Raffinerie Augusta : Sonatrach tire plus de 450 millions USD de bénéfices

Plus de 800 millions USD de bénéfices attendus d’ici la fin de 2022

La raffinerie d’Augusta renaît de ses cendres. Le rachat de cette infrastructure pétrolière vieille de 70 ans par la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach à l’américain ExxonMobile en 2018, a été qualifié par de nombreux experts et personnalités d’«erreur stratégique». Aujourd’hui, malgré sa controverse, la raffinerie génère d’importants profits pour l’Algérie. Selon un article publié récemment par le magazine «Jeune Afrique», qui cite une source proche du dossier, l’infrastructure pétrolière appartenant à 100% à la Sonatrach, a réalisé «plus de 450 millions de dollars de bénéfices durant les six premiers mois de l’année en cours». La raffinerie d’Augusta semble bien maintenir son rythme de croissance. Plus que prévu. En 2021, l’infrastructure a réalisé des résultats «positifs», ce qui a permis à la Sonatrach de s’acquitter d’une partie de sa dette contractée en 2019 et 2020. C’est ce qu’a affirmé le vice-président responsable de la stratégie, de la planification et de l’économie à Sonatrach, Rachid Zerdani, qui s’est exprimé au mois de janvier dernier sur l’activité de la raffinerie, lors d’une intervention sur les ondes de la radio nationale Chaîne III. «Pour l’année 2021, les résultats de cette raffinerie sont positifs et conformes aux objectifs, ce qui lui a permis de payer une partie de ses dettes», avait-t-il déclaré, affirmant, dans ce sens, que «cette raffinerie offre à Sonatrach des opportunités de commercialisation et de trading en Europe très intéressantes». «Sonatrach pourrait engranger plus de 800 millions de dollars de bénéfices sur cette raffinerie, cette année», a rapporté le magazine «Jeune Afrique», se référant à sa source. Le média affirme que ces résultats positifs «sont loin d’être une arnaque. Bien au contraire». Le bilan est bien réel, loin de toutes spéculations et toutes controverses. M. Zerdani avait aussi exprimé le souhait de la Sonatrach de «récupérer ses investissements à moyen terme grâce à l’activité de la raffinerie».
De son côté, M. Batouche Boutouba, vice-président de Sonatrach chargé de l’activité raffinerie-pétrochimie, a assuré lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, au mois de février passé, que «cette raffinerie, qui réalise plus de 2 millions de tonnes/an en gasoil et essence ainsi que d’autres produits raffinés et inscrite dans le patrimoine de Sonatrach à l’étranger, a réalisé une bonne production».
Pour rappel, l’ancien P-dg de la Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour qui était derrière cette acquisition controversée en 2018 se trouve aujourd’hui en prison. Il est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation. Cet investissement a été qualifié d’arnaque et a obligé la Sonatrach à contracter un crédit de «150 millions de dollars auprès de l’Arab Petroleum Investment Corporation Apicorp pour l’achat de brut de la Saudi Aramco à destination de la raffinerie Augusta, et 100 millions de dollars pour les travaux de sa maintenance». Les résultats «positifs» réalisés par cette infrastructure vont permettre au groupe de rembourser toutes ces dettes.
Samira Tka