Une activité enrichissante

Lire c’est se cultiver

Ceci est valable pour l’enfant ou l’adolescent à condition qu’il lise régulièrement ; avec beaucoup de concentration et d’application. Une manière d’habituer les enfants et les adolescents d’aujourd’hui pour qu’ils deviennent de bons lecteurs de demain.
On leur recommande de choisir les plus courts textes qui ont un contenu intéressant comme les faits divers, les textes de météo, la publicité. On leur donne des orientations de lecture et chacun fait de son côté des investigations. En Algérie, après l’indépendance, des élèves de certaines écoles nanties, imprimaient leur journal qu’on appelait « Le journal de l’école » réalisé une fois par mois, à partir des meilleurs textes d’élèves : rédaction, résumé, poème, conte de grand-mère, faits divers. Les élèves les vendaient pour se procurer beaucoup de choses dont ils ont besoin au quotidien à l’école. C’étaient de bons élèves qui lisaient même de petits romans et le niveau était excellent. Aujourd’hui, les élèves ne lisent absolument rien. Ils ne se donnent même pas la peine de lire leur livre de lecture une fois chaque jour un texte d’auteur. Cette mauvaise habitude s’est perpétuée depuis plus de 30 ans.
Les cycles scolaires ont donné des jeunes de 18, 20 ans qui ne lisent plus une page de roman. Même dans les sections lettres et jusqu’à l’université, la plupart des étudiants n’ont jamais ouvert un livre, et ignorent totalement même les noms d’auteurs algériens. Allez voir, dans les pays anglophones, germanophones, lusophones, hispanophones où la lecture est obligatoire à partir de l’école primaire, parce qu’on sait que la lecture au quotidien développe toutes les capacités : la concentration, la réflexion, l’imagination, la mémorisation se développent en élevant le niveau de culture.

Faire travailler dans un cadre organisé
Lorsque vous abordez la question pour la première fois ils vous donnent un tas de prétexte pour justifier leur désintérêt total de la lecture des journaux et de la lecture en général sous prétexte qu’ils n’ont pas d’argent pour acheter un journal, qu’ils n’ont jamais eu le temps de lire. Pour mettre la machine sur rails, on commence le travail à partir de quelques journaux qu’on leur apporte, même des journées précédentes. On leur montre d’abord l’essentiel en leur demandant de les nommer : le titre du journal, sa catégorie : hebdomadaire, quotidien, les rubriques, les titres. A raison d’une fois par semaine, on leur demande de ramener des journaux de chez eux, ce qu’ils ont retenu comme information et dans quel domaine. C’est important qu’on leur fasse découvrir les rubriques : société, culture, faits divers, politique. Une autre fois, on leur demande de revenir avec un résumé de ce qui les a le plus intéressés. Ils font l’effort de lire et de comprendre ce qui leur a le plus plu. Ils se débrouillent très bien lorsqu’on les charge d’une mission.

Créer une dynamique de groupe
Au fil des semaines, ils finissent par comprendre les différences qu’il y a d’un journal à l’autre mais qu’il y a intérêt à consulter tous les quotidiens et hebdomadaires. On leur demande ensuite de travailler par groupe chargé chacun d’une rubrique, de faire le résumé en quelques lignes de ce qui est important. Chaque groupe charge un rapporteur de rapporter l’essentiel de ce qui a été dit dans son groupe, à l’ensemble de la classe. Plus tard, il y aura une compétition, entre les groupes. L’esprit d’émulation devant s’installer de lui-même. Chacun finira par découvrir l’idée de qualité du texte, le rapport qu’il y a l’idée de qualité du texte, le rapport qu’il y a entre le texte et le titre.
Avec le temps, on essaiera de consacrer des séances pour le choix du titre. Puis on fait une comparaison avec plusieurs journaux pour le même événement. Le but est d’offrir des moyens qui permettent aux enfants de se forger une opinion. On leur montre ce qu’ils regardent en premier lieu pour comprendre la suite : le titre, le chapeau, peut être une introduction. Pourvu qu’ils appliquent au fil du temps et qu’ils restent tenaces, mais à condition que le maître ou professeur soit toujours à leurs côtés pour les encourager à persévérer. Des mois de travail dans cette ambiance de travail conduit à coup sûr à des résultats satisfaisants. Ils se font aider chez eux à mieux déchiffrer et à mieux comprendre. Ils finissent par saisir que les auteurs de texte n’ont pas le même point de vue sur un même sujet traité. Ils finissent par exprimer leur point de vue et il ne faut pas s’arrêter là où il faut. La lecture de texte journalistique qui améliore considérablement le langage sous couvert de l’écriture, conduit à la lecture des livres. Le lectorat va s’élargir plus tard et les jeunes s’intéresseront plus à la lecture qu’à l’oisiveté qui conduit à la médiocrité et au désespoir. N’est-ce pas que c’est intéressant ?
Abed Boumediene