Nouvelle flambée des prix des véhicules et marché informel

Le prix des véhicules d’occasion égal à celui du neuf

Incroyable mais vrai, c’est le seul pays au monde où des véhicules d’occasion se vendent au prix des voitures neuves. En effet, chaque semaine les Algériens à la recherche de véhicules modestes découvrent une flambée inimaginable, imposable et invraisemblable flambée des prix de véhicules d’occasion en Algérie notamment à l’Est du pays.

Les principales causes de cette anormalité dans le marché national des véhicules sont les acteurs de mauvaise foi, versés dans la malhonnêteté, le vol et l’arnaque notamment ‘’Samssara’’ qui font flamber le marché en question. Aussi, la première cause qui touche le secteur, c’est le blocage de l’importation et la rareté de voitures neuves devant la forte demande et l’offre quasiment inexistante. Or, cela parait incroyable dans le souk au noir hebdomadaire des véhicules à Annaba où les prix ne cessent de se stabiliser et ont battu tous les records par rapport aux autres pays. L’automobile d’occasion qui avait roulé plus d’une dizaine d’années, se propose au prix d’une voiture neuve.
A titre illustratif, une Hyundai qui affiche au compteur plus de 350.000 km se vend à 110 millions de cts alors que son prix réel était 68 millions de cts. Une Accent série 2010 dépasse les 150 millions, son prix réel était 89 millions de cts, selon des connaisseurs.
Des pères de familles dans le désarroi avouent au journal La Nouvelle République qu’ils ne pourront jamais, à ce rythme de flambée, pouvoir posséder un jour un véhicule devenu nécessaire par manque de moyen de transport au pays.
«Écoutez monsieur le journaliste, presque toute ma vie, j’ai travaillé pendant 40 ans dans une société nationale ; je n’ai économisé que 80 millions honnêtement qui peuvent même pas m’acheter une voiture pour ma famille ! Alors que notre pays riche de nos jours fait vivre d’autres pays africains et européens», nous disait un père de famille.
Ainsi, la crise du marché de l’automobile en Algérie perdure et c’est le citoyen qui en paye les pots cassés. Devant le gel de l’importation des véhicules neufs, l’absence d’une stratégie industrielle nationale et l’inexistence de résolution efficace et rapide pour régulariser le marché de véhicules en améliorant la vie des citoyens algériens, ce sont les faux concessionnaires et les revendeurs et ‘’Samssaras’’ qui imposent leur loi au pays. Le parc automobile national devient de plus en plus vétuste et vieux et l’Algérien reste incapable d’acquérir une voiture sans problématique.

Trafic de véhicules avec de fausses licences de Moudjahidine
La Brigade de recherches et d’investigations financières relevant de la direction régionale de la Police judiciaire de la préfecture de police de Paris en France a mis le grappin sur 13 individus impliquées dans une affaire de trafic de fausses licences de Moudjahidine et trafic de véhicules destinés à être acheminés en Algérie, a informé un journal parisien en avril 2021.
C’était une importante opération policière française exécutée au niveau de la localité de Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, où un réseau de trafic de voitures, avec l’utilisation de fausses licences de moudjahidine dans le but de faciliter l’importation des voitures de plus de 7.000 euros en Algérie pour alimenter le marché en crise. Cette source médiatique ajoute que ce trafic facilitait l’acheminement des voitures de la France vers l’Algérie, pour blanchiment de l’argent, le paiement concernant ces fausses cartes de Moudjahidine se faisait de main à main.
Dans cette affaire, le réseau de trafiquants de véhicule entre la France et l’Algérie possède une couverture. Spécifiquement, une entreprise ayant un chiffre d’affaires qui dépasse les 7 millions d’euros, dont 4.8 millions d’euros amassés grâce à ce trafic rien qu’en 2019.
La tête pensante de ce réseau de trafiquant serait un banquier âgé de 53 ans qui est le cerveau dans ce trafic. Cet individu qui œuvrait au sein de la communauté algérienne d’Île-de-France est également poursuivi pour avoir trafiqué avec des millions d’euros, appartenant à au moins neuf sociétés, durant de nombreux mois. Ce criminel est aussi soupçonné de blanchir l’argent du trafic de drogue en Seine-Saint-Denis.
A noter enfin que les escrocs et spécialistes dans le trafic de véhicules ne ratent jamais l’occasion de réaliser des affaires délictueuses, ils sont là debout devant des voitures neuves autrement dit maquillées avec des faux numéros de châssis et fausses cartes grises qui les vendent à des prix forts. La majorité des véhicules ont des pneus et des baguettes en plastique refaites avec un liquide chatoyant et leur nombre de kilométrage changé, dénoncent plusieurs clients à la presse.
Le citoyen algérien est tourmenté et incapable d’acheter un véhicule neuf comme moyen de transport personnel étant donné que le marché est à l’arrêt depuis quelques années attendant la décision du président de la République Abdelmajid Tebboune pour relancer l’importation des voitures vers l’Algérie.
De son côté le ministre de l’Industrie Ahmed Zeghtar a avancé publiquement une fausse date relative à la publication du nouveau cahier de charge de l’importation des véhicules qui avait dû être fini au mois de janvier 2022 mais la situation demeure encore au point zéro. Il faut ajouter à cela que le marché a besoin en parallèle de l’importation des pièces d’étachées et des pneumatiques neufs.
Or, au marché d’occasion de voitures et devant la pénurie, c’est du jamais vu, le prix à triplé brusquement et le citoyen reste choqué et impuissant face à l’achat où l’on découvre des voitures maquillées, truquées, anciennes,accidentées et parfois volées.
Par Oki Faouzi