Pagaille, arnaque, véhicule accidenté et affaire pour ‘’samsaras’’ au marché d’occasion

L’Algérien tourmenté souffre pour acheter une voiture

Du jamais vu ailleurs un laisser-faire total et une absence radicale des autorités dans un rendez-vous à ne pas rater pour plusieurs makassines ou bisnessas de l’Est dans le marché régional des voitures d’occasion qui est revenu à la vie ces derniers temps avec des prix d’arnaques où des milliers d’Algériens se sont rabattus sur les véhicules d’occasion au moins par manque atroce de voitures neuves en Algérie. Une aubaine qui se présente pour faire de belles affaires pour les nombreux bisnessas et arnaqueurs de la région de l’Est où plusieurs centaines de véhicules changent de main chaque semaine dans les grands marchés d’occasion. Or, cet espace à ciel ouvert de vente d’automobiles connaît actuellement une incroyable flambée des prix qui se base particulièrement sur l’aspect du produit proposé selon la marque, le modèle et l’année surtout de la mise en circulation ainsi que son état actuel. Plusieurs acheteurs trouvent que les offres ne sont plus clémentes dans ces lieux de vente d’automobiles au marché en noir mais qui reste tout de même un marché très florissant pour les biznessman algériens et surtout pour les nakassas qui ne pensent qu’à piller le pauvre citoyen en quête de moyen de transport. Ces derniers jours les souks hebdomadaires des véhicules à l’Est reviennent à la vie avec de bonnes affaires parfois même si l’arnaque n’est jamais loin disent certains acheteurs.

