«L’enfant merveilleux» du Chili à la relance avec l’OM

Alexis Sanchez

,L’Olympique de Marseille a annoncé mercredi la signature de l’attaquant Alexis Sanchez. À 33 ans, le Chilien a sans doute ses meilleures années derrière lui mais peut encore offrir à l’OM un aperçu du talent qui a permis à sa sélection de remporter les deux premiers titres de son histoire, au nez et à la barbe de l’Argentine de Lionel Messi.
Des terrains défoncés de Tocopilla au Vieux-Port de Marseille, en passant par l’Emirates Stadium d’Arsenal et le podium de l’Estadio Nacional de Santiago du Chili : à 33 ans, Alexis Sanchez a déjà tout connu dans le football. Mais à la peine depuis quelques années, il n’a pas renoncé à soulever des trophées et à se lancer des défis footballistiques, comme en témoigne sa signature à l’OM mercredi 10 août.
«J’espère pouvoir leur rendre tout cela sur le terrain», a expliqué Alexis Sanchez lors d’un point presse durant lequel il a été présenté officiellement. «J’essaie toujours de lutter pour des titres, c’est un défi personnel de gagner un titre ici, c’était pareil à l’Inter, ils n’avaient pas gagné depuis 11 ans».

De la pauvreté à l’Europe
À 33 ans, le Chilien n’est plus tout à fait le même joueur, ce «Nino Maravilla» qui avait enchanté l’Europe du football lors de la première moitié des années 2010. Un «enfant prodige» dont l’histoire ressemble à un conte de fées du football. Le petit Alexis est né et a grandi à Tocopilla, dans le nord du Chili, une «cité de l’enfer» à la pauvreté massive.
«À Tocopilla, la grande majorité des habitants est pauvre et analphabète. Avant qu’Alexis Sanchez ne fasse fortune dans le football, c’était notre unique classe sociale. Désormais, nous en avons deux : les pauvres et Alexis Sanchez», résume Cristian Calmonte, travailleur social local, dans un reportage de SoFoot publié en 2014.
Avant-dernier d’une famille où chaque enfant a un père différent, Sanchez a été abandonné par le sien peu après sa naissance et élevé par son oncle. La future star chilienne survit en vendant des seaux d’eau dans les cimetières et en lavant des voitures. Le football lui offre une porte de sortie. Après avoir été recalé par les grands clubs chiliens en détection, il débute à l’âge de 16 ans dans le club de Cobreola, à Calama, situé dans le désert d’Atacama. Sous ce cagnard, à 2 300 mètres d’altitude, il tape dans l’œil de l’Udinese.
Le club de D1 italienne l’envoie s’aguerrir dans les grands clubs du continent : le Colo-Colo chilien (2006-2007) puis River Plate (2007-2008). À chaque fois, il donne satisfaction et remporte des titres. Le joueur finit par briller en Italie lors de ses trois saisons à Udinese. Il termine la dernière auréolé du titre meilleur joueur de Série A, avec 12 buts et 10 passes décisives en 31 matchs.
Courtisé par tous les grands d’Europe, Alexis Sanchez fait le choix du FC Barcelone – «le meilleur club du monde», selon ses déclarations de l’époque. Sous l’égide de Pep Guardiola, il dispute sa première campagne de Ligue des Champions qui s’achèvera en demi-finale, devenant ainsi le premier joueur chilien à atteindre ce stade de la compétition. Il y passe trois saisons et marquera 39 buts en 88 rencontres, épaulant Lionel Messi sur le front de l’attaque. Il part ensuite découvrir la Premier League à Arsenal, véritable apogée de sa carrière sportive. Il y marque 80 fois en quatre saisons.
«Buteur, passeur, rapide, agile et pouvant jouer à tous les postes du secteur offensif, également très présent dans le pressing et dans les ‘un-contre-un’, l’international chilien est un joueur de classe mondiale», s’est félicité le club marseillais.n