Les Nations unies exigent une «enquête immédiate et indépendante»

Un jeune Palestinien abattu chez lui, devant sa famille

« Ils ont fait sauter la porte de notre maison et l’ont immédiatement aspergé de balles », a témoigné, traumatisé et en pleurs, le père du défunt Muhammad Al-Shaham, 21 ans, en montrant le t-shirt maculé de sang de son enfant, abattu de sang-froid sous ses yeux terrifiés par un commando de soldats israéliens.

C’est sur le coup de 3 heures du matin, lundi 15 août, que l’horreur d’un assassinat extra-judiciaire, portant la marque sanglante de l’Etat d’apartheid, s’est produite à Kafr Aqab, au nord de Jérusalem occupée, au domicile de la famille Al-Shaham littéralement pris d’assaut. Une expédition nocturne d’une brutalité inouïe, suscitant l’effroi au sein de la maisonnée qui, alertée par des bruits extérieurs suspects, pensait avoir affaire à des voleurs.
Déboulant de manière fracassante, explosive, pour mieux pétrifier la malheureuse famille palestinienne qu’ils avaient pris pour cible, les soldats de l’occupation n’ont laissé aucune chance à Muhammad Al-Shaham, ce fils et frère aimant, frais émoulu de l’Institut Qalandia, où il avait obtenu un diplôme industriel en climatisation et réfrigération.
Comble de l’odieux, il y a eu manifestement erreur sur la maison à assiéger et l’homme à abattre. Mais nul doute qu’Israël et son armée la plus immorale du monde s’en lavent déjà les mains, tant ils ont soif de vengeance après l’attaque palestinienne d’un bus perpétrée à Jérusalem, samedi 13 août.
« Muhammad pensait que des voleurs essayaient de s’introduire dans la maison, alors il a sauté de son lit vers la porte, et dès qu’il est arrivé, les soldats ont explosé la porte et ont tiré des balles avec une arme silencieuse vers sa tête. J’ai crié aux soldats et l’un d’eux m’a dit qu’ils s’étaient trompés de maison ! Et ils ont également tiré par erreur, immédiatement sans avertissement et sans même s’enquérir sur l’identité de la famille », a relaté péniblement auprès de l’agence palestinienne Wafa cette nouvelle mère palestinienne que la fin tragique de son enfant a anéantie.
« Ils ont laissé mon fils se vider de son sang pendant 40 minutes tout en fouillant la maison avant de le transférer vers une destination inconnue », a précisé Ibrahim, son père accablé de douleur, ajoutant la voix étranglée par les larmes : « Mohammad était titulaire d’un diplôme industriel en climatisation et réfrigération de l’Institut Qalandia et le frère d’une fratrie de six enfants, dont trois sont aveugles Sanad, 23 ans, Ahmed, 20 ans, et Rimas, 12 ans ».