Les prix des produits scolaires s’envolent

A un mois seulement de la rentrée scolaire

Les parents d’élèves sont appelés à se serrer les coudes pendant la prochaine rentrée scolaire prévue dans un mois et pour cause, les produits scolaires importés depuis l’étranger ont connu une hausse des prix très significative, allant de 20 jusqu’à 100%.

A quelques semaines seulement de la rentrée scolaire pour l’année 2022/2023, la flambée générale des prix à laquelle le citoyen assiste depuis plus de deux années déjà a, désormais, atteint les produits scolaires, où les prix des différentes fournitures scolaires ont pris des ailes atteignant jusqu’à 100% pour certaines, à l’image des cahiers et cartables scolaires. Il s’agit beaucoup plus des produits scolaires importés depuis l’étranger, ces derniers ont connus une flambée sans précédent des prix, où l’Algérie importe presque 90% de ses besoins scolaires pour couvrir la très forte demande au niveau interne, cette dépendance aux produits scolaires importés est l’une des causes de leurs chertés sur le marché national.
Au niveau des boutiques vendant des produits scolaires, les prix de l’ensemble des articles scolaires, allant d’un simple crayon en passant par les cahiers, manuels et en arrivant à celui des crayons de couleurs et autres instruments scolaires, ont augmenté en raison du manque d’importations de ces fournitures scolaires et également du coût élevé des matières scolaires sur le marché international. Selon les propriétaires des points de vente des produits scolaires, la hausse des prix pourrait devenir plus considérable dans les prochaines semaines, car la demande va s’élever. Toujours selon les vendeurs, les prix des cartables scolaires importés ont augmenté de plus de 30% en raison de la flambée des coûts à l’étranger, et leurs prix varient selon la qualité de chaque cartable soit entre 1.500 et 3.000 DA pour chaque sac scolaire. En face, les prix des cahiers scolaires ont également connus une hausse vertigineuse atteignant jusqu’à 50% par rapports aux tarifs habituels. Un cahier de 96 pages coûte désormais entre 85 et 100 DA, tandis que celui des 120 pages est fixé à 150 DA le cahier, alors que le prix des 288 pages est proposé à 320 DA, la flambée des prix des produits scolaires a tout simplement battus tous les records pour cette année.
Pourtant, il s’agit des articles scolaires issus de vieux stocks qui remontent de l’année passée, expliquent de très nombreux vendeurs d’Alger. Quant aux prix des tabliers scolaires, ces derniers ont pris des ailes, ils sont proposés entre 1.000 à 2.200 DA pour les garçons tout comme pour les fillettes.

Les parents d’élèves
dans la tourmente
Malgré quelques semaines qui séparent les parents d’élèves à la rentrée scolaire, le souci des prix des articles scolaires fait déjà surface. Dans la tourmente face à l’hémorragie des prix des produits scolaires, les parents d’élèves ont exprimé leur indignation et leur colère.
C’est le cas de Messaoud, un sexagénaire père de famille de cinq enfants, dont trois sont au primaire et un autre au CEM. Ce dernier se trouve déjà dans l’embarras face aux prix très élevés des fournitures scolaires. Il ne sait à quel saint se vouer, lui qui est déjà appelé à débourser des millions de centimes pour répondre aux besoins scolaires de ses quatre enfants scolarisés.
Salarié dans une entreprise publique, dont le salaire mensuel ne dépassant pas les 40.000 DA, Messaoud s’est dit surpris, voire choqué par les prix très excessifs des affaires scolaires qui sont proposés dans les boutiques d’Alger. « J’ai décidé comme chaque année d’anticiper les achats des fournitures scolaires pour mes quatre enfants, cependant j’étais désagréablement surpris par la cherté anormale des produits scolaires. J’ai déboursé 10.000 dinars mais je suis encore très loin de couvrir l’ensemble des besoins scolaires de mes enfants. La situation est trop difficile », exprime dans la douleur ce père de famille.

