«Ce ne saurait se réaliser qu’à travers les démarches des Etats africains»

Tebboune à propos du rassemblement de l’Afrique :

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a estimé que le rassemblement de l’Afrique ne saurait se réaliser qu’à travers les démarches des Etats africains, affirmant que l’Algérie est africaine de par son destin et de son prolongement. « L’Algérie doit se frayer une place de choix dans son espace africain et ne pas rester à l’écart du continent », a-t-il indiqué. C’était lors de sa rencontre périodique avec la presse nationale, diffusée, dans la soirée d’avant-hier dimanche sur les chaînes de télévision et les stations radio nationales. L’Algérie, a-t-il dit, ambitionnait de se frayer une place de choix dans son espace africain, notamment à travers la révision de certaines lacunes et le lancement de plusieurs projets importants d’intégration africaine. Mettant en avant nombre de projets lancés avec des pays africains, tel le projet du Gazoduc transsaharien (TSGP) devant acheminer le gaz nigérian à l’Europe en passant par le Niger puis l’Algérie qu’il a qualifié d’œuvre africaine majeure.
« L’Algérie aspire à approvisionner l’Afrique en électricité et à lancer des projets de voies ferrées reliant les pays africains au bassin méditerranéen », a poursuivi le chef de l’Etat.
L’Algérie, a assuré le président de la République, s’emploie également à rattraper le retard accusé dans les lignes de transport vers les pays africains, soulignant, au passage, l’importance de la ligne maritime vers le Sénégal, que l’Algérie, a rappelé Abdelmadjid Tebboune, n’a ouvert que soixante ans après son indépendance. Et saluant l’orientation des hommes d’affaires algériens vers l’Afrique. « L’économie est aujourd’hui aux commandes », a encore indiqué le chef de l’Etat.
Evoquant le secteur de l’Energie et l’exploration pétrolière, le Président Tebboune a relevé que certains gisements pétroliers, quand bien même puissants, connaissaient des niveaux de production maigres, c’est dire qu’il manquait une véritable volonté de mener des explorations ou qu’on souhaitait faire dégringoler l’Algérie. « Il n’est pas impossible que des choses pareilles soient ourdies », a-t-il dit, faisant remarquer qu’aujourd’hui, et grâce à l’esprit patriotique et à la volonté des travailleurs de la Sonatrach, que je salue d’ailleurs pour les efforts qu’ils déploient, du plus haut cadre au plus simple ouvrier, l’Algérie a su restituer ses capacités énergétiques ». Relevant que des découvertes majeures se profilent à l’avenir, dans la région de Khenchela notamment ou encore en offshore, un segment non exploité jusque-là.
S’agissant de l’agriculture, le chef de l’Etat a assuré que le secteur connait actuellement une restructuration, en ce sens que les choses se sont quelque peu améliorées cette année de 7 à 10 %.
« Nous souhaitons réaliser une croissance de 50 à 60 % l’année prochaine, par rapport à l’insuffisance enregistrée actuellement », a affirmé Abdelmadjid Tebboune soutenant que les conditions nécessaires pour atteindre cet objectif sont réunies, notamment en termes de disponibilité de terrains et des ressources en eau, et il ne reste plus que de se mettre au travail. Enfin, pour ce qui est de la capacité de l’Algérie à réaliser l’autosuffisance, le chef de l’Etat a estimé que l’Algérie était en mesure de la réaliser dans certaines matières telles que le blé dur et l’orge, relevant qu’aucun pays au monde n’a réalisé l’autosuffisance complète. « Deux principaux facteurs ont entravé la relance du secteur agricole dans le pays, à savoir la vision de la société vis-à-vis de l’agriculture en tant que profession sociale et non pas une activité productive et efficace dans l’économie, outre le retard accusé sur le plan technique en raison du recours aux pratiques traditionnelles et à certaines méthodes de production néfastes », a observé Abdelmadjid Tebboune. Assurant que le secteur a entamé l’opération de révision de son mode de gestion.
Rabah Mokhtari