Accord pour l’exportation de céréales

Ukraine

L’Ukraine et la Russie ont signé ce 22 juillet à Istanbul deux accords séparés avec la Turquie et l’ONU sur l’exportation des céréales et produits agricoles via la mer Noire, rapportent plusieurs agences de presse. L’Ukraine et la Russie ont signé ce 22 juillet à Istanbul deux accords séparés avec la Turquie et les Nations unies sur l’exportation des céréales et produits agricoles via la mer Noire, a constaté l’AFP. Kiev a refusé de signer directement le texte avec Moscou, qui s’est engagé sur un accord identique avec Ankara et le secrétaire général des Nations unies. Etaient présents le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et les ministres turc et russe de la Défense et le ministre chargé des Infrastructures pour l’Ukraine. Le directeur général de la Société financière internationale (IFC) Makhtar Diop (à gauche) et le Président ivoirien Alassane Ouattara prennent la parole lors de la cérémonie d’ouverture de l’Africa CEO Forum à Abidjan le 13 juin 2022.
Le Président ivoirien «préoccupé» par l’inflation et le risque de pénurie de blé en Afrique. Cet accord, âprement négocié depuis avril avec Kiev et Moscou et encouragé par Antonio Guterres, arrivé en urgence à Istanbul le 21 juillet au soir, permettra de soulager les marchés mondiaux, les deux belligérants pesant à eux seuls 30% du commerce mondial de blé.
Son contenu n’a pas été officiellement dévoilé mais il prévoit, selon l’AFP, des couloirs sécurisés qui permettront le trafic des navires marchands en mer noire, dont Moscou et Kiev s’engagent à respecter la stricte neutralité.
Kiev estime que ses exportations pourraient commencer depuis trois ports – Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk, et espère pouvoir étendre leur nombre à l’avenir.
Cependant, les chargements seront escortés par des bâtiments ukrainiens jusqu’à la sortie des eaux territoriales.
Un centre de contrôle et de coordination doit être établi à Istanbul avec des représentants de toutes les parties et des Nations unies, qui se chargeront également de l’inspection des navires au départ et en direction des ports ukrainiens.
Ces inspections devraient avoir lieu dans l’un des ports d’Istanbul mais il n’a pas été précisé qui conduirait cette opération complexe devant répondre aux inquiétudes de Moscou qui veut avoir la garantie que les cargos n’apporteront pas d’armes à l’Ukraine avant de charger le blé et autres céréales en retour.
La Russie aurait obtenu la garantie que les sanctions occidentales ne s’appliqueront pas, ni directement ni indirectement, à ses propres exportations de produits agricoles et d’engrais.
«Même si les produits [agricoles] russes ne sont pas concernés par les sanctions, il y a des blocages concernant le transport maritime, les assurances et le système bancaire», faisait valoir jeudi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
En outre, selon un diplomate à New York, cité par l’AFP, les Etats-Unis ont offert des garanties afin que des navires de gros tonnage soient fournis à la Russie pour faciliter l’exportation de ses céréales et engrais, note RT.
En raison des sanctions, les sociétés logistiques internationales qui possèdent de tels bâtiments rechignent à travailler pour la Russie. Un accord «très important» pour Moscou. En outre, le conseiller de la présidence ukrainienne Mikhaïlo Podoliak a écrit sur Twitter. «L’Ukraine ne signe aucun document avec la Russie. Nous signons un accord avec la Turquie et l’ONU et prenons des engagements envers eux. La Russie signe un accord miroir avec la Turquie et l’ONU», avertissant que toute «provocation» russe après cet accord recevrait une «réponse militaire immédiate». Cet accord est «très important», a souligné le Kremlin, selon l’AFP.
«Il s’agit d’une part relativement modeste des céréales ukrainiennes, mais il est néanmoins très important que ces céréales atteignent les marchés internationaux», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, confirmant par ailleurs que le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou se rendrait à Istanbul pour signer l’accord.
Il a aussi estimé qu’il fallait permettre aux marchés de recevoir des volumes supplémentaires d’engrais et de céréales russes, dont l’exportation pâtit, selon lui, des sanctions occidentales.n