Les trafiquants investissent le marché de voitures
Les escrocs et spécialistes dans le trafic de véhicules ne ratent jamais l’occasion de réaliser des affaires délictueuses, ils sont là debout devant des voitures neuves autrement dit maquillées avec des faux numéros de chassis et fausses cartes grises qui les vendent à des prix forts. La majorité des véhicules ont des pneus et des baguettes en plastique refaites avec un liquide chatoyant et leur nombre de kilométrage changé, dénoncent plusieurs clients à la presse. Ici à Annaba, les vendeurs proposent des voitures en bonne état bien entretenues mais à des prix plus élevés. Les véhicules de marques telles qu’Audi, BMW et Mercedes restent malgré l’âge bien chers, la Mercedes 250 coûte plus de 340 millions de centimes. Atos 2010 est passée à 1 350 000 DA, les petites berlines oscillent entre 950 000 DA et 1200 000 DA.
La Clio classique pour sa part s’est vendue à des prix variant entre 1400 000 DA 1550 000 DA. Les grosses cylindrées quant à eux sont presque intouchables sauf pour la catégorie de certains trafiquants de drogue et les barrons de produits ferreux qui sans négocier les prix achètent à coups de centaines de millions allant à un seuil de près de 500 millions DA payés cash avancent quelques habitués des lieux. La Dacia Logan de 2012 se négocie à plus de 1550 500 DA, la nouvelle version Sandro neuve se vend à 1 600 000 DA, alors que la Seat Ibiza vaut plus de 2 550 000 DA. La Renault symbol essence 1.6 coûte 1700 000 DA. Or, les acheteurs ne manquent absolument pas en dépit des prix affichés et jugés excessifs par quelques courtiers questionnés à ce sujet. Il faut dire que les marques Peugeot et Renault sont les plus prisées par les algériens. Cette dernière hausse des prix de vente de voitures tourne autour d’un taux de 25% par rapport aux dernières années écoulées et cette flambée qui notamment maintient une courbe ascendante depuis un certain temps déjà est loin de voir une baisse dans les prochains jours. Les Algériens qui préféraient il y a à peine quelques jours acheter du neuf devront désormais revoir leurs ambitions et se contenter d’un véhicule d’occasion en attendant des jours plus meilleurs. Les acheteurs ne manquent pas ces dernières semaines en dépit des prix affichés jugés excessifs même par les courtiers. Les voitures de petites cylindrées à l’instar de la Saxo de Citroën ou la Clio de Renault sont les plus touchées par cette hausse. Une Saxo, année 2002, est proposé à… 91 millions de centimes, un prix fort pour une petite cylindrée. C’est des voitures sûres qui se vendent très bien sur le marché. En fait, le marché des voitures d’occasion en Algérie a repris des couleurs depuis juillet 2009, après l’instauration de la loi de Finances complémentaire (LFC 2009), qui avait donné un coup d’arrêt au crédit automobile. Or, 60% du parc automobile en Algérie est quasiment à devoir reformer compte tenu de la vertigineuse et tragique croissance des accidents de la circulation causant des milliers de morts et blessés sur nos routes. Ce parc qui referme actuellement des voitures vieillissantes au fil des ans pour la casse non pas pour la circulation en 2022 sur des routes qui restent à désirer. Selon des données officielles, les véhicules en circulation datés entre 10 et 20 ans représentent un taux de 80% qui sont spécifiquement des véhicules qui devraient être retirés du parc automobile algérien. A cause du blocage inédit de l’importation de voitures neuves, la situation actuelle du secteur de transport en Algérie reste catastrophique par rapport à plusieurs pays. Le citoyen algérien est tourmenté et incapable d’acheter un véhicule neuf comme moyen de transport personnel étant donné que le marché est à l’arrêt depuis quelques années attendant la décision du président de la République Abdelmajid Tebboune pour relancer l’importation des voitures vers l’Algérie.
De son côté le ministre de l’Industrie Ahmed Zeghtar a avancé publiquement une fausse date relative à la publication du nouveau cahier de charges de l’importation des véhicules qui avait dû être fini au mois de janvier 2022 mais la situation demeure encore au point zéro. Il faut ajouter à cela que le marché a besoin en parallèle de l’importation des pièces détachées et des pneumatiques neuves. Or, au marché d’occasion de voitures devant la pénurie, c’est du jamais vu, le prix a triplé brusquement et le citoyen reste choqué et impuissant face à l’achat où on découvre des voitures maquillées, truquées, anciennes, accidentées et parfois volées. La facture des importations des véhicules a atteint 2,76 milliards de dollars durant les 9 mois de 2015 et les chiffres du Centre national des statistiques des Douanes indiquent 232 935 voitures importées de janvier à septembre 2015 contre 18 255 unités importés en 2017. De nombreuses familles trouvent que c’est difficile de nos jours d’acquérir un véhicule compte tenu de la crise et de la cherté de la vie qui touche des milliers de foyers algériens. Soit 63 674 voitures avaient été importées au premier semestre 2010 par 36 concessionnaires nationaux contre 68 303 véhicules pour la même période en 2009. Soit du 1er janvier au 30 septembre 2011, l’Algérie avait importé 300 000 véhicules pour un montant de plus de 261,83 milliards de DA contre 242 000 voitures pour 228,2 milliards de DA en 2010. Les achats de véhicules neufs ont reculé de 30% par rapport aux deux dernières années précédentes, une situation qui avait permis aux bisnessas et revendeurs de voitures d’occasion de se gonfler encore plus les poches.
Selon les dernières statistiques, les ventes des concessionnaires avoisineraient les 155 000 unités vendues. Ce taux ne concerne que la période allant de janvier à juin 2013 et ne touche que le produit livré au client. Renault Algérie est en tête et maintient sa position de leader sur le marché de l’automobile avec 44 786 voitures vendues.
Hyundai Motor Algérie, expérience oblige, arrive en seconde position avec 22 678 ventes, soit une croissance de 57%. La marque au Lion, en l’occurrence Peugeot Algérie, a enregistré 18 831 ventes, soit le meilleur taux de croissance de 73%. Le Japonais Toyota, quant à lui, a vendu14 248 unités, soit une croissance de 11%, la petite citadine Atos 12 037 ventes alors que Chevrolet, avec 11 332 ventes, arrive en 5e position. L’Algérie possède près de 4 millions de véhicules soit un parc automobile le plus important d’Afrique qui comprend selon des sources sécuritaires 40 000 Chevrolet, Hyundai, Renault et Peugeot qui avaient été volées sont recherchées par la police. Les vols avaient été accomplis dans les régions de l’Est et en grande partie dans le centre, a-t-on précisé. Dans cette option il est à noter que les véhicules volés sont aussitôt maquillés avec des falsifications des numéros de châssis pour ensuite être vendus dans des marchés d’occasion puis remis en circulation par contre la plupart est écoulée en pièces détachées après avoir était désossées par des spécialistes en la matière, indique-t-on.
A ce sujet il est impératif de rappeler qu’ il y’a deux années déjà que la brigade de la Gendarmerie nationale de la wilaya d’El Taref avait réussi un excellent coup de filet en neutralisant un important réseau de trafiquants de documents pour véhicules. c’étaient en effet les éléments de la Gendarmerie de Ben M’hidi qui avaient tendu une sourcière à l’un des membres du réseau qui conduisait une voiture volée de marque 307 avec un faux permis de conduire et une fausse carte grise sur la Route nationale 44 reliant Annaba à Ben M’hidi, a-t-on informé de sources sécuritaires. Deux personnes étaient impliquées dans ce trafic de voitures en l’occurrence un certain Farid A originaire de Dréan et son acolyte A Samir résident à Batna ayant tous les deux des antécédents judiciaires. Après l’interrogatoire d’usage les deux malfrats avaient dénoncé la suite du réseau de faussaires notamment RS résident à Dréan qui était chargé de dissimuler les véhicules volés dans la région d’Ain Alam. Arrêté à son tour, le mis en cause passe aux aveux pour donner le nom de AL son complice domicilié à Barika région de Batna qui était le principal falsificateur de documents pour les voitures volées. Tout porte à croire que le réseau était constitué de professionnels dans ce créneau activant depuis quelques années, ajoute-t-on. La gendarmerie avait récupéré lors des investigations entreprises 4 véhicules, des permis de conduire et des cartes grises tous falsifiés. une Peugeot 307, une Renault Clio classique, une Renault 19 avaient été retrouvées par les services de sécurité à Dréan relevant du chef- lieu de la wilaya d’El Taref ces véhicules étaient prêts à être acheminés vers Batna. les quatre présumés auteurs avaient été jugés au parquet de Dréan pour ensuite être emprisonnés.
Oki Faouzi