L’Algérie concrétise son appétit

Le méga-projet de la mine de fer de Ghar Djebilet enfin ressuscité

Le méga-projet de l’exploitation du gisement de fer de Ghar Djebilet qui sommeillait depuis des années dans les tiroirs du Gouvernement, vient d’être relancé visant dans une première phase «une production de 2 à 3 millions tonnes de minerai de fer par an dans la première phase (2022-2025), puis de 40 à 50 millions tonnes/an à partir de 2026 », a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, lors du lancement avant-hier des travaux d’exploitation de la troisième réserves de fer dans le monde, située à Tindouf (Sud du pays).Ceci constitue, selon lui, une «première étape pour la réalisation de ce projet d’envergure» qui devrait, en plus, aider le pays à réduire les importations et à atteindre l’autosuffisance en la matière, à créer des milliers d’emplois directs comme indirects et générer des milliards de recettes.
Le volume de production de ce gisement de fer sera multiplié par dix à partir de 2026, ce qui fera de l’Algérie un hub métallurgique incontournable en Afrique.
L’attente était pourtant grande chez les habitants de la région, mais aussi chez les entreprises nationales, mais aussi internationales. «Le minerai de fer sera acheminé par voie terrestre à Béchar où il sera transformé et valorisé par des opérateurs nationaux désirant investir dans ce domaine, en attendant la réalisation de la voie ferrée Béchar-Ghar Djebilet», a souligné M. Arkab, estimant que «le projet en question concerne les différents secteurs notamment les transports, les travaux publics, l’énergie, les ressources en eau, les finances, l’environnement et l’urbanisme», selon le communiqué de son département ministériel.
«Le projet est à même de créer des postes d’emploi, de développer les PME et de promouvoir l’habitat et les structures sociales», a-t-il ajouté.
L’Algérie vise, à travers la relance de ce projet structurel, à devenir un hub métallurgique en Afrique. Pour y parvenir, le premier responsable du secteur a insisté sur la «conjugaison des efforts de tous les secteurs pour la réussite de ce mégaprojet profitable au pays sur le plan socio-économique ainsi qu’à la wilaya de Tindouf et à la région du Sud-Ouest algérien», précisant, que «ce projet structurel se déroulera en plusieurs phases sur une période allant de 2022 à 2040.
La première phase (2022-2025) connaîtra une production de 2 à 3 millions de tonnes/an». La deuxième phase du projet sera lancée dès la réalisation de la voie ferrée Béchar-Ghar Djebilet, ce qui «permettra d’optimiser l’exploitation de la mine en produisant de 40 à 50 millions tonnes/an», a-t-il indiqué.
Après des années d’attente, la relance de ce projet est «inévitable et indispensable», selon le ministre, au vu de la conjoncture internationale relative à la situation instable du marché des matières premières. C’est un moment opportun pour le développement du secteur minier en Algérie et tirer profit de cette conjoncture. Il fallait, donc, selon
M. Arkab «développer les mines de Ghar Djebilet qui, compte tenu du niveau de leurs réserves géologiques importantes, demeurent les seules capables de satisfaire cette demande et même d’exporter l’excédent, ses réserves étant estimées à plus de 3 milliards de tonnes et faciles à exploiter, car situées à la surface de la terre».
D’autres projets d’envergure dans le domaine minier seront aussi lancés bientôt.
Il a rappelé dans ce sens, que «le Groupe Manal avait lancé le plan de développement et de valorisation des gisements de minerai de fer de l’Ouenza et de Boukhadra (Tébessa), ce qui est à même de garantir une production de près de 6 millions de tonnes en 2030, pour répondre à la demande nationale sur le minerai de fer qui n’est pas entièrement couverte».
Ces mines de fer devraient approvisionner le complexe sidérurgique d’El Hadjar, situé à Annaba.
Pour rappel, les autorités visent dans le cadre du programme national du développement et de valorisation du secteur minier plusieurs projets minier dont «les projets de transformation du phosphate (Tébessa), d’exploitation du zinc et du plomb dans la vallée d’Amizour (Béjaïa) et de développement de la mine de fer à Ghar Djebilet».
Pour rappel, ce méga-projet sera réalisé avec un consortium d’entreprises chinoises avec lequel l’Entreprise nationale de fer et de l’acier (Feraal) a signé un mémorandum d’entente en mars 2021. Ce projet stratégique sera cofinancé par l’Algérie et la Chine. Le montant de l’investissement et les mécanismes de financement seront probablement dévoilés prochainement.
Samira Takharboucht
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