La récession mondiale pointe le bout de son nez

Le marché pétrolier en souffrance, mais résistant

La semaine passée était dure pour le marché pétrolier. Influencés par les craintes de récession et les tensions entre les Etats-Unis et la Chine, les prix du pétrole ont traversé une zone de turbulence. Sous la barre des 100 dollars, les cours de l’or noir arrivaient difficilement à garder leur stabilité. Ils ont clôturé la dernière séance hebdomadaire avec une légère hausse. Le baril de Brent a terminé à 94 dollars, alors que le pétrole américain a chuté à 90 dollars, une première depuis des mois.
Ce fort repli des cours de l’or noir sur le marché a motivé entre autres la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés hors-Opep d’ouvrir « modestement » le robinet du pétrole. Ils ont convenu, mercredi dernier à l’issue de leur rencontre ministérielle, d’augmenter de 100.000 barils/jour leurs extractions en septembre pour une production globale de 748.000 barils/jour. L’Algérie a vu son volume de production relever de 2.000 b/j pour atteindre 1,057 million b/j. Le volume actuel de production du groupe informel Opep+ ne reflète pas ses capacités réelles de production, pour des raisons techniques, selon les argumentations avancées par le groupe dans son communiqué de mercredi dernier. Il a également pointé le sous-investissement dans le secteur des hydrocarbures, sans oublier le déséquilibre structurel du marché pétrolier. L’amélioration des indicateurs économiques américains a aidé les prix à grimper légèrement à la fin de la semaine, mais tout dépend des conditions de l’évolution du marché et de la situation géopolitique en Europe et en Asie.
« Pour être honnête, comme on clôt la semaine après une forte baisse des prix, les courtiers ont peut-être cherché à nettoyer leurs positions avant le week-end », a souligné l’analyste Matt Smith repris par le site officiel Leprixdubaril.com. « C’est un retour de fortune pour l’or noir après une très dure semaine », a-t-il estimé.
Le regain des tensions politiques et commerciales entre les Etats-Unis et la Chine pourrait en effet ralentir la demande ou la stimuler encore plus. D’autre part, il y a le spectre de la récession qui hante les économies européennes qui n’arrivent pas à émerger de leurs déboires financiers et économiques depuis le début de la guerre en Ukraine. « Le Royaume-Uni entrerait en récession pour plus d’un an dès fin 2022 », a annoncé la Banque d’Angleterre qui a affiché sa plus forte hausse des taux d’intérêt depuis 1995.
Les pays membres de l’Union européenne (UE) cherchent désespérément de nouveaux marchés énergétiques pour pouvoir relancer leur machine industrielle et surtout préserver leur population appelée à restreindre sa consommation d’énergie pour faire des économies et pour affronter l’hiver prochain. La course contre la montre a débuté depuis des mois, l’Algérie est considérée comme l’ultime fournisseur de l’Europe en gaz naturel, cependant le pays exige de ses partenaires étrangers d’investir dans le domaine en contrepartie. Chaque pays tente d’éviter ou de ralentir le rythme de la récession qui s’intensifie.
Samira Tk