Pourquoi BFMTV a-t-elle supprimé une interview dans laquelle Alain Gresh met en cause Israël ?

Escalade de la violence à Ghaza

L’extrait dans lequel le directeur d’«Orient XXI» affirme que «c’est Israël qui est à l’initiative» de l’escalade de violence à Gaza, n’est plus disponible sur le site de BFMTV. La suppression visait à «éviter toute manipulation», assure la chaîne qui a, depuis, invité à nouveau le journaliste.
Au moment du passage à l’antenne d’Alain Gresh, à 17 heures, Israël disait avoir accepté la trêve proposée par l’Egypte et attendre une réponse du Jihad islamique. La journaliste Fanny Wegscheider l’interroge donc sur l’issue potentielle de ces tractations. Alain Gresh déroule alors son point de vue, dans une réponse de deux minutes mettant en cause l’Etat israélien : «D’abord, il faut rappeler que cette escalade a été déclenchée par Israël, sans qu’Israël, au moment où elle a mené ses opérations, n’ait subi aucune attaque […] C’est Israël qui est à l’initiative […] C’est la quatrième ou cinquième guerre qu’Israël mène contre Gaza, avec des centaines de gens tués […] Le peuple palestinien vit sous occupation, à Gaza comme en Cisjordanie. Et cette situation ne peut que déboucher sur des violences, que sur des affrontements […] C’est cette situation de blocus total à Gaza qui crée les escalades successives. Malheureusement, Israël ne tire aucune leçon […] Israël n’accepte pas de se plier aux résolutions de l’ONU [qui lui demande de se retirer des territoires occupés] et se plaint d’être l’agressé, ce qui est quand même un paradoxe».
Cette longue réponse avait initialement été mise en ligne, en tant que telle, sur le site de BFMTV, dans un article titré «Pour Alain Gresh, «c’est Israël qui est à l’initiative de l’escalade des frappes en cours avec Gaza». Mais dans la soirée, le directeur d’Orient XXI a remarqué que cet extrait vidéo avait disparu du site, comme il l’a signalé sur Twitter. L’URL de l’article qui avait été dédié à ces deux minutes de réponse existe toujours, mais laisse désormais place au message «404 | Page introuvable». Des internautes ont, depuis, retrouvé et publié l’extrait sur Twitter.n