Mise au défi, l’entreprise nationale doit gagner ce pari

Se frayer une place dans un marché africain stratégique

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a répondu avant-hier sur des questions principalement d’actualité économique et qui concerne essentiellement l’avenir du pays, mettant en avant l’ambition de l’Algérie de se frayer une place dans le marché africain, notamment à travers l’amélioration du cadre réglementaire pour remédier aux difficultés logistiques, technique, administrative et financière rencontrées par les entreprises nationales. L’adhésion du pays à la Zone de libre-échanges continentaux africains (Zlecaf) et l’implantation prochaine de zones franches permettraient la libération progressive des échanges commerciaux interrégionaux.
Conduire le produit national sur les grandes voies du commerce de proximité et international. Le chef de l’Etat évoque la performance des entreprises nationales et leur capacité à relever ce défi. Saisir la conjoncture actuelle pour garantir leur rentabilité et une place privilégiée dans un marché très prometteur, mais surtout très convoité.
L’Algérie qui vise à diversifier sa production et ses exportations pour sortir progressivement de sa dépendance aux importations, affiche une véritable volonté politique de lever les obstacles qui entravent l’épanouissement et l’émergence des entreprises nationales. D’importantes mesures et décisions ont été prises dans ce sens. Les autorités ont déjà opéré des réformes structurelles, institutionnelles et juridiques importantes pour s’adapter au contexte actuel, mais aussi aux exigences des opérateurs économiques. L’amélioration du climat des affaires devrait attirer les investisseurs étrangers. Le président Tebboune défend fortement l’attractivité du marché national, évoquant les réformes mises en œuvre en vue de corriger les lacunes et de rétablir la confiance entre l’administration et les investisseurs. Les entreprises italiennes et turques ont déjà pris les devants. Ces deux pays (Italie, Turquie) considèrent le marché algérien comme une porte d’entrée vers le marché africain et n’hésitent pas à saisir cette opportunité. Toutefois, les entreprises nationales, tous secteurs confondus devraient conjuguer leurs efforts pour mieux faire. Intervenant sur les fortes marges de manœuvre des entreprises nationales exportatrices dont le nombre s’élève, selon les chiffres avancés auparavant par le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, à 2.000 et devraient augmenter avec la nouvelle dynamique et transformation du marché national (moyens logistiques, infrastructures routières et simplification des mesures douanières…).
Revenant sur l’importance de renforcer les liaisons maritimes avec les pays partenaires et potentiellement demandeurs, est très important pour renforcer les exportations du pays, a fait savoir M. Nacer Bey, consultant en export L’intervenant sur les ondes de la radio nationale, Chaîne III a évoqué l’avantage qu’offre aux opérateurs économiques l’ouverture de la ligne maritime Alger-Dakar.
Pour lui, l’Algérie pourrait « augmenter les exportations avec une logistique adaptée, notamment à travers la ligne Alger-Dakar et la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), « une semaine suffit pour acheminer des produits via la ligne Alger-Dakar, au lieu de 35 jours à travers les compagnies étrangères ». Les produits énergétiques, pharmaceutiques et agroalimentaires sont «  des potentialités que l’Algérie peut exporter dans le continent africain. La volonté politique est affichée, reste à lever certaines lacunes liées à la logistique ».
Pour booster les exportations du pays, il faudrait renforcer la production nationale en dehors des hydrocarbures.
La libération de l’acte d’investir et les incitations introduites dans le nouveau texte de l’Investissement devraient, en contrepartie, attirer des capitaux étrangers. Les projets stratégiques que l’Etat est en train de ressusciter exigent d’importants fonds et savoir-faire.
Le Président Tebboune invite les pays amis (Qatar, Turquie, l’Arabie Saoudite…) à venir investir dans le pays.
Cet appel concerne aussi les entreprises nationales qui devraient élargir leurs perspectives de développement et nouer des partenariats gagnants-gagnants.
Samira Takharboucht