Le prix du baril en hausse de plus d’un dollar hier

Alors que d’éventuelles mesures sont attendues pour ajuster la production et soutenir les prix

Alors que les investisseurs attendaient d’éventuelles mesures des producteurs de l’Opep+ pour ajuster la production et soutenir les prix lors de la 32ème réunion ministérielle des pays Opep-non-Opep (Opep+), prévue hier lundi, les prix du pétrole ont enregistré, le jour-même, soit, hier lundi à 7 h du matin, une hausse de plus de 1 dollar. Les contrats à terme sur le Brent ont augmenté de 2,47 dollars, soit 2,4%, pour atteindre 95,39 dollars le baril à 7 heures du matin, après avoir augmenté de 0,7% vendredi dernier. Et le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a atteint les 88,81 dollars le baril, en hausse de 1,94 dollar, soit 2,23%, après une hausse de 0,3% lors de la session précédente.
Vendredi, les cours du pétrole ont terminé en hausse, mais leur élan a été limité par l’annonce du prolongement de l’arrêt complet du gazoduc Nord Stream 1 par le géant russe Gazprom qui fait craindre pour l’économie européenne et la demande d’or noir. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a gagné 0,71 % pour clôturer à 93, 02 dollars. Le prix du baril de WTI américain également pour livraison en octobre était en hausse de 0,30%, à 86, 87 dollars.
Durant la 32ème réunion ministérielle des pays Opep non-Opep (Opep+) prévue, hier lundi, la situation du marché international du pétrole, ses perspectives et développement à court terme, et à laquelle prendra part le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, sera examinée, a indiqué avant-hier dimanche un communiqué de presse du ministère.
«Cette réunion, qui réunira les 23 pays (13 pays de l’Opep et 10 pays non membres), signataires de la Déclaration de coopération, sera précédée, le même jour, par la 44ème réunion du Comité ministériel conjoint de Monitoring (JMMC), qui devra évaluer, sur la base du rapport établi par le Comité Technique Conjoint de Suivi (JTC), la situation du marché international du pétrole et ses perspectives de développement, ainsi que le respect des niveaux de production du pays participant à la Déclaration de coopération de juillet 2022», a précisé la même source.
Rappelant que le JMMC est composé des pays membres de l’Opep, à savoir : l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Irak, le Koweït, le Nigeria et le Venezuela, ainsi que deux organisations de pays non membres, en l’occurrence la Russie et le Kazakhstan.
Au cours de cette réunion ministérielle des pays Opep-non-Opep (Opep+), rapporte pour sa part, le site Bloomberg, l’Opep+ discuterait d’une réduction de la production de 100.000 barils par jour alors que les inquiétudes concernant un affaiblissement de l’économie et un ralentissement de la demande sont au premier plan. Alors que l’on s’attend à ce que l’alliance des producteurs de pétrole maintienne sa production stable, a poursuivi la même source, le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz Ben Salmane, a averti que de nouvelles coupes pourraient être nécessaires car les contrats à terme sur le brut, qui ont chuté de 12 % à Londres le mois dernier, se sont détachés des réalités de l’offre et de la demande.
«Après avoir passé deux ans à réinjecter progressivement la production de pétrole inutilisée dans le monde post-pandémique, l’Opep+ fait face à un marché différent», a noté le site Bloomberg.
Pour l’analyste John Kilduff, d’Again Capital, la récente chute des cours est une incitation (pour le groupe) à envisager une baisse de leur production. Les cours, a-t-il poursuivi, ont profité aussi de l’annonce d’un accord du G7 sur le plafonnement du prix du pétrole russe exporté, qui se veut pourtant, entre autres, une façon de faire baisser le tarif moyen de l’or noir.
Le marché, note cet analyste, pense que les Russes ne vont pas accepter ce mécanisme. «Ils préféreront arrêter les approvisionnements plutôt que vendre à un prix bas fixé arbitrairement, ce qui mettrait l’offre sous tension et ferait monter les cours», observe-t-il. Relevant que l’avancée des prix du début de séance vendredi a été étouffée par l’annonce de la prolongation de l’arrêt du gazoduc Nord Stream, qui assure l’essentiel des livraisons de gaz russe à l’Europe.
Le groupe Gazprom ayant justifié ce prolongement, par la nécessité de réparer une turbine défectueuse, alors que les livraisons devaient initialement reprendre samedi après trois jours de maintenance. Rabah Mokhtari