Appels au dialogue

Irak

La tension est montée d’un cran en Irak après la candidature de Mohammed Shia Al-Sudani au poste de Premier ministre, une décision qui a déclenché des protestations des partisans du leader chiite Muqtada al-Sadr, sur fond d’appels à un dialogue national pour surmonter les différends politiques.
Lundi, des manifestants opposés à Moqtada Sadr ont manifesté par milliers à Baghdad, alors que les partisans du leader chiite poursuivaient leur sit-in au Parlement. Cette situation fait suite au rejet par al-Sadr du candidat au poste de Premier ministre présenté par ses adversaires, représentés par le Cadre de coordination qui regroupe notamment les membres d’al-Hachd al-Chaabi, d’anciens paramilitaires intégrés aux forces régulières, ainsi que la formation de l’ex-Premier ministre Nouri al-Maliki.
En réponse à l’escalade, le président du Parlement Mohamed al-Halboussi a annoncé «la suspension de toutes les séances parlementaires jusqu’à nouvel ordre», appelant les manifestants à «préserver les propriétés de l’Etat».
Par crainte d’affrontement, les autorités ont ordonné lundi le renforcement des unités des forces de sécurité à l’intérieur et à l’extérieur de la «Zone verte» ultra-protégée de Baghdad, où le Parlement est occupé depuis samedi.
Au total, au moins 100 manifestants et 25 membres des forces de sécurité ont été blessés samedi, selon le ministère de la Santé, durant les manifestations émaillées de tirs de gaz lacrymogènes de la police et de jets de pierres des contestataires.
La situation politique ne cesse de se détériorer en Irak depuis les législatives d’octobre 2021. Des mois de tractations et de querelles entre les partis n’ont pas permis d’élire un nouveau président du pays ou un chef du gouvernement.
A travers tout l’éventail politique irakien, les appels au dialogue et à la désescalade se sont succédés. Dans une allocution télévisée, le Premier ministre, Moustafa al-Kazimi, qui expédie les affaires courantes, a appelé les blocs politiques «à s’asseoir autour d’une trable pour négocier et s’entendre».
De son côté, le président de la région autonome du Kurdistan d’Irak, dans le Nord, a invité «les parties concernées à venir à Erbil (capitale du Kurdistan), pour initier un dialogue ouvert et inclusif, afin de parvenir à un accord».
Pour sa part, Hadi al-Ameri, qui dirige une faction de l’influent al-Hachd al-Chaabi, a appelé le Courant sadriste et le Cadre de coordination à privilégier «la retenue (…), le dialogue et les ententes constructives pour dépasser les différends».