou encore la Libye et la Tunisie ont été la cible de cette vague satanique acharnée, et où des rivalités et des ingérences étrangères commençaient à s’abattre, et c’est ainsi que le Maroc a ciblé l’Algérie en faisant appel à l’entité sioniste pour s’accaparer des terres sahraouies d’une manière définitive. Le grand retour d’Alger, sous la propulsion du président de la République, Chef suprême des Forces de l’Armée nationale populaire, Abdelmadjid Tebboune, sur le plan régional, continental et international même a été très déterminant pour la sauvegarde de la région et fatal pour le colonisateur marocain. Une redéfinition sécuritaire, diplomatique, économique, politique et stratégique et un nouvel engagement plus serein, ferme et puissant ont vue le jour grâce à l’intervention et à la vision digne d’une grande sagesse du président de la République. Face à des situations explosives, le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a su comment remettre l’Algérie sur la bonne voie, tout en lui redonnant sa véritable position sur les plans régional, continental et international jusqu’à devenir plus forte et puissante à la fois. Sur le dossier malien, le Chef de l’Etat a remis les pendules à l’heure en s’engageant corps et âme avec les frères maliens, ces derniers épuisés par l’ingérence militaire française qui n’a fait qu’aggraver davantage la situation sécuritaire du territoire malien. En s’interposant avec force et sagesse, la politique menée par le président de la République au Mali a créée un équilibre politique et tribal malien. L’Accord d’Alger est aujourd’hui au centre d’intérêt malien et au cœur de la politique malienne. En juin 2021, Abdelmadjid Tebboune avait déclaré dans une interview accordée au magazine français Le Point que l’Algérie ne laissera jamais le Nord du Mali devenir un sanctuaire pour les terroristes. Quelques mois après, la France a retiré ses troupes militaires au Nord du Mali et ce, suite aux pressions politiques et diplomatiques exercées par Alger. En Libye, le poids de la diplomatie algérienne a été salvateur pour le peuple libyen. Agissant avec une grande puissance et une forte détermination, l’Algérie a empêché le déclenchement d’une guerre en Libye. Au Niger, cet autre dossier pour Alger, ici les fruits récoltés par la vision de Tebboune sont visibles. En juillet 2021, les échanges commerciaux ont repris de fort belle manière entre l’Algérie et le Niger suite à la réouverture des frontières, annonçant un grand rebondissement dans les relations économiques, commerciales, politiques et stratégiques entre les deux Etats. L’Algérie, et par la voix du président de la République, a su redonner un équilibre dans sa région, avec une force et une intelligence dans le traitement des situations de chaque pays. Le grand retour de l’Algérie sur le plan continental et sa revendication légitime de devenir l’acteur principal dans sa région, dérangent de nombreux ennemis.
Sofiane Abi