Guelma : une terre de bataille et d’histoire

Une wilaya passionnante pour le tourisme

La wilaya de Guelma de par sa position géographique possède des infrastructures sociales et économiques avec de diverses potentialités qu’elle recèle dans différents domaines ayant aussi de sérieux atouts pour être un pôle de développement durable et harmonieux.

La création d’une zone agro-industrielle de six zones d’activités et une zone d’expansion touristique qui permet de valoriser ses atouts, la wilaya de Guelma s’étend sur une superficie de 3.686,84 km², abritant une population estimée à près de 500.000 habitants dont plus de 40% sont concentrés au niveau du chef- lieu de la wilaya créé en 1974 et comprenant 10 daïras et 34 communes.
La région qui est notamment agro-pastorale par excellence, habituée depuis l’aube de l’humanité comme l’attestent divers matériaux , des inscriptions libyques et stèles funérailles qui avaient été mis à jour par des recherches archéologiques. Avec Hiponne, Cirta et Taghaste, l’antique Calama constitue un centre d’habitat d’une civilisation numide durant le premier millénaire avant J.-C, au point que les phéniciens s’y étaient installé progressivement faisant de Calama et de sa région une enclave convoitée où ils érigent des postes et des fortifications. Au cœur de la Numidie orientale et du royaume Massyle qui couvre le nord constantinois, Calama assiste aux guerres puniques entre Rome et Carthage qui s’en disputent l’hégémonie. L’aguellid « roi berbère » Jugurtha aurait livré bataille et vaincu non loin de ses murs. Précisément dans la mystérieuse Suthul « Ain Nechma », devenue possession romaine qui avait prospéré dés le 1er siècle de notre ère. Calama est érigée en colonie pour constituer avec Hippone et Sétifis les principaux greniers à blé de l’empire sous le règne des Sévères, carrefours stratégiques au centre des antiques Rusicada, Tuniza, Taghaste, Hippone et Theveste, toutes des anciennes citadelles carthaginoises. Calama accède au rang de foyer culturel qu’elle partage avec Taghaste. Durant l’émergence puis l’hégémonie du monothéisme chrétien, la ville fut élevée au statut d’évêché faisant partie de la province ecclésiastique de Numidie avec Possidius comme évêque. Dès que se confirme la menace d’invasion vandale en 431, Possidius, « général Romain », se réfugia à Hippone et Calama tomba alors sous l’emprise de Genséric avant d’être reprise par Byzance dans le cadre de la reconquête de l’Afrique du Nord par Solomon qui était un général de Justinien, celui-ci édifie une place forte.
Or, Guelma avait connu donc une période de stagnation avant de subir les vagues des premières Foutouhates arabo-musulmane au 8e siècle pour prendre la dénomination de Guelma. Elle participe dès lors au rayonnement économique et culturel sous le régime des Fatimides et des Zirides qui fut dès le début du 11e siècle une destination des Banouhilal, comme l’avait signalé Ibn Khaldoun. A partir du 12e siècle et sous l’occupation ottomane, la ville de Guelma est devenue un simple lieu de passage marqué par la stagnation. C’était avec l’occupation française dès 1834 que sa reconstruction fut reprise sur tout le site antique entourée d’un rempart percé de cinq portes, la citadelle restant conforme à l’enceinte byzantine. Depuis, Guelma et sa région n’avaient cessé d’être des foyers de résistance à l’occupation française. De Kaïd Keblouti ben Tahar, originaire de Hammam N’bail et ancêtre de l’écrivain Kateb Yacine à Ahmed Chabbi ben Ali en passant par la glorieuse bataille de Aagbet Ettrab, la résistance dans la région avait connu ses meilleures gloires. Mais c’est en mai 1945, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale que la ville s’illustrait par des massacres sans précédent visant les communautés musulmanes en représailles à leurs manifestations pacifiques d’émancipation. Dix ans plus tard l’élite nationale à l’origine de la Révolution de novembre 1954 avait construit un véritable fief de combat qui avait ébranlé le pouvoir colonial. Elle allait surtout joué un rôle prépondérant dans l’acheminement des armes à partir de la base de l’Est en Tunisie et le transit des éléments de l’ALN. Or, si le glorieux Boudjemaa Souidani et l’illustre homme d’Etat qu’était Houari Boumediène étaient originaires, alors le héros Badji Mokhtar avait accédé au martyr sur son territoire.

Les trésors historiques
Certes, cette région qui est riche de son histoire ancienne et contemporaine pour laquelle de nombreuses civilisations avaient concourues à l’édification de son patrimoine culturel. A l’exemple du lac de Bir Ben Osmane, celui-ci qui est distant de 4 km de Hammam Debagh, attire des centaines de familles qui viennent de tout l’est du pays à cause de ses sources thermales et ses fabuleuses cascades qui d’après son histoire s’étaient constituées après un affaissement de terrain qui avait eu lieu en 1878. D’autres part, la mosquée Al Atik est l’un des plus vieux lieu de culte édifié notamment en 1824 à la fin de l’ère ottomane qui avait été inauguré au début de l’occupation française en 1852. Cette mosquée située au centre de la ville peut réunir 900 fidèles. L’institution islamique avait eu un rôle important durant la Révolution de novembre sous l’égide de feu Zouheir Ezzahiri de l’association des Oulema.
A noter enfin que cette riche région possède divers musées d’antiquité, à savoir le théâtre romain, théâtre municipal, le mémorial abritant le musée régional du Moudjahid et également plus de 500 points qui sont classés historiques, nous a-t-on fait savoir.

Faute d’amélioration pour le parc roulant
Compte tenu de la croissance vertigineuse du parc roulant au chef-lieu de wilaya, l’on signale auprès de certains citoyens de la région qu’une opération d’actualisation du plan de circulation dans la ville n’a vu le jour. A titre indicatif, un manque flagrant de feux tricolores au niveau de plusieurs avenues réputées dangereuses comme la place du 19 mars, boulevard du volontariat, le faubourg de la gare, etc. Or, selon nos informations, ces points sont les plus mortels par rapport aux autres axes routiers de la wilaya, révèle-t-on. Face à cet état de fait, de nombreux usagers se sont étonnés de voir des élus qui n’ont pas encore jugé utile d’installer des panneaux indicateurs aux abords des écoles et institutions. Aussi, cette jolie ville souffre d’un manque de parkings aménagés pour lesquels les services compétents sont appelés à réagir pour assurer un minimum d’amélioration du parc en question.

Oki Faouzi