La communauté algérienne interpelle le président de la République

Consulats d’Algérie en France

Rien ne va plus entre la communauté algériennes et les services consulaires en France, notamment ceux de Paris. Les ressortissants algériens en France ont indiqué qu’ils ont le «Ras-le-bol «de se voir marginaliser sans considération et sans respect par ceux et celles qui sont payés en devises par l’Etat dans le but d’être à leurs services et de répondre à leurs demandes.
En effet, malgré les efforts du ministre des Affaires étrangères pour améliorer la prise en charge des ressortissants algériens par les services consulaires, la situation reste inchangée. Monsieur Ramtane Lamamra s’est même déplacé à plusieurs reprises sur les lieux où il s’est entretenu avec les membres de la communauté algérienne en France.
Durant chaque rencontre, M. Ramtane Lamamra a rassuré les membres de la communauté leur indiquant qu’il ne ménagerait aucun effort pour améliorer la situation de nos compatriotes afin qu’ils soient pris en charge dignement par les services consulaires. Plusieurs Algériens avec qui nous nous sommes entretenus à ce sujet n’ont pas caché leurs mécontentements et leurs colères allant jusqu’à dire que la fermeture définitive du consulat à Paris et vivement souhaitable.
«Lorsqu’une institution de l’Etat à l’étranger n’est pas aux services de la communauté à l’étranger, à quoi bon de la laisser ouverte ?», nous a déclaré Farid. Ce dernier devait ajouter que l’Etat doit cesser de payer des gens en devises alors qu’ils ne sont là, uniquement pour leurs intérêts ou de servir leurs proches et leurs amis. Une dame s’en mêle à la discussion en venant nous poser une question à savoir : «D’après vous Monsieur, à quoi servent les consulats maintenant alors que même les passeports sont établis en Algérie ?». Cette dernière a également approuvé les dires du premier intervenant et ce en proposant la fermeture des consulats qui selon elle, ne servent à rien du tout. Nos interlocuteurs ont surtout évoqué et dénoncé le mauvais accueil et le comportement des agents consulaires vis-à-vis des ressortissants algériens. «Ils tiennent avec nous un vocabulaire agressif et provocateur, on dirait qu’ils sont en face d’un ennemi», nous a lancé un habitant résidant dans le 20ème arrondissement.
Ce dernier a même raconté que plusieurs ressortissants ont été malmenés, insultés et même agressés au niveau de plusieurs consulats en France dont celle de Paris. Notre interlocuteur a tiré de sa poche un téléphone portable tout en lançant : «Vous voulez des preuves par le son et pas l’image, allez je vous invite à regarder avec moi ces vidéos».
A travers les vidéos que le Monsieur nous a montré, nous pouvons voir des chamailleries, insultes, bagarres et beaucoup d’anarchies ».
C’est le même constat qu’a fait Mohamed qui nous a indiqué que l’Algérien en France sent qu’il est étranger alors dans les locaux du consulat alors qu’il est dans l’institution de son pays.
Comme d’habitude, nous avons évoqués avec nos interlocuteurs, les directives de l’Etat formulées aux représentations diplomatiques et services consulaires pour la bonne prise en charge des membres de notre communauté. C’est le cas du «Numéro vert» mis en place au niveau des consulats pour permettre aux Algériens de prendre attache rapidement avec les services consulaires.
«Il n’y a aucun numéro, si vous appelez vous tombez directement sur le standard. La majorité du temps les numéros en question ne répondent pas on dirait qu’ils sonnent dans le vide», nous a-t-il répondu à ce sujet.

«Les standardistes et les secrétaires des consulats et de l’ambassade en France en maîtres des lieux»
Evoquant la relation des services consulaires avec les membres de la communauté, plusieurs Algériens établis à Paris ont dressé un tableau noir à ce sujet. Ce qui est vraiment surprenant est que nos interlocuteurs n’ont pas manqué de tirer à «boulets rouges «sur une catégorie du personnel des consulats et même de l’ambassade en France. C’est le cas du consulat d’Algérie à Paris ou plusieurs de nos interlocuteurs qui se sont exprimés à ce sujet ont donné des témoignages vraiment scandaleux. Ecoutons Djamel : «La standardiste du consulat général à Paris se comporte d’une façon indigne d’une fonctionnaire d’une institution de l’Etat. En plus de son vocabulaire très agressif, cette dame refuse de nous mettre en relation avec les services avec qui nous souhaitons parler». Toujours et selon
M. Farid, la standardiste en question se prend pour un chef de service, une vice-consul et même pour le Consul général. Invité à nous donner plus d’explication, notre interlocuteur à précisé qu’il fait allusion à la standardiste femme et non pas à son collègue masculin. «Ecoutez, contrairement à son collègue, la standardiste en question ne donne aucune importance aux personnes au bout du fil. A chaque fois elle nous met en attente avant de revenir pour nous dire que le service demandé ne répondait pas. Je lui demande de me passer un responsable, elle me répond qu’ils sont constamment en réunion ou en mission à l’extérieur». Ce denier a fait savoir que la standardiste du consulat d’Algérie à Paris ne trouve aucune difficulté à couper le téléphone au nez de ses interlocuteurs. Pour en savoir plus à ce sujet, nous avons tentés à plusieurs reprises de joindre l’ambassade d’Algérie à Paris. Malgré nos efforts, il est impossible de toucher le standard de cet ambassade, l’occupation est constante au numéro suivant : (0153932020). Après plusieurs tentatives, nous avons réussi à joindre le consulat général à Paris. Nous avons demandé à notre interlocutrice de nous mettre en relation avec le service de l’Etat civil. Après un moment passé en musique, la standardiste nous fait savoir que le service ne répondait pas. Nous lui avons également demandé de nous passer le chef de service. La standardiste n’a pas apprécié notre demande et nous a mis directement en attente. Après de longues minutes, elle revient pour nous annonçer que le poste du chef de service ne répondait pas. Nous avons décliné notre identité et nous avons encore demandé à la standardiste de nous mettre en relation avec n’importe quel responsable, adjoint consul, vice-consul ou autres. Devant notre insistance, la standardiste a fini par nous couper au nez. Nous avons tenté à plusieurs fois de joindre de nouveau le standard mais en vain. Cette situation n’est pas nouvelle, elle date de plusieurs années et ce malgré les interventions et les directives des AE appelant les services consulaires à accueillir dignement les membres de notre communauté et de répondre à leurs demandes. L’exemple du Consulat de Paris est similaire également à la majorité des services consulaires en France, notamment à Pontoise. Les secrétaires et les standardistes font leur propre loi et restent intouchables et ce malgré les diverses réclamations des membres de la communauté.
En somme, les membres de la communauté algérienne en France ont, par notre biais, interpellés le président de la République d’intervenir afin de mettre de l’ordre au niveau de ces institutions de l’Etat. Moncef Redha