400.000 fonctionnaires algériens pris par le stress professionnel

Tension, dépression, chute cérébrale, arrêt cardiaque et démissions

Dépression, chute cérébrale, arrêt cardiaque et cancer, telles sont les intrépides maladies auxquelles les travailleurs algériens peuvent atteindre du fait du stress qu’ils vivent dans leurs vies professionnelles, et dont l’Institut national de la prévention des dangers des métiers (INPDM) n’a cessé de rappeler durant ses multiples publications annuelles.

Le stress dans le milieu du travail touche un tiers des travailleurs au pays, autrement dit, un sur trois des fonctionnaires algériens est atteint par le stress dans sa société, soit plus de 400.000 cas. Le stress peut jouer un mauvais tour aux travailleurs algériens du moment que leur santé est sérieusement menacée, a ajouté l’INPDM. Les nombreuses études scientifiques faites par les différents instituts nationaux ont confirmé et démontré l‘existence de plusieurs causes ayant affecté la santé du travailleur algérien. Le lien direct entre l’anxiété et les pressions quotidiennes vécu par le travailleur est l’un des facteurs essentiels du stress chez le tiers des employés. Les impacts sur les travailleurs sont qualifiés comme «dévastateurs», selon de nombreuses études réalisées par l’INPDM, cet Institut n’a pas manqué de signaler la hausse vertigineuse des incidences de l’apparition du cancer et l’hypertension artérielle ou encore les maladies cardiaques et le diabète chez de nombreux travailleurs. Expliquant mieux la profession, les médecins spécialistes des maladies diabétiques et endocrinologies, telles qu’Asma Baroudj ou encore Saliha Fassouli, ont tous souligné que la cause essentielle des maladies diabétiques repose sur la nécessité de régler le niveau du sucre dans le sang. Les médecins diabétologues expliquent que, la véritable cause du stress qui touche un tiers des travailleurs algériens dans les milieux professionnels, est dû à la tension et aux pressions psychologiques, dont le corps dégage des hormones tels que «Cortisol», qui vise à augmenter le taux de sucre sanguin ce qui va perturber le niveau de sucre dans le corps humain. Toujours selon de nombreux médecins, l’augmentation de l’adrénaline, une hormone qui se trouve dans le corps humain, constitue un danger pour la santé car elle peut provoquer la détresse psychologique et l’anxiété qui accompagne une personne.
Lorsque les augmentations de la fréquence cardiaque accompagné par le rétrécissement de l’estomac se produisent dans le corps humain cela va provoquer des troubles ésotériques, qui provoquent des ulcères d’estomac, et c’est ce que beaucoup de travailleurs ont subis au cours de leurs parcours professionnels.
Pour sa part, le médecin Saliha Fassouli, spécialiste des maladies psychiques, avait déjà alerté sur le phénomène du stress qui touche un tiers des travailleurs algériens. La psychologue avait souligné dans une publication réalisée en 2016 que la plupart des travailleurs sont atteints par l’impuissance sexuelle due aux pressions subis dans le milieu du travail. Chaque année, une dizaine de millier de travailleurs sont atteints par le stress. Ce nombre est appelé à augmenter, faut-il le signaler.

60.000 démissions en 20 ans
Outre le stress, le fonctionnaire algérien subi une autre forme de pression professionnelle, cette fois il s’agit des difficiles conditions de travail dans les collectivités locales et qui sont à l‘origine du départ de plusieurs milliers d’employés durant ces vingt dernières années. Plus de 60.000 fonctionnaires des APC, daïras et des wilayas ont démissionné en vingt ans, selon de nombreux syndicats des travailleurs. Il s’agit dans l’ensemble des techniciens, ingénieurs, chefs de service et élus locaux qui, pour différentes raisons, ont fini par claquer la porte, révèlent les syndicalistes.
Les mauvaises conditions de travail, entre autres, les salaires non motivants et les pressions infinies sont derrières les départ massif des fonctionnaires durant ces vingt années passées. A Alger seulement, plus de 8.700 fonctionnaires ont quitté le secteur des Collectivités locales durant la période considérée. En 2015, pas moins de 10 fonctionnaires de l’APC de Kouba relevant de la wilaya d’Alger avaient pris la même décision. Ils avaient démissionné suite à des pressions subis au cours de leur carrière professionnelle. Selon quelques fonctionnaires démissionnaires, les pressions qui sont exercées par leurs supérieurs et qui, parfois, les harceler même à quitter leurs postes de travail, sont derrières leurs démissions.
Aussi, le volet de financement a été l’une des raisons de départ de nombreux fonctionnaires, car après des années de travail, ces fonctionnaires en question n’ont pas bénéficié d’une augmentation ou d’une revalorisation de leurs salaires (dans le cadre des échelons) ni même prospérés à un logement dans le cadre des formules qui sont proposées aux personnels des collectivités locales.

Les règlements de compte, l’autre souci
Autres causes ayant poussé ces milliers de fonctionnaires d’abandonner leurs postes sont à signaler. Il s’agit des conflits internes opposants des clans ou encore des règlements de compte et parfois des rixes subis par beaucoup d’ingénieurs, techniciens ou encore cadres d’APC, daïras et wilayas, poussant ces derniers d’opter pour d’autres horizons beaucoup plus cléments.
Aussi, l’absence de moyens dignes de ce nom permettant aux ingénieurs et techniciens d’accomplir leurs missions sur le terrain sont à déplorer. Ils ont fini par abandonner leurs postes face à cette situation, d’autant que beaucoup de communes du pays souffrent d’énormes difficultés en moyens et matériels. Les fonctionnaires ayant démissionné de leurs postes ont tranché sur ce choix face aux multiples difficultés rencontrées au cours de leur carrière professionnelle. La plupart des départs ont été enregistrés au niveau des APC et daïras relevant des grandes villes du pays.
A Alger, à titre d’exemple, plus de 120 hauts cadres relevant des Collectivités locales avaient démissionné entre la période allant de 2016 à 2021, suite aux règlements de compte et mauvaises conditions de travail, dont ils ont vécu au cours de leur parcours professionnel.

Techniciens, ingénieurs
et les autres…
Pour les techniciens et ingénieurs ayant quitté le secteur des Collectivités locales, ces derniers ont été contraints de faire ce choix, car ils n’avaient pas bénéficié d’un droit à l’échelon ni même d’une augmentation de salaire après de longues années de service. La mauvaise gestion fait aussi partie des causes ayant poussé de nombreux ingénieurs et techniciens des Collectivités locales à claquer la porte.
Une situation qui a provoqué, également, une explosion des affaires de la corruption dans le secteur des Collectivités locales.
Durant ces vingt dernières années, pas moins de 1.700 fonctionnaires et élus locaux, entre Présidents des APC, chefs de daïras, walis et d’autres types de fonctions, avaient été comparus devant la justice pour des affaires liées au fléau de la corruption.
Détournement de deniers publics, corruption et faux et usage de faux, trois chefs d’inculpation pour lesquels, la plupart de ces élus locaux avaient été arrêtés et jugés devant les tribunaux. Une situation qui avait enfoncé, de plus, les conditions de travail des fonctionnaires. Malheureusement, la mauvaise gestion qui avait régné pendant des dizaines d’années d’existence dans la plupart de nos communes, a poussé de très nombreux fonctionnaires à mettre fin à leur carrière.
Sofiane Abi