Les prix du gaz restent soutenus après un nouveau record

Alors que les cours du pétrole continuent de baisser

Alors que les cours du pétrole continuaient à baisser, les prix du gaz restaient soutenus après un nouveau record. Le TTF (Title transfer facility) néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, a fini, jeudi, à 241 euros le mégawattheure (MWh), record historique de clôture, et poursuivait sa hausse en gagnant 1,61 % à 245,41 euros avant d’atteindre 249 € le mégawattheure (MWh), à la mi-journée, un niveau qui n’avait pas été vu depuis le début de la guerre en Ukraine. Il était autour de 28 € il y a un an, et à 15 € en janvier 2021.
Outre la réduction du débit venu de Russie, l’Europe connaît actuellement une forte demande de gaz et une production réduite en raison de la canicule qui persiste. «Ceci pourrait être la plus grande crise énergétique de l’Europe depuis au moins une génération», prévient John Plassard, analyste chez Mirabaud. En raison de la flambée des cours du gaz, estiment les experts de AIE, les besoins en pétrole pourraient encore progresser. «Avec plusieurs régions faisant l’expérience de vagues de chaleur brûlantes, les dernières données confirment une augmentation de l’utilisation de pétrole pour produire de l’électricité, en particulier en Europe et au Moyen-Orient mais aussi à travers l’Asie».
Ce changement de combustible, notent-ils, a aussi lieu dans l’industrie européenne, y compris les raffineries. Un groupe comme Michelin, par exemple, a converti ses chaudières, pour qu’elles soient capables de fonctionner au gaz ou au pétrole, voire au charbon, expliquait son président Florent Menegaux, aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, en juillet. L’entreprise utilise ainsi l’énergie la moins chère, ce qui pourrait la conduire à revenir actuellement vers le pétrole, en cette période de baisse des cours.
A l’échelle des Etats-Unis, les prix de l’essence ont baissé chaque jour au cours des neuf dernières semaines, pour atteindre une moyenne de moins de 4 $ US le gallon (1,35 $ CAN le litre) et les prix du kérosène et du diesel diminuent également. Cela devrait se traduire à terme par une baisse des prix de produits aussi divers que les denrées alimentaires et les billets d’avion.
Avant-hier vendredi, les prix du pétrole interrompaient, leur rebond entamé deux séances plus tôt, le marché restant focalisé sur les perspectives de croissance mondiale médiocres, tandis que les prix du gaz en Europe restaient soutenus après un nouveau record en clôture la veille.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, cédait 1,31 % à 95,32 dollars vers 9h35 GMT (11h35 à Paris) et celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour échéance en septembre, perdait 1,27 %, à 89,35 dollars.
Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine au printemps, les experts en énergie prévoyaient que le prix du pétrole pourrait atteindre 200 $ US le baril, un prix qui ferait monter les coûts des expéditions et des transports dans la stratosphère et mettrait l’économie mondiale à genoux.
R.M.