Les marchés « Rahma » à la rescousse
Agissant comme un pompier, l’Etat a été contraint, à l’occasion de la prochaine rentrée scolaire, d’organiser des marchés « Rahma » pour éteindre la flambée des prix et pour combler et couvrir le marché national des produits scolaires, face aux changements et tremblements des prix qui sont survenus durant ces derniers mois sur le marché international du fait de la situation géopolitique mondiale. Vivement attendu, les marchés «Rahma» relevant du ministère du Commerce, qui ont déjà obtenu un large succès durant le mois du Ramadhan passé en raison des prix raisonnables et concurrentiels des produits alimentaires qui ont été proposés et à la portée des citoyens, vont ouvrir, dès le 15 août prochain, leurs locaux en proposant une large gamme de produits scolaires à bas prix. Une bonne nouvelle pour les parents d’élèves surtout pour ceux qui ont le plus bas revenu au niveau national. Cette information a été livrée hier mardi par le Directeur général de la Régulation et l’organisation des marchés auprès du ministère du Commerce, en l’occurrence Sami Koli, ce dernier a annoncé le lancement officiel des marchés «Rahma» dédiés aux fournitures scolaires, à partir du 15 août. Le même responsable a indiqué qu’il y aura 58 marchés «Rahma» pour les fournitures scolaires et tout ce dont les élèves ont besoin, expliquant que le premier marché devrait être lancé le 15 août prochain. Cette annonce qui a ravi les cœurs des parents d’élèves, a été précédée par une publication, dimanche dernier, d’un communiqué du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations sur sa page Facebook rapportant la création de marchés «Rahma» dans toutes les wilayas du pays en prévision de la prochaine rentrée scolaire. Selon ledit communiqué, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a présidé avant-hier dimanche, une réunion de coordination en présence des cadres centraux, des responsables régionaux ainsi que de hauts cadres relevant de la tutelle, pour préparer les dernières retouches avant le prochain lancement des marchés «Rahma» dédiés spécialement pour assouplir les dépenses financières des parents d’élèves à l’occasion de la prochaine rentrée scolaire. A l’issue de cette réunion, écrit le communiqué du ministère du Commerce, le ministre Rezig a souligné la nécessité de redoubler d’efforts pour assurer la mise à disposition des fournitures scolaires au citoyen, et surtout de mobiliser toutes les capacités financières et humaines pour faire de cette rentrée scolaire un succès. Dans sa note, le ministère du Commerce a promis un accompagnement adéquat des grossistes et détaillants pour la fourniture scolaire afin de préparer la rentrée scolaire pour l’année 2022/2023 à travers la création de marchés «Rahma» à travers le pays dédiés à la prochaine rentrée scolaire.

La réaction de l’Apoce
Pour sa part, l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce) a réagi face à la montée fulgurante des articles scolaires sur le marché national, et ce, à quelques semaines seulement du début de l’année scolaire 2022/2023. Rendant public un communiqué, l’Apoce a déclaré hier mardi son indignation face à l’augmentation inexpliquée des prix des produits scolaires, dans un contexte socio-économique des plus difficiles, tout en confirmant avoir reçu de nombreuses plaintes de consommateurs à travers le pays concernant les prix exorbitants des fournitures scolaires au niveau du marché national. «Nous avons reçu de très nombreuses plaintes de la part des citoyens concernant la flambée excessive des prix des cahiers, cartables, tabliers et autres produits scolaires au niveau national, ce qui dépasse les capacités d’une famille moyenne, notamment celle qui a de nombreux enfants scolarisés, et constitue un véritable défi pour répondre à ces besoins de base», a rapporté hier un communiqué signé par l’Apoce. Ladite organisation a également fait état d’une augmentation très considérable des prix des articles scolaires, où certaines fournitures ont connu une hausse des prix frôlant les 300%, alors que d’autres ont augmenté de 80% comme c’est le cas de la patte à modeler. Aussi, l’Apoce fait état d’un monopole exercé par certains concessionnaires qui, selon la même organisation, sont derrières cette augmentation des prix, sans oublier les retards dans la délivrance des licences d’importation pour nombre d’entre eux, accuse l’Apoce à travers son communiqué. Sofiane Abi