La discrimination aux transats frappe les Arabes et les Noirs

Côte d’Azur

Chronique estivale du racisme ordinaire, il ne fait pas bon être un peu trop hâlé ou basané, voire noir, sur la Côte d’Azur, quand on aspire, les doigts de pied en éventail, à se prélasser pendant quelques heures dans le cadre idyllique de plages privées… Exception faite des célébrités, des magnats des affaires et autres nantis, à qui l’on déroule le tapis rouge jusque sur le sable fin, sans considération aucune pour leur origine ou couleur de peau, il ne fait vraiment pas bon être madame et monsieur Tout-le-monde sous le ciel bleu de la French Riviera, surtout quand on est un peu trop typé et en quête d’un transat. La discrimination raciale frappe aussi au soleil, le délit de faciès ne fait pas relâche pendant l’été, et se pratique sournoisement derrière les comptoirs de plages privées, notamment à Juan-les-Pins, comme l’a démontré de manière édifiante le test réalisé en caméra cachée, fin juillet, par des militants de SOS-Racisme. Trois couples sélectionnés, dont l’un était noir, l’autre maghrébin et le troisième blanc, se sont prêtés au jeu, faisant semblant de vouloir réserver des transats. Le constat est accablant : les couples noir et maghrébin ont essuyé à chaque fois un refus, tandis que le couple blanc n’a pas eu besoin de montrer patte blanche… Il a obtenu partout une réponse positive.
Cette discrimination raciale aux transats qui ne dit pas son nom, et dont les propriétaires des plages privées incriminées se défendent, a soulevé l’indignation de certains hommes politiques, dont Bastien Lachaud, député de la France Insoumise, qui l’a vigoureusement condamnée : « Il y a une réalité intolérable de racisme et de discrimination. Et il y a le fait qu’aujourd’hui nous n’avons pas encore apporté la preuve de ce racisme structurel dans notre société, que certains s’obstinent encore à nier. Et nous n’arrêterons jamais de nous battre pour l’égalité ».