« J’aurais aimé pouvoir vivre avec la culture musulmane »

Les regrets de Bella Hadid :

Serait-elle en quête d’authenticité dans l’univers
artificiel et superficiel du mannequinât qui en
est totalement dénué, et sur lequel elle règne
pourtant, étant l’une de ses égéries phares ? Si
le visage et la silhouette de sylphide de Bella
Hadid s’étalent, en effet, depuis quelques années,
sur les couvertures de magazines prestigieux,
il n’est plus rare qu’ils apparaissent
aussi sur des photos, dans des vidéos ou encore
au premier rang de défilés, sans strass ni
paillettes, à mille lieues de tous les tapis rouges
étincelants, que ce soit ceux des marches de
Cannes, des Oscars ou encore des Fashion
Weeks… Un paradoxe saisissant, à donner le
vertige, qui porte un nom : l’engagement pour
la souveraineté de la Palestine, la terre natale
de son père, Mohammed Hadid, et de ses
aïeux, que le top model américain de 25 ans assume
de plus en plus ouvertement et fièrement,
sans craindre de s’attirer les foudres des puissants
lobbies pro-israéliens. C’est en atteignant
le zénith de sa carrière, tout entière soumise
au diktat de la beauté et du paraître, que
Bella Hadid, avide de sens et de vérité, a choisi
de répondre à l’appel irrésistible de ses origines
palestiniennes et musulmanes. Ne regardant
plus le monde à travers le seul prisme occidental,
elle a ouvert grand les yeux sur la terrible
et interminable « Nakba » subie par le peuple
martyr de Palestine, ainsi que sur le fléau de
l’islamophobie systémique et son corollaire, la
fiévreuse croisade anti-voile. Et au diable le prix
à payer pour ces deux nobles combats universels
contre le cynisme ambiant, et pour la liberté
et la tolérance, dont le moins que l’on
puisse dire est qu’ils ne sont ni fashionable, ni
très tendance sur la scène internationale ! A
coeur ouvert, sans fard et avec sincérité, Bella
Hadid s’est confiée, le 16 août dernier, au magazine
américain GQ, sur son fort attachement
à ses racines paternelles et son inclination
naissante pour la religion musulmane.
«Pendant si longtemps, il me manquait cette
partie de moi et je me sentais très, très triste
et seule», regrette-t-elle, non sans préciser
qu’après le divorce de ses parents, elle a grandi
à Santa Barbara, auprès de sa mère d’origine
néerlandaise. « J’aurais tellement aimé grandir
avec mon père tous les jours et pouvoir réellement
vivre avec la culture musulmane. Mais
on ne m’a jamais accordé ça », se désole-t-elle,
avant de poursuivre : « J’ai réalisé que je ne suis
pas sur Terre pour être un mannequin. J’ai
énormément de chance d’avoir cette position,
qui me permet de parler de ces choses et
d’être entendue. Et sérieusement, ce serait
quoi le pire ? Que je perde mon job ? ». Quant
à son intérêt pour l’islam, il n’a cessé de croître
sur le plateau de tournage de la série Ramy,
sous l’objectif de son ami proche, l’acteur et
réalisateur égyto-américain Ramy Youssef, se
renforçant même, au fur et à mesure qu’elle esquissait
ses premiers pas d’actrice et se sentait
pleinement à sa place au milieu d’une
pléiade de comédiens confirmés, tous arabes
et musulmans.