Rien de nouveau à l’horizon

Algérie-Espagne :

? Certains médias continuent de spéculer sur un retour rapide et miraculeux à la «normale» dans les relations entre l’Algérie et l’Espagne. Toutes les occasions sont bonnes pour remettre au devant de l’actualité cette illusion. Ainsi, on apprend que lors d’une visite de travail à Albacete (Espagne), la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, s’est exprimée sur la situation des relations entre l’Algérie et l’Espagne. Selon la ministre espagnole, les relations entre Alger et Rabat seront toujours «magnifiques» dans «le respect d’un contexte de paix et de coexistence». «Nous aurons toujours de magnifiques relations avec l’Algérie ainsi qu’avec le Maroc».

«L’engagement de l’Espagne est d’être un pays leader, capable de défendre la coexistence et la tolérance», a-t-elle précisé. Cette sortie de la ministre espagnole, si elle est confirmée, serait expliquée par la crise énergétique en Europe aggravée par la persistance des tensions entre Alger et Madrid. On dit que l’Espagne enchaîne les tentatives d’apaisement envers l’Algérie, pour réanimer les projets qui feraient de ce pays le hub gazier de l’Europe alimenté par le gaz algérien. C’était en cours jusqu’au dérapage du Premier ministre espagnol sur la question du Sahara occidental, depuis les relations entre Alger et Madrid sont entrées en phase de tensions diplomatiques qui ne semblent toujours pas prêtes à s’apaiser, reconnaissent les observateurs. La visite du Président français Emmanuel Macron en Algérie a redonné espoir à ceux qui pensent, notamment dans les médias espagnols que dans les conditions actuelles, une médiation française serait envisageable en vue du rétablissement des relations entre Alger et Rabat. Dans tous les cas, dit-on, l’Espagne compte beaucoup sur la visite du Président Emmanuel Macron, pour relancer le partenariat énergétique, car c’est ce qui, visiblement, intéresse aussi bien l’Espagne que les autres pays de l’Union européenne confrontée à un risque prochain de pénurie de gaz qui mettra à l’arrêt nombre de centrales électriques, d’usines et privera de chauffage les populations.

A la fin juillet, de telles spéculations sur la reprise des relations algéro-espagnoles avaient circulé. Elles avaient été démenties par l’Algérie qui avait fait savoir que les allégations colportées sur une prétendue reculade de l’Algérie concernant ses relations commerciales avec l’Espagne sont erronées, car aucune information officielle n’a été rendue publique à ce sujet par les autorités ou les institutions compétentes. Pour rappel, l’Algérie avait décidé le 8 juin dernier de procéder à la suspension «immédiate» du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le royaume d’Espagne.
L. A.