Charles Michel fait l’éloge de l’Algérie

Approvisionnement européen en gaz

«Nous voyons dans l’Algérie un partenaire fiable, loyal et engagé», a déclaré, lundi, à la presse le président du Conseil européen, Charles Michel, à l’issue de l’audience que lui a accordée le Président Abdelmadjid Tebboune. «Nous avons considéré que dans les circonstances internationales que l’on connaît, la coopération énergétique est évidemment essentielle», a-t-il expliqué. Sur la dimension bilatérale des relations algéro-UE, le président du Conseil européen a dit avoir eu un entretien «extrêmement fructueux, tourné vers l’avenir» avec le Président Tebboune, relevant que les deux parties «partagent une ambition commune de donner un nouvel élan à la qualité des relations entre l’Algérie et l’UE». «Nous avons considéré que l’Accord d’association est un cadre devant donner lieu à des améliorations avec la volonté, de part et d’autre, d’identifier les priorités conjointes dans l’intérêt mutuel», a-t-il ajouté. Le responsable européen a, en outre, souligné que l’Algérie et l’UE ont «une ambition commune pour la stabilité, la sécurité et la prospérité».
A ce titre, il a indiqué avoir évoqué avec le Président Tebboune «un certain nombre de situations liées au voisinage et au contexte géopolitique». Charles Michel s’est dit également «extrêmement optimiste» de développer «plus fortement et de manière plus déterminée, un partenariat qui débouche sur des résultats concrets et tangibles pour les citoyens» de l’Algérie et de l’Union européenne.
Pour rappel, le Président Tebboune a eu, lundi au siège de la Présidence de la République, des entretiens élargis avec le Président du Conseil européen, Charles Michel, et la délégation qui l’accompagne dans sa visite en Algérie.
Ces entretiens se sont déroulés en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, du directeur de Cabinet à la Présidence de la République, Abdelaziz Khellaf, du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig.
Charles Michel est arrivé lundi à Alger où il a été accueilli à l’aéroport international Houari Boumediene par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.
L’Algérie a exprimé à maintes
reprises sa volonté de revoir les dispositions de l’accord d’association avec l’UE, «clause par clause», en fonction d’une vision souveraine et d’une approche «gagnant-gagnant», en tenant compte de l’intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des emplois. L’Accord d’association entre l’Algérie et l’UE signé en 2002, entré en vigueur le 1er septembre 2005, s’inscrit dans le contexte du processus de Barcelone initié par l’UE pour développer les relations de coopération avec les pays Sud Méditerranéens tout en visant la mise en place à long terme d’une «zone de prospérité partagée». Mais l’Algérie a qualifié cet accord
d’«inéquitable», qui nécessite une révision car il «ne sert que les intérêts des Européens.» Pour leur part, des médias occidentaux ont inscrit la visite de Charles Michel à Alger dans le contexte d’une Europe qui fait face au manque de gaz qui se profile cet hiver après l’annonce vendredi (2 septembre) de l’arrêt complet du Gazoduc Nord Strome 1 par la société russe Gazprom. Ils rappellent que l’Algérie est vue comme une issue de secours dans cette situation difficile. La décision de la compagnie nationale russe Gazprom d’interrompre plus longtemps les livraisons via le Gazoduc Nord Strome 1 entraîne ce lundi une augmentation de plus de 30% du prix du gaz européen, constatent les médias occidentaux qui notent en même temps que la Russie explique que c’est la seule faute des Occidentaux, car leurs sanctions empêchent la maintenance des infrastructures gazières.
Les ministres de l’Energie de l’Union européenne doivent se réunir le 9 septembre pour discuter de mesures à prendre pour contenir la flambée des prix. Il y a quelques jours, le gouvernement français a appelé à une «mobilisation générale» face à la menace de pénurie de gaz et d’électricité, au sortir d’un Conseil de défense sur l’énergie qui s’est tenu vendredi, soit deux jours après l’annonce de la suspension des livraisons de gaz russe à la France.
«La clé, c’est la mobilisation générale (…), et la réussite du plan de sobriété (actuellement en travaux) nécessitera la mobilisation de tous», a déclaré la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, citée par l’agence chinoise d’information, Xinhua.
Lakhdar A.

­­­